Réouverture du programme d’études autochtones au Canada après la controverse

Olivia Carter
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Le programme d’études autochtones de l’Université York s’apprête à rouvrir le semestre prochain après une suspension de deux ans qui a suscité d’intenses débats dans les institutions académiques canadiennes. Cette renaissance survient alors que les préoccupations des étudiants concernant l’intégrité des programmes et la représentation autochtone dans l’enseignement supérieur ne cessent de croître.

“Cette réouverture représente à la fois une opportunité et un défi,” a déclaré Dr. Melissa Bearcloud, nouvellement nommée directrice du programme. “Nous avons complètement restructuré le cursus pour répondre aux préoccupations qui ont mené à sa suspension, tout en renforçant notre engagement envers les systèmes de connaissances autochtones authentiques.”

Le programme avait été initialement suspendu en 2023 suite aux plaintes des leaders des communautés autochtones concernant l’appropriation culturelle et des pratiques académiques douteuses. Une révision interne a révélé que plusieurs cours étaient enseignés par des professeurs non-autochtones ayant une compréhension limitée des systèmes de connaissances traditionnelles ou des réalités autochtones contemporaines.

Les groupes de défense des étudiants ont joué un rôle crucial pour faire pression en faveur du rétablissement du programme. L’Association des étudiants autochtones a mené une série de manifestations sur le campus et a présenté à l’administration une proposition détaillée exposant les réformes nécessaires.

“Nous avons exigé non seulement le retour du programme, mais sa transformation,” a expliqué Sarah Wabano, présidente de l’Association des étudiants autochtones. “Les études autochtones ne sont pas simplement un autre domaine académique—il s’agit de nos récits, de nos histoires et de nos avenirs.”

Le programme remanié comprend plusieurs changements importants. Au moins 70% du corps enseignant sera désormais d’origine autochtone, le matériel pédagogique sera soumis à l’examen des gardiens du savoir autochtone, et de nouveaux partenariats ont été établis avec les communautés des Premières Nations, Métis et Inuit à travers le Canada pour assurer une représentation authentique des diverses perspectives.

La controverse entourant le programme de York reflète des tensions plus larges dans les institutions académiques canadiennes qui peinent à mettre en œuvre de manière significative les recommandations de la Commission de vérité et réconciliation. Selon une enquête récente d’Universités Canada, bien que 86% des établissements postsecondaires offrent des programmes axés sur les Autochtones, seulement 23% répondent aux normes de gouvernance autochtone et d’authenticité des programmes.

Dr. Thomas Berger, analyste des politiques éducatives, note que cela représente un tournant: “Les universités à travers l’Amérique du Nord sont forcées de réfléchir à la façon dont les connaissances autochtones sont enseignées et à qui a l’autorité de les enseigner. Il ne s’agit pas simplement de représentation—c’est une question de justice épistémologique.”

La réouverture du programme coïncide également avec une attention politique accrue à l’éducation autochtone. Le mois dernier, le gouvernement fédéral a annoncé une initiative de 45 millions de dollars pour soutenir les programmes d’études autochtones à l’échelle nationale, soulignant l’importance de ces disciplines dans l’avancement des efforts de réconciliation.

Les critiques restent toutefois prudents. “Bien que les changements structurels semblent prometteurs sur papier, c’est la mise en œuvre qui déterminera s’il s’agit d’une transformation véritable ou d’une inclusion performative,” a déclaré l’Aîné Joseph Crowfoot, qui a siégé au comité d’examen externe du programme.

Les inscriptions seront surveillées de près lorsque les inscriptions ouvriront le mois prochain. Avant sa suspension, le programme accueillait environ 200 étudiants par an, avec un intérêt croissant tant des étudiants autochtones que non autochtones cherchant à comprendre l’histoire coloniale complexe du Canada et les enjeux autochtones contemporains.

Alors que les institutions académiques canadiennes continuent de naviguer dans l’équilibre délicat entre les traditions académiques occidentales et les systèmes de connaissances autochtones, le programme revitalisé de l’Université York pourrait offrir des leçons précieuses. Cette approche restructurée établira-t-elle une nouvelle norme pour les programmes d’études autochtones à travers le pays, ou exposera-t-elle des tensions plus profondes dans la façon dont les institutions éducatives abordent la réconciliation par le biais des programmes d’études?

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