Protestation contre les tarifs sur l’acier canadien en 2025 : Pression sur les députés pour une action sur les tarifs américains

Olivia Carter
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Dans une démonstration sans précédent de solidarité industrielle, des centaines de travailleurs canadiens de l’acier envahiront la Colline du Parlement la semaine prochaine, apportant directement leurs frustrations aux législateurs alors que les tensions avec les États-Unis atteignent un point critique concernant les droits de douane controversés sur l’acier. Le rassemblement du 12 juin marque un moment crucial pour le secteur sidérurgique canadien, qui est en difficulté depuis l’annonce surprise de l’administration Biden en avril prolongeant les tarifs de l’ère Trump pour trois années supplémentaires.

“Il ne s’agit plus seulement de profits et de marges—c’est la survie de communautés entières qui est en jeu,” a déclaré Michelle Turner, présidente du Syndicat des travailleurs de l’acier section locale 6213, qui mènera des contingents de Hamilton et de Sault Ste. Marie. “Quand Washington fait de la politique avec les tarifs douaniers, ce sont les familles canadiennes qui en subissent les conséquences.”

La manifestation survient alors que Statistique Canada rapporte que l’industrie de l’acier a perdu près de 3 200 emplois depuis janvier, avec une production en baisse de 17 % par rapport à l’année précédente. Les analystes de l’industrie estiment les pertes économiques à près de 1,2 milliard de dollars dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement de l’acier, avec des impacts particulièrement dévastateurs dans le cœur manufacturier de l’Ontario.

La ministre des Finances Chrystia Freeland fait face à des critiques croissantes pour ce que les chefs de l’opposition appellent une “réponse tiède” à l’agression commerciale américaine. Bien que le Canada ait initialement annoncé des mesures de représailles visant 4,8 milliards de dollars d’importations américaines, leur mise en œuvre a été plusieurs fois reportée au milieu d’efforts diplomatiques en coulisses.

“Les Américains ne comprennent qu’un seul langage dans les différends commerciaux—la réciprocité,” a expliqué Dre Eleanor Westbrook, experte en politique commerciale à l’Université McGill. “L’hésitation du Canada à mettre en œuvre des contre-mesures envoie un signal problématique indiquant que nous sommes prêts à absorber indéfiniment la douleur économique.”

Le consortium de l’acier qui dirige la manifestation de la semaine prochaine a défini trois demandes spécifiques : la mise en œuvre immédiate des tarifs de représailles reportés, la création d’un fonds de soutien de 500 millions de dollars pour les travailleurs de l’acier, et l’initiation formelle d’un processus de règlement des différends dans le cadre de l’ACEUM.

Les représentants de l’industrie indiquent la réponse plus agressive du Mexique comme un modèle que le Canada devrait suivre. Dans les semaines suivant l’annonce américaine, le Mexique a mis en œuvre des contre-mesures dollar pour dollar tout en déposant simultanément des plaintes formelles par le biais de multiples mécanismes d’accords commerciaux.

“Nous avons vu nos homologues mexicains protéger leur industrie pendant que notre gouvernement poursuit les consultations,” a déclaré James Wilkinson, PDG de CanSteel Alliance. “Le temps des amabilités diplomatiques est révolu depuis longtemps.”

La manifestation a obtenu un soutien inhabituel de tous les partis, avec des députés conservateurs et néo-démocrates qui devraient s’adresser à la foule. Plusieurs députés libéraux d’arrière-ban des régions productrices d’acier ont également exprimé en privé leur frustration face à l’approche prudente de leur gouvernement, créant des fractures potentielles au sein du parti au pouvoir.

Des initiés parlementaires suggèrent que la manifestation pourrait influencer la position du gouvernement, particulièrement alors que le positionnement pré-électoral s’intensifie. Un récent sondage d’Abacus Data indique que 72 % des Canadiens soutiennent des mesures de représailles plus fortes contre les restrictions commerciales américaines.

“Il ne s’agit pas d’être anti-américain,” a souligné Turner. “Il s’agit d’exiger que notre gouvernement défende les travailleurs canadiens avec la même vigueur qu’ils attendraient de leurs homologues américains.”

Alors que les communautés sidérurgiques canadiennes se préparent à faire entendre leurs voix, la question fondamentale à laquelle Ottawa est confrontée devient de plus en plus inévitable : à quel moment la patience diplomatique devient-elle une reddition économique dans une relation commerciale devenue de plus en plus déséquilibrée?

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