Procès pour l’attaque de camion au Québec 2024 : les décès étaient accidentels, selon la défense au jury

Olivia Carter
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Dans une révélation dramatique qui a secoué la communauté juridique québécoise, la défense de Steeve Gagnon—l’homme au volant lors de la collision mortelle de camionnette l’année dernière à Amqui—a présenté son argument principal : les décès de deux piétons étaient purement accidentels, et non un homicide intentionnel.

Le procès, qui a débuté cette semaine au palais de justice de Rimouski, a capté l’attention nationale alors que Gagnon fait face à de graves accusations, notamment deux chefs de meurtre au premier degré et neuf chefs de tentative de meurtre, après que sa camionnette a heurté onze piétons le 13 mars 2023 dans cette ville de l’est du Québec.

“Ce qui s’est passé à Amqui était un terrible accident, pas un acte prémédité,” a déclaré l’avocat de la défense Hugo Caissy lors des procédures de mardi. Cette affirmation défie directement la thèse de la poursuite selon laquelle Gagnon aurait délibérément visé les piétons dans ce qui équivaudrait à une attaque calculée.

Le procureur de la Couronne Simon Blanchette a présenté une interprétation radicalement différente des événements, expliquant aux jurés que les preuves démontreront que Gagnon a intentionnellement dirigé son véhicule vers des piétons qui marchaient le long de la Route 132, les heurtant à environ 70 km/h sans tenter de freiner.

L’incident a entraîné la mort de Gérald Charest, 65 ans, et de Jean Lafrenière, 73 ans, tandis que neuf autres personnes—dont trois enfants—ont subi des blessures de gravité variable. L’impact émotionnel de ces pertes continue de se faire sentir dans cette petite communauté d’environ 6 000 résidents.

Particulièrement frappante fut la révélation de Blanchette selon laquelle Gagnon aurait avoué à la police que ses actions étaient délibérées, déclarant qu’il “voulait créer le chaos.” La poursuite affirme que cet aveu est survenu peu après que Gagnon se soit rendu au poste de la Sûreté du Québec local suite à la collision.

Cependant, Caissy a riposté en encourageant les jurés à considérer le contexte complet des déclarations de son client, suggérant que l’entretien intégral de Gagnon avec les autorités révélerait une image plus nuancée que celle dépeinte par la poursuite.

“Vous entendrez la déclaration complète de M. Gagnon à la police,” a dit Caissy au jury. “Vous comprendrez alors pourquoi nous affirmons qu’il s’agissait d’un accident.”

Le procès devrait entendre environ 30 témoins, incluant des survivants, des premiers répondants et des experts en reconstruction d’accidents. Des professionnels de la santé pourraient fournir des éclaircissements cruciaux concernant l’état mental de Gagnon au moment de l’incident—un facteur qui pourrait influencer significativement la détermination de l’intention par le jury.

Alors que les discussions politiques sur les mesures de sécurité publique s’intensifient, l’affaire a soulevé des questions sur les attaques au véhicule et les soutiens en santé mentale dans les petites communautés. Les autorités locales ont déjà mis en œuvre des mesures supplémentaires de sécurité piétonnière le long de la Route 132 en réponse à la tragédie.

Les experts juridiques qui suivent l’affaire notent que la distinction entre actes accidentels et intentionnels sera cruciale pour la délibération du jury. En droit canadien, le meurtre au premier degré exige la preuve à la fois de l’intention et de la préméditation, créant un seuil élevé pour la condamnation.

“La défense n’a besoin que de créer un doute raisonnable quant aux intentions de Gagnon,” a expliqué Marie Dumont, professeure de droit criminel non impliquée dans l’affaire. “Si les jurés croient qu’il y a une possibilité que ce soit un accident plutôt qu’un acte délibéré, ils ne peuvent pas le condamner pour meurtre.”

Alors que le procès se poursuit à travers ce qui devrait être plusieurs semaines de témoignages, la communauté d’Amqui fait face au difficile processus de revisiter une tragédie qui a changé leur ville à jamais. Un mémorial érigé près du site de l’accident continue d’attirer des visiteurs qui déposent des fleurs en mémoire des disparus.

Ce qui reste à voir, c’est si douze citoyens ordinaires considéreront cette affaire comme un horrible accident né de la négligence ou comme quelque chose de bien plus sinistre—et comment leur décision pourrait remodeler notre compréhension de l’intention, de la responsabilité et de la justice dans les cas où les véhicules deviennent des instruments de causalité massive.

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