Le procès canadien contre les opioïdes progresse avec le règlement de Purdue

Olivia Carter
5 Min Read
Disclosure: This website may contain affiliate links, which means I may earn a commission if you click on the link and make a purchase. I only recommend products or services that I personally use and believe will add value to my readers. Your support is appreciated!

Dans une avancée majeure qui pourrait transformer l’approche du Canada face à la dévastatrice crise des opioïdes, le recours collectif de la Colombie-Britannique contre les géants pharmaceutiques a remporté sa première grande victoire. Purdue Pharma Canada a accepté un règlement estimé à 150 millions de dollars, créant un potentiel effet domino pour les poursuites en cours contre des dizaines de fabricants et distributeurs d’opioïdes à travers le pays.

“Ce règlement représente une reconnaissance du rôle de l’industrie pharmaceutique dans l’alimentation d’une crise qui a déchiré des familles et des communautés,” a déclaré la procureure générale de la C.-B. Niki Sharma lors de la conférence de presse d’hier. “Bien qu’aucune somme d’argent ne puisse ramener ceux que nous avons perdus, ces fonds seront dirigés vers des efforts de traitement et de prévention qui sauvent des vies.”

Ce règlement survient après des années de preuves accumulées suggérant que les entreprises pharmaceutiques ont commercialisé agressivement des analgésiques hautement addictifs tout en minimisant les risques. Selon les données de Santé Canada, plus de 38 000 Canadiens sont décédés de causes liées aux opioïdes depuis 2016, la crise s’accélérant pendant la pandémie de COVID-19.

Contrairement aux États-Unis, où les règlements avec Purdue Pharma, Johnson & Johnson et les principaux distributeurs ont atteint environ 50 milliards de dollars, les poursuites judiciaires au Canada ont progressé plus lentement. Cependant, les experts juridiques suggèrent que ce règlement initial crée un précédent crucial.

“Ce que nous voyons est le début d’une responsabilisation dans le contexte canadien,” explique Dr Evan Wood, spécialiste en médecine de la dépendance à l’Université de la Colombie-Britannique. “Les litiges américains ont démontré que ces entreprises se sont engagées dans des pratiques marketing qui privilégiaient les profits à la santé publique, et des preuves similaires existent au Canada.”

Le règlement inclut notamment les opérations canadiennes de Purdue mais reste distinct des procédures de faillite de sa société mère américaine. McKinsey & Company, qui a conseillé des sociétés pharmaceutiques sur les stratégies de marketing des opioïdes, a également fait l’objet d’actions en justice au Canada suite à son règlement de 573 millions de dollars aux États-Unis.

“L’industrie pharmaceutique a déployé des campagnes de marketing sophistiquées ciblant les médecins avec des informations trompeuses sur les risques de dépendance,” a déclaré Jane Philpott, ancienne ministre fédérale de la Santé et conseillère actuelle en politique de santé. “Ces règlements représentent une occasion de rediriger les ressources vers des solutions fondées sur des preuves.”

Les communautés autochtones, touchées de manière disproportionnée par la crise, ont exprimé leur soutien aux règlements tout en s’inquiétant de savoir si les fonds atteindront adéquatement leurs communautés. L’Autorité sanitaire des Premières Nations rapporte que les taux de surdoses parmi les peuples autochtones en C.-B. sont près de cinq fois plus élevés que chez les populations non autochtones.

“Nous avons besoin de garanties que l’argent du règlement soutiendra des programmes de traitement culturellement appropriés dans nos communautés,” a déclaré le Grand Chef Stewart Phillip de l’Union des chefs indiens de la C.-B. “La dévastation a été incommensurable.”

L’impact du règlement va au-delà de la compensation financière immédiate. Le précédent juridique établi par cette affaire influencera probablement les litiges en cours contre d’autres sociétés pharmaceutiques, distributeurs et chaînes de pharmacies impliqués dans la crise des opioïdes.

Les analystes financiers qui suivent le secteur pharmaceutique notent que la responsabilité potentielle a déjà affecté les évaluations du marché, les investisseurs prenant de plus en plus en compte le risque de litige dans leurs décisions d’investissement.

Bien que le règlement de la C.-B. représente un progrès, les défenseurs soulignent que la responsabilité juridique n’est qu’un aspect de la lutte contre la crise. Des solutions complètes nécessitent l’expansion des services de réduction des méfaits, un meilleur accès aux traitements fondés sur des preuves et une réponse aux causes profondes de la dépendance.

Alors que le Canada est aux prises avec cette urgence de santé publique continue, la question demeure: ces règlements fourniront-ils des ressources suffisantes pour répondre de manière significative à une crise qui continue de faire des milliers de victimes chaque année, ou ne sont-ils que le début d’un voyage beaucoup plus long vers la guérison et la responsabilisation?

Partager cet article
Laisser un commentaire

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *