Le projet d’émissions de carbone de LNG Canada fait face à des critiques climatiques et autochtones

Olivia Carter
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Dans les eaux glaciales de la côte nord-ouest de la Colombie-Britannique, une controverse se développe qui pourrait façonner l’avenir climatique du Canada pour les décennies à venir. Le projet massif de LNG Canada, soutenu par Royal Dutch Shell et plusieurs géants énergétiques asiatiques, est considéré par l’ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, comme “la plus grande bombe carbone” à l’horizon dans le développement énergétique canadien.

L’installation d’exportation de gaz naturel liquéfié de 40 milliards de dollars en construction à Kitimat représente une contradiction flagrante avec les engagements climatiques du Canada. Alors que le gouvernement du premier ministre Justin Trudeau s’est engagé à réduire les émissions nationales de gaz à effet de serre de 40 à 45 % sous les niveaux de 2005 d’ici 2030, ce seul projet pourrait libérer jusqu’à 8,6 mégatonnes d’équivalent dioxyde de carbone annuellement pendant sa première phase seulement—à peu près l’équivalent des émissions de 1,7 million de véhicules particuliers.

“Ce que nous observons est un décalage fondamental entre la rhétorique climatique du Canada et ses approbations de projets,” a déclaré Dre Kathryn Harrison, politologue et experte en politique climatique à l’Université de la Colombie-Britannique. “Les mathématiques ne fonctionnent tout simplement pas quand nous examinons comment des projets comme LNG Canada s’inscrivent dans nos obligations de l’Accord de Paris.”

Les défenseurs du projet, y compris le gouvernement provincial de la C.-B., soutiennent que le GNL canadien aidera les pays asiatiques à se détourner du charbon, créant potentiellement un avantage net pour les émissions mondiales. Les représentants de l’industrie soulignent des technologies comme les turbines à entraînement électrique qui, selon eux, rendent cette installation plus propre que des opérations comparables à l’échelle mondiale.

Cependant, ces affirmations font l’objet d’un examen minutieux de la part des climatologues qui soulignent les fuites de méthane tout au long de la chaîne d’approvisionnement du gaz naturel. Des études récentes de la Fondation David Suzuki ont documenté des émissions de méthane provenant des champs gaziers de la C.-B. qui étaient 1,5 à 2,5 fois plus élevées que les chiffres rapportés par l’industrie.

“Lorsque vous tenez compte des émissions du cycle de vie complet, y compris l’extraction, le traitement, le transport et la combustion éventuelle, les avantages climatiques par rapport au charbon diminuent considérablement,” a expliqué Dr James Drummond, scientifique de l’atmosphère à l’Université Dalhousie.

Les communautés autochtones se retrouvent divisées sur le projet. Alors que les conseils élus de plusieurs Premières Nations le long du tracé du pipeline ont signé des accords de bénéfices valant des millions, les chefs héréditaires de la Nation Wet’suwet’en ont mené une résistance féroce contre le pipeline Coastal GasLink alimentant l’installation.

“Il ne s’agit pas seulement d’argent,” a déclaré Molly Wickham, porte-parole du clan Gidimt’en des Wet’suwet’en. “Il s’agit de notre responsabilité sacrée de protéger la terre et l’eau pour les générations futures. Le gouvernement canadien parle de réconciliation tout en autorisant des projets qui violent notre souveraineté.”

Le projet fait également face à des vents contraires économiques. Avec les prix mondiaux du GNL fluctuant de façon spectaculaire et d’autres pays se précipitant pour développer leur capacité d’exportation, la rentabilité à long terme reste incertaine. Des analystes financiers ont remis en question si des installations avec des durées de vie opérationnelles de 40 ans ont du sens dans un monde qui s’éloigne de plus en plus des combustibles fossiles.

Alors que la construction se poursuit sur le site de Kitimat, des organisations environnementales ont déposé plusieurs contestations juridiques, soutenant que les processus d’approbation fédéraux n’ont pas évalué adéquatement les impacts climatiques cumulatifs. Pendant ce temps, les protestations se sont intensifiées tant sur les sites de construction que dans les centres urbains à travers le Canada.

La controverse de LNG Canada représente un moment charnière dans la politique énergétique et climatique du Canada. Alors que le projet progresse vers sa date d’achèvement prévue en 2025, les Canadiens doivent faire face à une question difficile : un pays peut-il véritablement revendiquer un leadership climatique tout en développant des infrastructures qui verrouillent des décennies de nouvelles émissions de combustibles fossiles?

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