Une simple sortie shopping d’une résidente de Surrey s’est transformée en vive controverse après qu’elle s’est vu refuser à plusieurs reprises l’entrée des magasins Walmart avec son chien-guide certifié, soulevant de sérieuses questions sur les droits d’accessibilité en Colombie-Britannique.
Andrea Bailey, légalement non-voyante depuis l’enfance, compte sur Romeo, son chien-guide certifié, pour naviguer dans sa vie quotidienne. Pourtant, à trois reprises au cours du mois dernier, Bailey rapporte avoir été arrêtée aux entrées de Walmart par des employés qui ont refusé de reconnaître le statut de Romeo comme animal d’assistance légitime, malgré son harnais de chien-guide et son identification clairement visibles.
“C’est humiliant et épuisant de constamment devoir défendre son droit fondamental d’accéder aux espaces publics,” a confié Bailey à CO24 News lors d’une entrevue à son domicile de Surrey. “Romeo n’est pas un animal de compagnie—c’est mon outil de mobilité, mon indépendance, et il est légalement protégé par la législation provinciale.”
Selon la Loi sur les chiens-guides et les chiens d’assistance de la Colombie-Britannique, les chiens-guides certifiés et leurs maîtres ont un accès garanti à toute installation publique ou commerce servant le grand public. Les entreprises qui refusent cet accès peuvent faire face à des amendes allant jusqu’à 3 000 $.
Les incidents se sont produits dans deux différents Walmart de Surrey, Bailey ayant documenté chaque rencontre. Lors de l’incident le plus récent, Bailey a enregistré un employé affirmant: “Nous n’autorisons pas les chiens dans le magasin pour des raisons de santé,” malgré la présentation de sa certification officielle de chien-guide.
Les défenseurs des droits des personnes handicapées considèrent ce cas comme faisant partie d’un modèle préoccupant. Jennifer Morris, directrice générale d’Accessibilité C.-B., a expliqué à CO24 News que les refus concernant les animaux d’assistance demeurent étonnamment fréquents malgré une législation claire.
“Ces incidents révèlent une grave lacune dans la formation au sein des grands détaillants,” a déclaré Morris. “Les personnes accompagnées d’animaux d’assistance ne devraient pas avoir à devenir des experts juridiques ou des militants simplement pour faire l’épicerie.”
Un porte-parole de Walmart Canada a publié une déclaration exprimant des regrets concernant ces incidents, affirmant qu’ils représentent un écart par rapport à la politique de l’entreprise.
“Nous présentons nos sincères excuses à Mme Bailey pour ses expériences, qui ne reflètent pas notre engagement envers l’accessibilité,” indique le communiqué. “Nous mettons en œuvre immédiatement une formation supplémentaire pour tout le personnel sur l’accueil des animaux d’assistance et avons contacté Mme Bailey directement.”
L’entreprise a promis de revoir ses procédures de formation et de s’assurer que tous les employés comprennent les droits légaux des maîtres de chiens-guides.
Cette affaire met en lumière les défis permanents auxquels font face les Canadiens handicapés dans les espaces publics. Selon des données récentes de l’Institut national canadien pour les aveugles, près de 70 % des maîtres de chiens-guides signalent avoir subi des refus d’accès malgré des protections légales claires.
Pour Bailey, la question va au-delà de son expérience personnelle. “Il ne s’agit pas seulement de moi et de Romeo—il s’agit de s’assurer que les entreprises comprennent et respectent les droits des personnes handicapées,” a-t-elle déclaré. “La prochaine personne pourrait ne pas avoir les ressources ou l’énergie pour riposter.”
Alors que cette situation évolue, elle soulève une question cruciale pour nos communautés: quand l’accessibilité passera-t-elle du statut d’obligation légale à celui de norme fondamentale dans la culture du commerce de détail canadien?