Le projet de loi Carney sur les grands projets au Canada suscite un débat national

Olivia Carter
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Dans un moment décisif pour la politique économique du Canada, le controversé projet de loi sur la Construction du Canada du ministre des Finances Mark Carney a reçu hier la sanction royale, concluant des mois de débats parlementaires houleux. Cette législation, qui remanie fondamentalement la façon dont les grands projets d’infrastructure sont approuvés à l’échelle nationale, marque l’une des réformes les plus importantes du cadre économique canadien depuis des décennies.

“Cette législation va libérer le potentiel du Canada et créer des milliers d’emplois bien rémunérés tout en maintenant nos normes environnementales,” a déclaré Carney lors de la dernière lecture du projet de loi au Parlement. “Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre du retard dans une économie mondiale compétitive où le développement des infrastructures est devenu un impératif de sécurité nationale.”

La nouvelle loi établit un processus d’approbation simplifié pour les projets jugés stratégiquement importants pour les intérêts économiques du Canada, réduisant les délais réglementaires d’une moyenne de quatre ans à environ 18 mois. Les critiques soutiennent que cette accélération se fait au détriment des protections environnementales et des droits de consultation des Autochtones.

Les partis d’opposition ont tenté une extraordinaire obstruction de 72 heures pour retarder l’adoption du projet de loi, le chef du Nouveau Parti démocratique Jagmeet Singh le qualifiant de “cadeau aux entreprises déguisé en stimulation économique.” Le Parti conservateur, tout en soutenant les objectifs économiques du projet, a critiqué certains mécanismes de mise en œuvre comme “créant des structures bureaucratiques inutiles qui pourraient finalement ralentir le développement.”

Les organisations environnementales ont été particulièrement vocales dans leur opposition. La directrice exécutive de Sierra Club Canada, Kate Milligan, a averti que “cette législation vide effectivement le processus d’évaluation environnementale pour lequel les Canadiens se sont battus pendant des décennies. Les implications climatiques à elles seules auraient dû justifier une considération plus attentive.”

La législation crée un nouveau Bureau des Projets Nationaux doté d’un pouvoir étendu pour désigner certains développements comme “projets d’importance nationale,” déclenchant un processus d’examen accéléré. Ce bureau, qui sera établi dans les 90 jours, relèvera directement du Bureau du Premier ministre – une structure qui a soulevé des préoccupations de gouvernance parmi les organismes de surveillance parlementaire.

Les groupes autochtones à travers le Canada ont exprimé une profonde déception face à la législation finale. Le Grand Chef Stewart Phillip de l’Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique a déclaré que “ce projet de loi mine fondamentalement nos droits constitutionnellement protégés à une consultation significative. Le gouvernement a choisi l’efficacité économique plutôt que la réconciliation.”

Les leaders du milieu des affaires ont cependant accueilli avec enthousiasme la nouvelle loi. Le président de la Chambre de commerce du Canada, Perrin Beatty, l’a qualifiée de “mesure transformatrice pour combler le déficit d’infrastructure du Canada” et a suggéré qu’elle pourrait débloquer plus de 80 milliards de dollars de projets d’investissement en attente dans les secteurs de l’énergie, du transport et du logement.

La législation prévoit un Fonds stratégique d’infrastructure de 15 milliards de dollars pour soutenir les projets admissibles, la priorité étant accordée aux initiatives d’énergie propre, aux corridors de transport et aux développements de logements. Les économistes restent divisés sur la question de savoir si ces incitatifs accéléreront réellement la croissance économique comme promis.

Avec une mise en œuvre qui doit commencer immédiatement, l’attention se tourne maintenant vers les projets qui recevront en premier cette nouvelle désignation. Des sources gouvernementales indiquent que les grands corridors de transport en Colombie-Britannique et les projets de transmission d’énergie dans le Canada atlantique pourraient figurer parmi les premiers candidats.

Alors que le Canada s’engage dans cette nouvelle approche réglementaire, la question fondamentale demeure: une nation peut-elle simultanément accélérer d’importants projets de développement tout en respectant ses engagements environnementaux et ses obligations envers les peuples autochtones? La réponse façonnera non seulement le paysage économique du Canada, mais aussi son identité même en tant que nation pour les décennies à venir.

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