Le projet de loi sur la gestion de l’offre du Bloc Québécois 2025 adopté par le Parlement

Olivia Carter
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Dans une remarquable démonstration de collaboration interpartisane, rarement observée dans le paysage politique polarisé d’aujourd’hui, le projet de loi du Bloc Québécois sur la protection de la gestion de l’offre a traversé le Parlement hier avec une rapidité sans précédent et un large soutien. Cette législation, qui renforce les garanties pour le système canadien de gestion de l’offre agricole, représente une victoire significative pour le parti québécois et pour les producteurs canadiens de produits laitiers, de volaille et d’œufs.

Le projet de loi, officiellement intitulé “Loi visant à protéger la gestion de l’offre agricole canadienne”, est passé de son introduction à la sanction royale en à peine trois semaines – un rythme remarquable pour une législation fédérale. Ce calendrier accéléré témoigne de la priorité accordée par les parlementaires de tous les partis à la protection de ce que beaucoup considèrent comme une pierre angulaire de la politique agricole canadienne.

“Cette législation garantit que les futures négociations commerciales ne pourront pas miner le fondement des économies rurales du Québec et du Canada”, a déclaré le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, lors du débat final. “La gestion de l’offre n’est pas seulement un modèle économique – c’est une question de souveraineté alimentaire et de survie des fermes familiales.”

Le système, qui régule la production de produits laitiers, d’œufs et de volaille par des quotas de production et des contrôles d’importation, a fait face à des pressions croissantes lors des négociations commerciales internationales. Les critiques, particulièrement en provenance des États-Unis, l’ont longtemps caractérisé comme une mesure protectionniste qui limite l’accès au marché et augmente les prix à la consommation.

Cependant, le ministre de l’Agriculture, Lawrence MacAulay, a défendu le système et les nouvelles protections, soulignant que “la gestion de l’offre offre une stabilité aux producteurs et garantit aux Canadiens l’accès à des produits alimentaires locaux de haute qualité.” Les analyses du ministère de l’Agriculture indiquent que les secteurs réglementés soutiennent environ 221 000 emplois à travers le Canada et contribuent annuellement à hauteur de 30 milliards de dollars au PIB.

L’adoption rapide de cette législation reflète une préoccupation croissante concernant la sécurité alimentaire dans la politique canadienne. Avec des chaînes d’approvisionnement mondiales encore perturbées dans l’économie post-pandémique, de nombreux législateurs considèrent le renforcement des systèmes de production alimentaire domestique comme de plus en plus crucial.

Les députés conservateurs, traditionnellement divisés sur la gestion de l’offre, ont largement soutenu le projet de loi. “Bien que nous restions attachés aux principes du libre marché, nous reconnaissons l’importance de la stabilité pour les agriculteurs canadiens en ces temps économiques incertains”, a déclaré le critique conservateur en matière d’agriculture, John Barlow.

La législation comprend trois dispositions clés : l’exigence d’une approbation parlementaire avant que tout accord commercial puisse modifier la gestion de l’offre, des mécanismes de compensation améliorés pour les producteurs affectés par les concessions d’accès au marché, et l’établissement d’un Bureau de protection de la gestion de l’offre pour surveiller les pressions commerciales internationales.

Les analystes économiques du Conseil d’affaires du Canada notent que le projet de loi pourrait avoir des implications pour les relations commerciales continues du Canada, particulièrement avec les pays cherchant un plus grand accès aux marchés agricoles canadiens. “Cela crée des obstacles supplémentaires pour les négociateurs commerciaux”, a déclaré l’économiste Martha Thompson. “Cependant, cela clarifie également la position du Canada, ce qui pourrait en fait faciliter des négociations plus directes.”

Pour les régions agricoles du Québec, qui représentent environ 40% de la production laitière du Canada, cette législation constitue une victoire significative. Selon les données provinciales, les secteurs sous gestion de l’offre au Québec soutiennent à eux seuls plus de 83 000 emplois et contribuent à hauteur de 8,2 milliards de dollars à l’économie provinciale.

Alors que la mise en œuvre commence, la question demeure : à une époque d’intégration croissante du marché mondial et de pression pour la libéralisation des échanges, le Canada pourra-t-il continuer à maintenir cette approche distinctive de la production agricole, ou les forces économiques internationales finiront-elles par nécessiter une réforme?

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