Règlement canadien sur la divulgation climatique 2025 envisagé comme solution de secours alors que les règles mondiales stagnent

Olivia Carter
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Dans un revirement stupéfiant qui a laissé les défenseurs de l’environnement sous le choc, les principaux organismes de réglementation en Amérique du Nord ont commencé à démanteler systématiquement les cadres de divulgation climatique qui ont pris des années à élaborer. Alors que les exigences de reporting des entreprises font face à des vents contraires sans précédent, les autorités canadiennes en valeurs mobilières se positionnent discrètement comme potentiels gardiens des normes dans le paysage évolutif de la transparence financière climatique.

Le recul a commencé au début du mois lorsque la Securities and Exchange Commission américaine a considérablement réduit sa règle de divulgation climatique, éliminant les exigences les plus importantes en matière de reporting des gaz à effet de serre et d’évaluation des risques climatiques. Cette réglementation édulcorée représente une victoire significative pour les groupes d’entreprises qui s’étaient vivement opposés à la proposition initiale, citant des coûts de conformité excessifs et une utilité discutable pour les investisseurs.

“Ce que nous observons est un inquiétant modèle de capitulation réglementaire,” explique Dr. Helena Moreau, spécialiste en finance climatique à l’Université de Toronto. “Ces cadres de divulgation n’étaient pas radicaux—ils représentaient des mécanismes de transparence fondamentaux que les investisseurs exigent de plus en plus pour une évaluation adéquate des risques.”

Les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM), qui avaient précédemment aligné leur Instrument National 51-107 proposé sur les normes internationales, se trouvent maintenant à la croisée des chemins. Selon des sources proches des discussions internes, les ACVM envisagent de positionner leur réglementation de 2025 comme un potentiel “filet de sécurité” pour éviter une fragmentation réglementaire complète en Amérique du Nord.

“Les régulateurs canadiens comprennent qu’ils naviguent en eaux troubles,” note Michael Reynolds, associé principal chez Blake, Cassels & Graydon S.E.N.C.R.L. “Ils équilibrent le besoin de normes harmonisées mondialement avec la réalité qu’ils pourraient devoir agir indépendamment si la convergence internationale échoue.”

Ce recul réglementaire survient à un moment particulièrement inopportun pour les institutions financières canadiennes et les sociétés cotées qui ont déjà investi des ressources substantielles dans la mise en place de capacités de divulgation climatique. L’Association pour l’investissement responsable estime que plus de 80% des plus grandes entreprises publiques du Canada ont déjà mis en œuvre une forme d’infrastructure de reporting climatique, représentant des investissements collectifs dépassant 500 millions de dollars.

La Banque du Canada a identifié à plusieurs reprises le changement climatique comme un risque systémique pour la stabilité financière. Dans sa dernière Revue du système financier, la banque centrale a averti que des exigences de divulgation incohérentes pourraient exacerber les inefficacités du marché et potentiellement accroître la volatilité lors de perturbations liées au climat.

Entre-temps, des investisseurs institutionnels gérant plus de 3 billions de dollars d’actifs canadiens ont formellement demandé aux régulateurs de maintenir des exigences de divulgation robustes, arguant que la transparence des risques climatiques est fondamentale pour leurs responsabilités fiduciaires. La Coalition canadienne pour une bonne gouvernance a spécifiquement cité la divergence croissante entre les divulgations volontaires des entreprises et les mesures standardisées et comparables.

“Ce qui est particulièrement troublant dans ce recul réglementaire, c’est le timing,” observe Catherine Abreu, directrice exécutive chez Destination Zéro. “Juste au moment où les impacts climatiques s’accélèrent et où les investisseurs exigent de meilleures données, les régulateurs s’éloignent des cadres nécessaires pour fournir cette clarté.”

Les fonds de pension, qui gèrent l’épargne-retraite de millions de Canadiens, ont été particulièrement vocaux quant au maintien d’exigences de divulgation strictes. L’Office d’investissement du Régime de pensions du Canada a récemment intégré des mesures de risque climatique dans ses processus d’analyse d’investissement pour toutes les classes d’actifs et a publiquement soutenu des réglementations de divulgation complètes.

“Les entreprises canadiennes qui ont adopté un reporting climatique robuste ne se préparent pas seulement aux réglementations—elles acquièrent des avantages concurrentiels sur les marchés de capitaux,” explique Jennifer Winter, économiste à l’École de politique publique de l’Université de Calgary. “Il y a de plus en plus de preuves que la transparence sur les risques climatiques est corrélée à des coûts de capital plus bas et un meilleur accès aux marchés internationaux.”

L’incertitude réglementaire a stimulé un développement surprenant : l’auto-organisation de l’industrie. L’Association des banquiers canadiens et la Bourse de Toronto ont initié un groupe de travail conjoint pour développer des normes volontaires de divulgation qui pourraient potentiellement combler les lacunes réglementaires. Cette initiative du secteur privé représente une collaboration sans précédent entre les fournisseurs de services financiers et les émetteurs cherchant à préserver la confiance du marché.

Alors que le Canada approche de son échéance de mise en œuvre de 2025, la question demeure de savoir si ses régulateurs maintiendront leur engagement envers une divulgation climatique complète ou suivront le recul de la SEC. La décision aura des implications profondes pour les marchés de capitaux canadiens et le positionnement du pays dans la transition mondiale vers une économie à faible émission de carbone.

Lorsque les cadres réglementaires se fragmentent entre juridictions, qui supporte finalement le coût de cette incohérence—les investisseurs cherchant des données comparables, les entreprises naviguant entre des exigences contradictoires, ou les sociétés gérant des risques climatiques croissants sans signaux de marché adéquats?

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