La propagation du virus du Nil occidental au Québec est accentuée par le changement climatique

Olivia Carter
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La progression constante du virus du Nil occidental vers les régions nordiques éloignées du Québec représente un nouveau chapitre préoccupant dans le récit canadien du changement climatique. Autrefois confinée principalement aux parties méridionales de la province, cette maladie transmise par les moustiques a été détectée avec une fréquence croissante dans des zones auparavant considérées comme trop froides pour que le virus s’y développe.

“Nous assistons en temps réel au déplacement des frontières de la maladie”, explique la Dre Marie Leblanc, spécialiste des maladies infectieuses au Centre universitaire de santé McGill. “Des régions historiquement épargnées par le virus du Nil occidental signalent maintenant des cas avec une régularité alarmante.

Les autorités sanitaires provinciales ont confirmé la semaine dernière que les programmes de surveillance des moustiques avaient détecté le virus dans des échantillons prélevés dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue, à plus de 600 kilomètres au nord de Montréal. Cela marque la cinquième année consécutive d’expansion vers le nord, chaque été apportant des détections dans des communautés auparavant non touchées.

Les modèles climatiques d’Environnement Canada suggèrent que les températures moyennes dans le nord du Québec ont augmenté d’environ 1,7°C depuis 1990, créant des saisons de reproduction plus longues pour les populations de moustiques et prolongeant la période de viabilité du virus. Cette tendance au réchauffement a effectivement transformé des environnements autrefois inhospitaliers en habitats propices aux vecteurs de maladies.

L’agence de santé publique du Québec a documenté une augmentation de 38% des cas de virus du Nil occidental à l’échelle provinciale au cours de la dernière décennie, avec 76 infections confirmées signalées l’année dernière. Plus préoccupant encore est le modèle de distribution géographique, qui montre une corrélation claire entre les tendances au réchauffement et la propagation de la maladie.

“Les preuves sont sans équivoque”, affirme le climatologue Dr Jean Tremblay de l’Université Laval. “À mesure que les températures augmentent, les populations de moustiques s’établissent dans de nouveaux territoires, apportant des maladies comme le virus du Nil occidental à des communautés ayant peu d’exposition historique ou d’immunité.”

Le gouvernement provincial a alloué 3,8 millions de dollars à des programmes améliorés de surveillance et d’éducation du public, ciblant particulièrement les communautés éloignées où les infrastructures de soins de santé peuvent être moins équipées pour faire face aux épidémies. Les responsables de la santé soulignent que si la plupart des personnes infectées présentent des symptômes légers ou inexistants, environ 20% développent de la fièvre, des maux de tête et des douleurs corporelles, avec un petit pourcentage confronté à des complications neurologiques plus graves.

Selon une recherche publiée dans la Revue canadienne de santé publique, les communautés autochtones du nord du Québec font face à des risques particulièrement élevés. Les activités traditionnelles de chasse et de cueillette coïncident souvent avec la saison de pointe des moustiques, augmentant le potentiel d’exposition chez des populations déjà confrontées à des défis d’accès aux soins de santé.

Les autorités municipales à travers la province ont intensifié les efforts de lutte contre les moustiques, en se concentrant sur l’élimination des sites de reproduction d’eau stagnante et en déployant des applications ciblées de larvicides dans les zones à haut risque. Cependant, les experts préviennent que ces mesures représentent des solutions temporaires à un problème croissant lié au climat.

“Nous sommes essentiellement en train de rattraper notre retard”, admet la ministre québécoise de l’Environnement, Sophie Bergeron. “L’adaptation au climat nécessite à la fois des mesures de protection immédiates et des stratégies de réduction des émissions à long terme pour s’attaquer aux causes profondes.”

Les responsables de la santé exhortent les résidents, particulièrement dans les régions nouvellement touchées, à prendre des précautions, notamment en utilisant des répulsifs contre les moustiques, en portant des manches longues pendant les heures de pointe des moustiques et en éliminant l’eau stagnante autour des maisons. La province a établi un portail d’information dédié au virus du Nil occidental pour fournir des conseils spécifiques à chaque communauté.

Alors que les tendances au réchauffement se poursuivent, l’expérience du Québec avec le virus du Nil occidental servira-t-elle d’avertissement pour d’autres régions canadiennes confrontées à des menaces similaires pour la santé liées au climat, ou catalysera-t-elle les stratégies d’adaptation globales désespérément nécessaires dans notre monde en réchauffement?

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