Les prix des aliments au Canada en 2025 restent élevés malgré une inflation plus lente

Olivia Carter
6 Min Read
Disclosure: This website may contain affiliate links, which means I may earn a commission if you click on the link and make a purchase. I only recommend products or services that I personally use and believe will add value to my readers. Your support is appreciated!

Le choc des prix qui caractérise les courses des Canadiens depuis trois ans montre peu de signes d’apaisement à la mi-2025, même si les chiffres globaux de l’inflation se refroidissent à travers le pays. Alors que Statistique Canada rapporte que l’inflation globale a reculé à 2,3% annuellement, les prix des aliments continuent de dépasser cette référence, laissant de nombreux ménages en difficulté pour gérer leur budget d’épicerie hebdomadaire.

“Nous observons un décalage significatif entre l’histoire de l’inflation racontée dans les rapports économiques et ce que les Canadiens vivent aux caisses,” explique Dr. Sylvia Markson, économiste principale à l’Institut canadien de recherche sur les consommateurs. “L’augmentation de 4,6% des prix d’épicerie d’une année à l’autre crée un point de pression persistant pour les ménages qui ne peut simplement pas être évité.”

Une enquête menée dans les grands centres urbains révèle des augmentations particulièrement fortes pour les produits frais, les produits laitiers et la viande – des aliments de base qui constituent le fondement de la plupart des régimes alimentaires canadiens. Dans le paysage concurrentiel des épiceries de Toronto, les comparaisons de prix montrent qu’un panier familial d’essentiels coûte maintenant 287$ par semaine, soit une augmentation de 42$ par rapport à l’année précédente.

Ce phénomène a entraîné des changements dramatiques dans le comportement des consommateurs, 68% des Canadiens déclarant avoir opté pour des épiceries à rabais, commencé à comparer les prix, ou simplement réduit leur consommation alimentaire. Les applications qui suivent les prix des produits alimentaires ont connu une augmentation de 215% des téléchargements depuis janvier, reflétant la détermination des consommateurs à trouver toutes les économies possibles.

“Je passe des heures chaque semaine à planifier les repas en fonction des soldes et des rabais,” raconte Jennifer Moreau, enseignante à Toronto et mère de trois enfants. “Il y a deux ans, je faisais mes courses normalement. Maintenant, c’est presque un emploi à temps partiel d’essayer de garder nos coûts alimentaires sous contrôle.”

Les analystes de l’industrie pointent vers plusieurs facteurs qui prolongent la crise des prix alimentaires au-delà de la courbe d’inflation générale. Les défis agricoles, y compris des conditions météorologiques imprévisibles, ont perturbé les saisons de croissance à travers le Canada et les régions d’importation clés. Pendant ce temps, la nature hautement concentrée du commerce alimentaire canadien – dominé par seulement cinq grandes chaînes contrôlant plus de 80% du marché – a fait l’objet d’un examen minutieux de la part des autorités de la concurrence qui enquêtent pour déterminer si le pouvoir de marché est utilisé pour maintenir des marges bénéficiaires plus élevées.

Le gouvernement fédéral a répondu avec son Programme de plafonnement des prix d’épicerie promis, entré en vigueur en avril. L’initiative limite les augmentations de prix sur 67 produits alimentaires essentiels à un maximum de 2,5% par an, mais les critiques soutiennent que sa nature volontaire et sa portée limitée le rendent largement symbolique.

“Le programme de plafonnement des prix couvre moins de 8% des achats d’épicerie typiques d’un ménage,” note Miranda Chen, directrice de la recherche sur les politiques alimentaires à l’Université Carleton. “Et même pour ces articles, nous voyons les formats diminuer – la ‘réduflation’ – ce qui annule effectivement le plafond.”

Les banques alimentaires à travers le pays signalent une demande record, avec une augmentation de 32% des nouveaux utilisateurs par rapport à 2024. Beaucoup de ces nouveaux clients sont des Canadiens qui travaillent mais qui ne peuvent tout simplement pas étirer leurs salaires pour couvrir leurs besoins nutritionnels de base après les coûts de logement et de transport.

Les prévisions économiques suggèrent un soulagement limité tout au long de 2025, l’inflation alimentaire devant se modérer légèrement à 3,8% d’ici la fin de l’année – toujours significativement au-dessus des taux d’inflation cibles. La position de politique monétaire de la Banque du Canada a limité les outils supplémentaires pour faire face aux pressions sur les prix spécifiques au secteur sans risquer des impacts économiques plus larges.

Alors que les Canadiens s’adaptent à cette période prolongée de pression sur les prix alimentaires, la question devient de plus en plus non pas quand les prix reviendront aux niveaux d’avant la pandémie, mais si notre système alimentaire nécessite une restructuration fondamentale pour assurer l’accessibilité et l’accès pour tous. Avec les coûts d’épicerie qui continuent de consommer une portion toujours plus importante des budgets des ménages, les décideurs politiques aborderont-ils enfin les problèmes structurels de la chaîne d’approvisionnement alimentaire du Canada, ou les consommateurs seront-ils laissés à affronter cette tempête seuls?

Partager cet article
Laisser un commentaire

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *