Résultats de l’enquête sur la responsabilité policière à Terre-Neuve 2025 remis en question par les résidents

Olivia Carter
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Un nouveau sondage révélateur a mis en lumière une incertitude préoccupante parmi les Terre-Neuviens et Labradoriens quant à savoir si les policiers de leurs communautés sont réellement tenus responsables de leurs écarts de conduite. Les résultats, publiés hier par la Commission provinciale d’examen de la justice, soulignent un fossé grandissant entre la perception publique et les affirmations institutionnelles concernant la surveillance des forces de l’ordre.

Près de 68 % des répondants ont exprimé des doutes importants quant au fait que les agents qui enfreignent les normes de conduite font face à des conséquences appropriées, ce chiffre atteignant 74 % chez les résidents des communautés rurales. Ce sentiment persiste malgré les assurances répétées de la Gendarmerie royale de Terre-Neuve (RNC) et de la GRC selon lesquelles les divisions des affaires internes maintiennent des protocoles de surveillance rigoureux.

“Il existe un décalage fondamental entre ce que vivent les citoyens et ce que communiquent les dirigeants policiers,” explique Dre Eleanor Parsons, chercheuse en justice pénale à l’Université Memorial. “Lorsque près de sept résidents sur dix remettent en question le bon fonctionnement des mécanismes de responsabilisation, nous sommes face à une grave crise de confiance.”

Le sondage, qui a recueilli les réponses de plus de 2 300 résidents à travers la province, révèle des niveaux de confiance particulièrement bas parmi les communautés autochtones, où les tensions historiques avec les forces de l’ordre demeurent non résolues. Dans les communautés autochtones du Labrador, un pourcentage stupéfiant de 82 % des répondants ont indiqué avoir “peu ou pas confiance” que les écarts de conduite des agents seraient correctement traités.

Les dirigeants policiers ont réagi de manière défensive à ces résultats. Le chef de la RNC, William Reynolds, a publié une déclaration soulignant que “la force maintient des normes professionnelles strictes et une approche de tolérance zéro face aux écarts de conduite,” tout en reconnaissant que “la perception du public est un domaine nécessitant une attention particulière.”

La ministre provinciale de la Justice, Catherine Williams, a qualifié les résultats de “préoccupants mais pas entièrement surprenants,” notant que son ministère développe un ensemble complet de réformes de surveillance policière qui sera dévoilé plus tard cet été. Les réformes incluront apparemment l’établissement d’une agence indépendante d’examen civil dotée de pouvoirs d’enquête et des exigences accrues de transparence pour les procédures disciplinaires.

Les défenseurs communautaires pointent du doigt plusieurs cas médiatisés qui ont érodé la confiance du public, notamment la gestion controversée l’an dernier des allégations d’usage excessif de la force contre trois agents à St-Jean, où les enquêtes internes ont innocenté tous les agents malgré des preuves vidéo contradictoires. L’affaire a provoqué des manifestations généralisées et des appels à la réforme.

“Ce que ces chiffres montrent, c’est que la police ne peut plus s’enquêter elle-même et s’attendre à ce que le public accepte les résultats comme légitimes,” déclare Marcus Holloway, porte-parole de l’Association des libertés civiles de Terre-Neuve. “Le système actuel manque fondamentalement de crédibilité auprès des personnes qu’il est censé servir.”

Le moment choisi pour ce sondage est particulièrement significatif car il intervient au milieu de conversations nationales plus larges sur la responsabilité policière suite à plusieurs incidents controversés à travers le Canada. Terre-Neuve-et-Labrador a historiquement affiché des taux de confiance policière plus élevés que de nombreuses autres provinces, ce qui rend ce changement dans le sentiment public particulièrement notable pour les analystes de politique judiciaire.

Fait intéressant, le sondage a révélé que les niveaux de confiance variaient considérablement selon les facteurs démographiques. Les répondants plus jeunes, âgés de 18 à 34 ans, ont exprimé le scepticisme le plus élevé, 76 % remettant en question la responsabilité policière, tandis que les personnes de plus de 65 ans montraient plus de confiance dans les systèmes existants, bien qu’une majorité (52 %) exprime encore des doutes.

Le gouvernement provincial s’est engagé à répondre à ces préoccupations par le biais d’une législation proposée attendue cet automne, mais les leaders communautaires restent sceptiques quant à savoir si les réformes institutionnelles se traduiront par un changement significatif dans la culture et les pratiques policières.

Alors que les débats politiques s’intensifient autour des réformes potentielles, la question fondamentale demeure: un système dont l’efficacité est mise en doute par la plupart des citoyens peut-il encore prétendre défendre la justice? Ou une responsabilisation significative nécessite-t-elle une réimagination complète du fonctionnement de la surveillance policière dans les communautés de Terre-Neuve-et-Labrador?

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