Changement des Prévisions de Croissance du PIB et des Taux d’Intérêt au Canada

Sarah Patel
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Dans un revirement surprenant pour les perspectives économiques du Canada, Statistique Canada a révélé vendredi que le PIB du pays a augmenté de 0,4 % en mai, dépassant les attentes des économistes et modifiant potentiellement l’approche de la Banque du Canada concernant les prochaines décisions sur les taux d’intérêt.

Cette croissance robuste—doublant les prévisions anticipées de 0,2 %—arrive à un moment crucial alors que les décideurs politiques naviguent dans des courants économiques complexes. Le secteur manufacturier a bondi de 2,1 % tandis que le secteur de la construction a progressé de 1,3 %, contrebalançant la faiblesse persistante du commerce de détail qui a connu une baisse de 0,3 % en raison de la prudence des consommateurs.

“Nous assistons à l’histoire de deux économies,” déclare Royce Mendes, directeur général chez Desjardins. “Les secteurs de production montrent une résilience remarquable tandis que les industries axées sur les consommateurs luttent sous le poids des taux d’intérêt élevés qui sont maintenant en place depuis près de deux ans.”

Cette force économique inattendue a conduit les observateurs du marché à recalibrer leurs prédictions. La Banque du Canada, qui a effectué une modeste réduction d’un quart de point en juin—sa première depuis mars 2020—fait maintenant face à un paysage décisionnel plus complexe. De nombreux analystes avaient précédemment anticipé une autre réduction des taux lors de la réunion du 24 juillet, mais les probabilités ont considérablement diminué suite à ces chiffres.

“La banque centrale va probablement faire une pause pour réévaluer,” note Benjamin Reitzes, directeur général chez BMO Marchés des capitaux. “Ces données du PIB ne correspondent pas à une économie ayant urgemment besoin de stimulation monétaire.”

Le dollar canadien a immédiatement réagi à la nouvelle, se renforçant face à son homologue américain alors que les traders ajustaient leurs positions. Les marchés de swaps qui prévoyaient auparavant une quasi-certitude d’une baisse des taux en juillet ont maintenant réduit ces attentes à environ 40 %.

Au-delà du chiffre principal, les données préliminaires indiquant une croissance nulle pour juin accentuent le dilemme de la banque centrale. Ne montrant ni expansion ni contraction, cette stabilisation suggère que l’économie pourrait trouver son équilibre malgré près de deux ans de politique monétaire restrictive.

Pour les entreprises canadiennes, particulièrement dans le secteur des affaires, ces développements créent un défi de planification. Les entreprises doivent maintenant se préparer à un scénario potentiel où les coûts d’emprunt restent plus élevés plus longtemps que prévu initialement.

Les données arrivent dans un contexte d’incertitude économique internationale. Avec la Réserve fédérale américaine signalant sa propre approche prudente concernant les réductions de taux et la persistance des tensions commerciales mondiales, le parcours économique du Canada reste tributaire de facteurs externes au-delà du contrôle national.

L’inflation—la préoccupation principale motivant le cycle de hausse des taux—s’est modérée mais reste au-dessus de la cible de 2 % de la Banque du Canada. L’indice des prix à la consommation de mai s’est établi à 2,9 %, un chiffre qui pourrait donner matière à réflexion aux décideurs politiques malgré les preuves de résilience économique.

“Le gouverneur Tiff Macklem fait face à un exercice d’équilibre délicat,” affirme Carrie Freestone, économiste chez RBC. “Réduire trop rapidement et risquer de raviver l’inflation; agir trop lentement et potentiellement étouffer une reprise fragile.”

Pour les ménages canadiens espérant un allègement hypothécaire, le chemin vers des coûts d’emprunt significativement plus bas semble de plus en plus graduel. Le détenteur moyen d’un prêt hypothécaire à taux variable qui a vu ses paiements augmenter pendant le cycle de hausse devra peut-être faire preuve d’une patience continue.

Ce qui reste certain, c’est que la résilience économique du Canada a surpris même les observateurs chevronnés, créant à la fois des opportunités et des défis pour les mois à venir.

Cette force inattendue se révélera-t-elle durable, ou s’agit-il simplement d’un répit temporaire avant que les vents économiques contraires ne s’intensifient? La réponse se trouve probablement dans les prochaines publications de données et la réponse de la Banque du Canada alors qu’elle navigue dans ce terrain économique changeant.

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