Reprise des négociations commerciales entre le Canada et les États-Unis alors que le Canada abandonne la taxe numérique

Olivia Carter
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Dans un revirement diplomatique important, le Canada et les États-Unis ont repris des négociations commerciales cruciales après plusieurs semaines de tensions croissantes concernant la taxe sur les services numériques prévue par Ottawa. Le Premier ministre Mark Carney a annoncé mercredi que le Canada suspendrait indéfiniment sa controversée taxe de 3% sur les revenus canadiens des grandes entreprises technologiques, une mesure qui avait poussé Washington à annuler brusquement les discussions commerciales bilatérales le mois dernier.

“Nous reconnaissons l’importance de notre relation avec les États-Unis et la nécessité d’une stabilité économique dans un contexte mondial difficile,” a déclaré Carney lors d’une conférence de presse à Ottawa. “Bien que nous maintenions notre position selon laquelle les géants du numérique doivent payer leur juste part, nous sommes prêts à trouver une approche collaborative qui fonctionne pour nos deux nations.”

La taxe sur les services numériques, initialement prévue pour janvier 2024, visait les entreprises technologiques dont les revenus mondiaux dépassent 750 millions d’euros et les revenus canadiens plus de 20 millions de dollars. Cette mesure aurait principalement touché les géants technologiques américains comme Google, Amazon et Meta, longtemps critiqués pour avoir acheminé leurs profits via des juridictions à faible imposition.

L’ancien président Donald Trump avait dénoncé cette taxe comme “discriminatoire” et une “attaque directe contre les entreprises américaines” avant d’annuler les pourparlers commerciaux prévus début juin. Cette suspension marque une concession importante du gouvernement Carney, qui avait auparavant présenté cette taxe comme essentielle à l’équité du marché numérique.

La représentante américaine au Commerce Katherine Tai a salué la décision du Canada, la qualifiant de “pas positif vers le renforcement de notre relation commerciale.” Dans un communiqué, Tai a souligné que “les États-Unis restent engagés à trouver des solutions multilatérales à la fiscalité numérique par le biais des cadres de l’OCDE plutôt que par des mesures unilatérales ciblant les entreprises de certaines nations.”

Les discussions commerciales reprises porteront sur des problèmes de longue date au-delà de la fiscalité numérique, notamment les différends sur le bois d’œuvre, l’accès au marché laitier et la coopération potentielle sur les minéraux critiques essentiels à la production de véhicules électriques. Les analystes notent que ces négociations prennent une importance accrue alors que les deux pays font face à des défis économiques complexes, notamment l’inflation, les vulnérabilités de la chaîne d’approvisionnement et l’évolution des alliances mondiales.

“Le Canada a besoin que cette relation fonctionne harmonieusement,” explique Dr. Elise Moreau, professeure de commerce international à l’Université de Toronto. “Avec plus de 75% de nos exportations destinées aux États-Unis, les enjeux ne pourraient être plus élevés. L’approche pragmatique de Carney reflète cette réalité.”

Le moment choisi pour cette concession canadienne soulève des questions sur les considérations politiques des deux côtés de la frontière. Avec un possible retour de Trump à la Maison Blanche après les élections de novembre, certains observateurs suggèrent que le gouvernement Carney se positionne stratégiquement en prévision de relations commerciales potentiellement plus difficiles.

La suspension plutôt que l’annulation pure et simple de la taxe numérique suggère que le Canada n’a pas abandonné ses objectifs politiques sous-jacents. La ministre des Finances Chrystia Freeland a souligné que le Canada reste engagé dans le cadre de l’impôt minimum mondial de l’OCDE, qui vise à garantir que les grandes multinationales paient leur juste part, quel que soit l’endroit où elles établissent leurs opérations.

“Il ne s’agit pas d’abandonner nos principes,” a déclaré Freeland. “Il s’agit de trouver la bonne voie et le bon moment pour les réaliser en coordination avec nos partenaires internationaux.”

Les leaders du secteur technologique canadien ont exprimé des réactions mitigées. Tandis que certains ont salué cette initiative comme nécessaire au maintien de relations économiques cruciales, d’autres s’inquiètent qu’elle signale un schéma continu où les grandes entreprises internationales reçoivent un traitement préférentiel par rapport aux entreprises nationales.

Alors que les discussions bilatérales reprennent la semaine prochaine à Washington, la question fondamentale reste non résolue : dans une économie de plus en plus numérique, comment les nations peuvent-elles taxer équitablement les entreprises qui opèrent virtuellement à travers les frontières tout en évitant des différends commerciaux préjudiciables avec des partenaires puissants? Pour le Canada, équilibrer la souveraineté fiscale avec les réalités pratiques de la vie aux côtés d’une superpuissance économique continue de présenter l’un de ses tests diplomatiques les plus difficiles.

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