L’emblématique détaillant canadien de 354 ans, la Compagnie de la Baie d’Hudson, a obtenu un répit crucial dans sa lutte pour la survie. Un tribunal ontarien a approuvé lundi une prolongation de deux mois de la protection contre les créanciers, donnant à la chaîne de grands magasins en difficulté jusqu’à la mi-janvier pour gérer sa restructuration financière face à des dettes dépassant 2,5 milliards de dollars.
Dans la salle d’audience de Toronto, les avocats représentant La Baie ont dépeint l’image d’un détaillant travaillant frénétiquement pour stabiliser ses opérations tout en négociant avec des propriétaires à travers le pays. Cette prolongation représente une bouée de sauvetage essentielle pour une marque profondément ancrée dans le tissu commercial du Canada depuis 1670, qui lutte maintenant pour rester pertinente dans un paysage commercial radicalement transformé.
“Cette prolongation nous donne le temps nécessaire pour poursuivre des discussions productives avec nos principaux partenaires,” a déclaré Sophia MacDonald, directrice en chef de la restructuration de La Baie, dans des documents judiciaires. Ces discussions ont déjà montré des résultats prometteurs—l’entreprise a réussi à renégocier les baux pour 16 de ses 69 magasins canadiens, avec des conditions qui reflètent mieux la réalité actuelle du marché.
Ce répit approuvé par le tribunal survient après que La Baie ait initialement demandé la protection en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) en septembre. Cette demande a révélé la gravité de la crise financière de l’entreprise, les documents judiciaires montrant des pertes d’environ 1 milliard de dollars au cours des trois dernières années, alors que les consommateurs se tournent de plus en plus vers les alternatives en ligne ou les détaillants spécialisés.
Les analystes financiers qui suivent l’affaire notent que cette prolongation ne garantit pas la survie de La Baie. “C’est un moment critique pour une institution commerciale canadienne,” a déclaré l’analyste du commerce de détail Michael Thompson. “L’entreprise doit démontrer aux créanciers que son plan de restructuration peut transformer ses opérations assez rapidement pour justifier leur patience continue.”
Les difficultés du détaillant reflètent les défis plus larges auxquels font face les grands magasins à l’échelle mondiale. Autrefois piliers des quartiers commerçants et des centres commerciaux, ces géants du commerce de détail ont du mal à maintenir leur pertinence alors que les habitudes des consommateurs évoluent radicalement vers le commerce électronique et les expériences d’achat spécialisées. La Baie a été particulièrement touchée par l’évolution rapide du commerce de détail pendant et après la pandémie.
Les documents judiciaires révèlent les objectifs spécifiques de l’entreprise pour l’avenir—renégocier des baux supplémentaires, optimiser la gestion des stocks et explorer des options pour améliorer sa présence numérique. La Baie a déjà fermé plusieurs emplacements peu performants et envisage des fermetures supplémentaires dans le cadre de sa restructuration.
Les employés et les fournisseurs suivent de près les procédures, avec des milliers d’emplois en jeu. Le tribunal a approuvé le maintien de la capacité de La Baie à payer les employés et certains fournisseurs essentiels pendant la période de prolongation, maintenant ainsi les opérations de base pendant la restructuration.
Pour de nombreux Canadiens, La Baie représente plus qu’un simple détaillant—c