Dans un témoignage de dévouement inébranlable s’étendant sur deux décennies, Liben Gebremikael a été reconnu parmi les 25 meilleurs immigrants du Canada pour 2025, soulignant son travail transformateur pour lutter contre les inégalités en matière de santé à travers le pays.
En tant que directeur général du Centre de santé communautaire TAIBU à Scarborough, Gebremikael a été pionnier dans le développement d’approches novatrices de prestation de soins de santé qui ciblent spécifiquement les communautés marginalisées confrontées à des obstacles systémiques. Cette reconnaissance arrive après des années de plaidoyer qui a fondamentalement remodelé la façon dont les prestataires de soins de santé abordent l’équité dans leurs services.
“Cet honneur appartient aux innombrables personnes qui travaillent sans relâche à mes côtés,” a confié Gebremikael à CO24 lors d’une entrevue exclusive. “La véritable réussite est de voir les systèmes de santé reconnaître enfin que l’équité en santé nécessite de démanteler les barrières structurelles qui ont historiquement limité l’accès aux communautés racisées.”
Le parcours de Gebremikael a commencé après avoir immigré d’Éthiopie, où il a constaté de première main comment les déterminants sociaux influencent profondément les résultats de santé. Cette perspective s’est avérée inestimable lorsqu’il a contribué à l’établissement de TAIBU en 2008, créant ce qui est devenu un modèle de soins de santé culturellement adaptés qui répond aux besoins médicaux immédiats et aux facteurs sociaux sous-jacents.
Sous sa direction, TAIBU est passé de 3 000 clients annuels à plus de 40 000, tout en développant des programmes spécialisés abordant la santé mentale, la gestion des maladies chroniques et les soins préventifs pour les communautés noires. L’approche fondée sur les données du centre a documenté des améliorations significatives dans les résultats de santé, les patients rapportant des taux de satisfaction 87 % plus élevés par rapport aux établissements de santé traditionnels.
“Ce qui distingue le travail de Liben est sa capacité à traduire des déterminants sociaux complexes de la santé en solutions pratiques et applicables,” note la Dre Maya Fernandez, chercheuse en équité en santé à l’Université de Toronto. “Il a démontré que les soins culturellement adaptés ne sont pas seulement impératifs sur le plan éthique, mais qu’ils produisent des résultats de santé mesurables meilleurs.”
Cette reconnaissance intervient alors que le système de santé canadien fait face à une pression croissante pour remédier aux inégalités exposées pendant la pandémie, lorsque les données ont révélé des résultats nettement différents parmi les populations marginalisées. Le plaidoyer fondé sur des preuves de Gebremikael a joué un rôle déterminant dans la promotion de la collecte obligatoire de données sur la santé basées sur la race, une pratique désormais mise en œuvre dans plusieurs provinces.
Au-delà de la prestation directe de services, Gebremikael a influencé les discussions sur les politiques nationales grâce à sa participation à des comités consultatifs fédéraux et à des groupes de travail provinciaux. Ses recommandations ont été intégrées dans le dernier plan stratégique de Santé Canada, qui comprend maintenant des critères spécifiques pour réduire les disparités en matière de santé parmi les populations racisées.
“Cette reconnaissance est significative car elle amplifie notre message selon lequel l’équité en santé n’est pas une préoccupation périphérique, mais fondamentale pour un système de santé efficace,” a expliqué Gebremikael. “Quand nous concevons des systèmes qui fonctionnent pour les plus marginalisés, nous créons de meilleurs soins de santé pour tous.”
Alors que le Canada est aux prises avec la réforme des soins de santé dans un contexte de coûts croissants et de changements démographiques, le modèle de Gebremikael offre un plan pour des approches durables qui améliorent les résultats tout en réduisant potentiellement le fardeau à long terme du système. Les analyses économiques suggèrent que la résolution des inégalités en matière de santé pourrait faire économiser au système de santé canadien environ 14 milliards de dollars par année en réduisant les hospitalisations évitables et les interventions d’urgence.
La prochaine initiative de Gebremikael consiste à créer une collaboration nationale de centres de santé communautaires axée sur le partage des meilleures pratiques en matière de soins culturellement adaptés. Le projet a déjà obtenu 8,2 millions de dollars en financement de l’Agence de la santé publique du Canada et de divers partenaires fondateurs.
Alors que les leaders des soins de santé à travers le pays reconnaissent le besoin urgent de transformation, la question demeure : le Canada adoptera-t-il pleinement les approches centrées sur l’équité que Gebremikael et d’autres innovateurs ont démontré être à la fois plus humaines et plus efficaces que les modèles traditionnels?