2025 Québec : Gestion sécuritaire des produits de santé à la traîne : Sondage

Olivia Carter
5 Min Read
Disclosure: This website may contain affiliate links, which means I may earn a commission if you click on the link and make a purchase. I only recommend products or services that I personally use and believe will add value to my readers. Your support is appreciated!

Dans un contexte de préoccupations environnementales croissantes, les progrès du Québec vers la mise en œuvre de pratiques d’élimination sécuritaire des produits de santé demeurent inquiétamment lents, selon un nouveau sondage provincial publié hier. Malgré des initiatives louables de certaines municipalités, l’approche fragmentée de la gestion des déchets pharmaceutiques continue de poser d’importants risques environnementaux et de santé publique à travers la province.

Le sondage, mené par la Coalition pour la santé environnementale du Québec, révèle que seulement 37% des Québécois connaissent les protocoles appropriés d’élimination des médicaments sur ordonnance, comparativement à 58% dans l’Ontario voisin. Cet écart de sensibilisation se traduit directement par des pratiques d’élimination préoccupantes, avec environ 22 000 kilogrammes de produits pharmaceutiques non utilisés jetés dans les toilettes ou dans les poubelles ordinaires chaque année au Québec.

“Ce que nous observons est un système fragmenté où la responsabilité n’est pas claire,” explique Dre Marie Bélanger, toxicologue environnementale à l’Université de Montréal. “Les composés pharmaceutiques sont de plus en plus détectés dans nos cours d’eau, mais nous manquons d’un cadre provincial unifié pour aborder ce problème croissant.”

Ces résultats arrivent à un moment critique alors que le Québec approche de l’échéance de 2025 pour la mise en œuvre de l’Initiative Pharmacie Verte, qui vise à établir des systèmes de collecte standardisés dans toutes les pharmacies de la province. Cependant, les progrès ont été nettement inégaux. Alors que la région métropolitaine de Montréal a atteint près de 85% de participation des pharmacies aux programmes de récupération, les régions rurales rapportent des taux de participation aussi bas que 22%.

Particulièrement préoccupante est l’élimination des substances contrôlées et des médicaments liquides, qui nécessitent une manipulation spécialisée. Le sondage indique que 63% des pharmacies québécoises manquent de protocoles adéquats pour ces produits, créant une vulnérabilité environnementale significative.

“L’impact environnemental est substantiel,” note l’ingénieur environnemental Jean-Philippe Moreau. “Des composés comme les antibiotiques, les hormones et les analgésiques sont de plus en plus détectés dans les systèmes d’eau du Québec, avec des conséquences potentielles à long terme pour les écosystèmes aquatiques et possiblement la santé humaine.”

Les contraintes budgétaires demeurent un obstacle majeur, l’allocation provinciale pour les programmes de gestion des déchets pharmaceutiques n’ayant augmenté que de 8% depuis 2020, bien en dessous de l’augmentation recommandée de 25% décrite dans la feuille de route originale de Pharmacie Verte. Ce sous-financement a retardé le développement d’infrastructures cruciales pour des systèmes efficaces de collecte et d’élimination.

La participation de l’industrie pharmaceutique varie également de façon dramatique. Alors que certains fabricants ont établi de solides initiatives de récupération et contribué aux campagnes de sensibilisation du public, d’autres ont été notablement absents de ces efforts de responsabilité environnementale.

Le leadership municipal apparaît comme un point positif parmi ces défis. Le programme novateur “Nettoyage d’armoire à pharmacie” de Québec a connu un succès remarquable, collectant plus de 3 400 kilogrammes de médicaments non utilisés en 2023. De même, le partenariat de Sherbrooke entre les pharmacies locales et les installations de gestion des déchets a créé un réseau de collecte efficace qui pourrait servir de modèle pour d’autres régions.

Pour l’avenir, les défenseurs de l’environnement réclament une mise en œuvre accélérée des normes provinciales avant l’échéance de 2025. Les mesures proposées comprennent la participation obligatoire de toutes les pharmacies aux programmes de récupération, des protocoles d’élimination standardisés dans tous les établissements de santé, et des campagnes d’éducation publique renforcées.

Alors que le Québec est aux prises avec ce défi de santé environnementale, la question fondamentale demeure : la province accordera-t-elle la priorité aux ressources nécessaires et au cadre réglementaire pour empêcher des milliers de kilogrammes de composés pharmaceutiques de contaminer ses cours d’eau et écosystèmes avant l’expiration de l’échéance de 2025? La trajectoire actuelle suggère que cet objectif de protection environnementale pourrait rester désespérément hors de portée.

Partager cet article
Laisser un commentaire

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *