Les préoccupations concernant la récession des petites entreprises au Canada en 2025 augmentent

Olivia Carter
6 Min Read
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Alors que des nuages sombres s’amoncellent au-dessus du paysage économique canadien, les propriétaires de petites entreprises à travers le pays lancent des avertissements de plus en plus alarmants. Malgré la réticence d’Ottawa à utiliser le terme “récession”, les entrepreneurs en première ligne de l’économie signalent des conditions qui reflètent les indicateurs classiques d’une récession—baisse des ventes, réduction des marges bénéficiaires et incertitude croissante quant à l’avenir.

“Nous sommes absolument en récession, peu importe comment les responsables gouvernementaux veulent l’appeler,” affirme Marielle Beauchamp, propriétaire d’une boutique à Kitchener, en Ontario. “Mes ventes ont chuté de 22% par rapport à l’année dernière, et j’ai dû réduire les heures de travail du personnel juste pour maintenir l’entreprise à flot. La plupart de mes collègues entrepreneurs constatent le même phénomène.”

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a publié hier des données inquiétantes montrant que 68% des propriétaires de petites entreprises signalent des conditions compatibles avec un environnement récessionniste, en hausse par rapport aux 52% d’il y a seulement trois mois. Plus préoccupant encore est le fort déclin de la confiance des entreprises, l’indice du Baromètre des affaires de la FCEI chutant à 42,6 en juin—bien en dessous de la barre des 50 points qui sépare l’expansion économique de la contraction.

Les indicateurs économiques dressent un tableau complexe. Bien que les chiffres du PIB aient montré une croissance marginale de 0,2% au premier trimestre de 2025, ces statistiques masquent d’importantes disparités sectorielles. La construction, le commerce de détail et l’hôtellerie—des secteurs dominés par les petites entreprises—ont connu des contractions soutenues pendant trois trimestres consécutifs.

“Les définitions techniques de la récession importent peu pour quelqu’un qui essaie de payer ses employés,” explique Dr. Robert Chen, économiste à l’Université de Toronto. “Lorsque nous regardons au-delà des chiffres généraux, nous voyons clairement des conditions de récession dans les segments de l’économie où prédominent les petites entreprises.”

Les défis actuels découlent d’une tempête parfaite de facteurs. Les taux d’intérêt restent élevés à 4,25% après que les réductions progressives de la Banque du Canada se soient avérées plus prudentes que prévu. Pendant ce temps, les dépenses de consommation se sont contractées alors que les ménages sont aux prises avec une inflation persistante dans des catégories essentielles comme l’alimentation et le logement, malgré un taux d’inflation global modéré à 3,2%.

À Vancouver, le restaurateur James Tran a vu sa clientèle diminuer. “Les gens ne sortent plus au restaurant comme avant. Notre activité en semaine a chuté de près de 40%. Nous survivons grâce au trafic du week-end, mais nous atteignons à peine le seuil de rentabilité la plupart des mois,” a confié Tran.

L’impact régional varie considérablement. Les petites entreprises albertaines signalent des conditions un peu meilleures, soutenues par les performances relativement plus solides du secteur énergétique. Pendant ce temps, l’Ontario et la Colombie-Britannique connaissent les ralentissements les plus marqués, avec des taux d’inoccupation commerciale dans certains quartiers de Toronto approchant les 20%—des niveaux qui n’avaient pas été observés depuis la crise financière de 2008.

La réponse fédérale à ces préoccupations a été mesurée. La ministre des Petites Entreprises, Lena Thompson, a reconnu les défis auxquels font face les entrepreneurs mais s’est gardée de confirmer des conditions de récession. “Nous reconnaissons que certains secteurs connaissent des contractions, mais les indicateurs économiques globaux suggèrent une période de croissance lente plutôt qu’une récession généralisée,” a déclaré Thompson lors d’une conférence de presse à Ottawa hier.

Cette caractérisation frustre de nombreux défenseurs des entreprises. “Le gouvernement semble déterminé à éviter le mot ‘récession’ pendant que les petites entreprises ferment leurs portes,” déclare Michel Desjardins, directeur des politiques à la Chambre de commerce du Canada. “Qu’on l’appelle récession ou non, nous avons besoin de mesures de secours ciblées maintenant, pas après la faillite de milliers d’autres entreprises.”

Les experts en politique suggèrent plusieurs approches qui pourraient fournir un soulagement immédiat, notamment des reports temporaires de paiement de TPS/TVH, un accès élargi aux prêts sans intérêt et des allègements ciblés pour les industries confrontées aux baisses les plus importantes. Cependant, avec les préoccupations concernant le déficit fédéral limitant la flexibilité budgétaire, une intervention significative reste incertaine.

Pour des entrepreneurs comme Sarah Matheson, qui a récemment fermé sa boulangerie à Halifax après huit ans d’activité, le débat sur la terminologie semble académique. “Appelez-le comme vous voulez—récession, ralentissement, correction. La réalité est que je ne pouvais pas continuer à perdre de l’argent mois après mois. Douze personnes ont perdu leur emploi quand nous avons fermé, et cela se produit partout au Canada.”

Alors que 2025 avance, les économistes continueront de débattre pour savoir si le Canada est officiellement entré en récession. Pour les propriétaires de petites entreprises qui vivent déjà la réalité de la contraction économique, la question la plus pressante demeure: les décideurs politiques reconnaîtront-ils leurs difficultés à temps pour mettre en œuvre un soutien significatif, ou des milliers d’autres entrepreneurs seront-ils contraints de fermer leurs portes avant que les conditions économiques ne s’améliorent?

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