Dans une décision résolue soulignant l’engagement du Canada envers la sécurité européenne, le Premier ministre Mark Carney a annoncé aujourd’hui que la mission militaire canadienne en Lettonie sera prolongée de trois ans jusqu’en 2029. Cette extension s’appuie sur la présence significative du Canada dans la région baltique, où il sert comme nation-cadre du groupement tactique de présence avancée renforcée (eFP) de l’OTAN depuis 2017.
“Notre présence en Lettonie n’est pas simplement un déploiement militaire—elle représente l’engagement inébranlable du Canada envers nos alliés et l’ordre international fondé sur des règles,” a déclaré Carney lors de l’annonce au siège de l’OTAN à Bruxelles. “En ces temps incertains, avec l’agression continue en Ukraine et les tensions croissantes à travers l’Europe, le Canada reste ferme aux côtés de nos partenaires de l’OTAN.”
Le déploiement canadien actuel en Lettonie comprend environ 1 000 militaires, formant le pilier d’un groupement tactique multinational qui inclut des contributions de l’Italie, de l’Espagne, de la Pologne et de plusieurs autres alliés de l’OTAN. La mission, initialement déployée suite à l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, a pris une importance accrue dans le contexte de la guerre en Ukraine et du positionnement militaire renforcé sur le flanc oriental de l’OTAN.
Le ministre de la Défense Bill Blair a souligné l’importance stratégique de cette prolongation, notant que les forces canadiennes participent activement à une stratégie de dissuasion globale.
“Nos troupes en Lettonie représentent l’un des plus importants déploiements militaires canadiens à l’étranger,” a expliqué Blair. “Elles mènent des exercices d’entraînement sophistiqués, améliorent l’interopérabilité avec nos alliés et démontrent notre détermination collective à défendre chaque centimètre du territoire de l’OTAN.”
La prolongation s’accompagne d’investissements supplémentaires en équipements et en capacités, bien que les chiffres précis n’aient pas été divulgués dans l’annonce d’aujourd’hui. Les analystes militaires suggèrent que cet engagement continu inclura probablement des systèmes de défense aérienne améliorés, des capacités de renseignement et l’expansion des installations d’entraînement au Camp Ādaži, où le groupement tactique a son quartier général.
La Première ministre lettone Evika Siliņa a exprimé sa profonde gratitude pour la décision du Canada. “Cette prolongation envoie un message puissant non seulement au peuple letton mais à tous ceux qui remettraient en question la sécurité de la région euro-atlantique,” a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse conjointe. “Le Canada a été un allié exemplaire, et cet engagement continu renforce notre architecture de sécurité collective.”
L’annonce de la prolongation fait suite à des mois de discussions diplomatiques et intervient dans le cadre des efforts plus larges de l’OTAN pour renforcer sa posture orientale. Plusieurs autres nations alliées, dont l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis, ont récemment annoncé des prolongations similaires de leurs déploiements régionaux.
Les experts militaires notent que le groupement tactique dirigé par le Canada a considérablement évolué depuis son déploiement initial, s’élargissant tant en taille qu’en capacité. Ce qui a commencé comme une présence principalement symbolique s’est transformé en une force crédible au combat, conçue pour servir de fil déclencheur contre une agression potentielle.
“La mission canadienne en Lettonie s’est transformée en une opération militaire sophistiquée avec une véritable valeur dissuasive,” a déclaré Dr. Stephen Saideman, titulaire de la chaire Paterson en affaires internationales à l’Université Carleton. “Bien qu’elle ne soit toujours pas assez importante pour arrêter seule une invasion à grande échelle, elle garantit que toute agression impliquerait immédiatement plusieurs nations de l’OTAN, déclenchant les dispositions de défense collective de l’Article 5.”
Alors que les préoccupations de sécurité mondiale continuent d’évoluer, particulièrement avec la guerre en cours de la Russie en Ukraine, l’engagement prolongé du Canada envers la Lettonie soulève d’importantes questions sur l’avenir des arrangements de sécurité transatlantiques. Cette prolongation inspirera-t-elle des engagements similaires à long terme d’autres alliés de l’OTAN, et comment ces déploiements pourraient-ils remodeler le paysage sécuritaire de l’Europe de l’Est pour les décennies à venir?