Responsabilité criminelle non retenue pour une mère québécoise dans une affaire d’abandon d’enfant, jugée risque pour le public

Olivia Carter
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Dans une affaire qui a secoué les communautés du Québec et de l’Ontario, une mère montréalaise qui a abandonné son jeune enfant dans l’est de l’Ontario l’année dernière a été déclarée non criminellement responsable en raison de troubles mentaux. Cependant, malgré cette conclusion, elle restera en détention après avoir été considérée comme un risque important pour la sécurité publique.

La femme de 34 ans, dont l’identité reste protégée pour préserver la vie privée de son enfant, a laissé sa fille de 6 ans seule sur une route rurale près de Winchester, en Ontario—à environ 50 kilomètres au sud d’Ottawa—en mars 2023. L’enfant a été découverte par un automobiliste qui passait et qui a contacté les autorités, déclenchant une enquête interprovinciale intensive.

Les documents judiciaires révèlent que la mère souffrait de graves problèmes de santé mentale à l’époque, notamment des délires paranoïaques qui l’ont amenée à croire que sa fille était en danger et devait être “cachée” de menaces perçues. Les évaluations psychiatriques présentées lors des procédures judiciaires ont confirmé qu’elle souffrait d’un trouble du spectre de la schizophrénie non traité qui altérait considérablement sa capacité à distinguer la réalité du délire.

“Cette affaire représente l’intersection tragique entre une maladie mentale non traitée et la responsabilité parentale,” a déclaré Dre Élaine Corbin, psychiatre légiste qui a témoigné lors de l’audience. “La défenderesse croyait sincèrement protéger son enfant, malgré le danger évident que ses actions ont créé.”

La Cour de justice de l’Ontario a accepté la soumission conjointe des procureurs de la Couronne et des avocats de la défense selon laquelle la femme devrait être déclarée non criminellement responsable. Cependant, la Commission ontarienne d’examen, qui évalue les personnes jugées non criminellement responsables, a déterminé qu’elle présente un risque continu qui ne peut actuellement pas être géré dans la communauté.

“Bien que nous reconnaissions que la maladie mentale était le facteur déterminant derrière ces actions, la sécurité publique doit rester primordiale,” a déclaré le procureur de la Couronne Martin Schulman. “L’accusée nécessite un traitement psychiatrique complet dans un environnement sécurisé avant toute considération de libération supervisée.”

L’enfant, maintenant âgée de 7 ans, a été placée chez des membres de la famille et reçoit apparemment des conseils pour faire face au traumatisme de l’abandon. Les services sociaux du Québec travaillent étroitement avec la famille pour assurer que des systèmes de soutien appropriés restent en place.

Les défenseurs de la santé mentale ont souligné que cette affaire met en évidence les lacunes critiques du système de santé mentale au Canada. “Une intervention précoce aurait pu éviter complètement cette situation,” a noté Sylvie Bouchard de la Coalition pour la santé mentale du Québec. “Trop souvent, les personnes qui présentent des symptômes psychiatriques graves ne reçoivent un traitement qu’après l’apparition d’une crise.”

Le plan de traitement ordonné par le tribunal comprend des médicaments, une thérapie et, éventuellement, une réintégration communautaire supervisée lorsque les professionnels de la santé mentale le jugeront approprié. La Commission ontarienne d’examen réévaluera son cas annuellement pour déterminer si des mesures moins restrictives pourraient devenir appropriées avec le temps.

Cette affaire soulève des questions difficiles sur l’intersection de la santé mentale, de la responsabilité parentale et de la sécurité publique. Alors que notre société continue de lutter contre des ressources inadéquates en matière de santé mentale, nous devons nous demander: combien de tragédies similaires pourraient être évitées grâce à une intervention plus précoce et un meilleur accès aux soins psychiatriques pour les parents vulnérables?

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