Retard du Programme de Garderie à 10 $ par Jour au Canada à l’Échelle Nationale

Olivia Carter
6 Min Read
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Dans un revers important pour les familles canadiennes qui attendaient avec impatience des services de garde d’enfants abordables, le gouvernement fédéral semble sur le point de manquer son échéance ambitieuse de 2026 pour la mise en œuvre de garderies à 10 $ par jour à l’échelle nationale, selon une analyse complète publiée hier. Ce programme, annoncé comme transformateur pour les parents qui travaillent partout au pays, fait maintenant face à des retards substantiels en raison de défis croissants de mise en œuvre et d’obstacles de coordination provinciale.

Des documents internes obtenus grâce à des demandes d’accès à l’information révèlent que six provinces et territoires accusent un retard considérable, avec des pénuries d’infrastructures et de personnel créant des goulots d’étranglement dans le système. La Colombie-Britannique et le Québec demeurent les seules juridictions en voie de respecter le calendrier initial, tandis que l’Ontario—la province la plus peuplée du Canada—fait face à des retards particulièrement graves.

“Nous assistons à une tempête parfaite de défis,” explique Dre Martha Reynolds, experte en politique familiale à l’Université de Toronto. “La combinaison des retards de construction pour les nouvelles installations, des pénuries de personnel sans précédent et des négociations fédérales-provinciales complexes a créé d’importants écarts de mise en œuvre qui ne peuvent tout simplement pas être résolus d’ici 2026.”

Le système pancanadien d’apprentissage et de garde des jeunes enfants a été initialement annoncé en 2021 avec un engagement de 30 milliards de dollars sur cinq ans. L’initiative promettait de réduire les coûts de garde d’enfants à une moyenne de 10 $ par jour d’ici 2026, permettant potentiellement aux familles d’économiser des milliers de dollars annuellement tout en stimulant la participation au marché du travail, particulièrement chez les femmes.

La ministre des Finances Chrystia Freeland avait précédemment qualifié le programme de “réalisation historique qui produira des résultats pour les générations à venir.” Cependant, un rapport cinglant du directeur parlementaire du budget estime que seulement 60 % des places de garde d’enfants admissibles atteindront le seuil de 10 $ d’ici l’échéance initiale, avec une mise en œuvre complète potentiellement retardée jusqu’en 2029 dans certaines régions.

Les parents à travers le pays expriment une frustration croissante. À Halifax, Rebecca Stevenson, mère de deux enfants, a confié : “Nous avons pris des décisions financières basées sur ces promesses. Le retard signifie trois années supplémentaires à payer ce qui équivaut à une deuxième hypothèque juste pour la garde d’enfants.”

La politique provinciale a davantage compliqué les choses. Plusieurs provinces ont critiqué les formules de financement et les règlements fédéraux, soutenant que les modèles axés sur les zones urbaines ne répondent pas aux déserts de services de garde en milieu rural. Le Manitoba et la Saskatchewan ont demandé plus de flexibilité, tandis que l’Alberta a résisté aux mécanismes de surveillance fédéraux.

Les défenseurs des services de garde maintiennent toutefois que le programme demeure essentiel malgré les retards. “Ce n’est pas une raison d’abandonner la vision,” affirme Ellen Carter, directrice générale de la Fédération canadienne des services de garde à l’enfance. “C’est une raison de redoubler d’efforts et potentiellement d’augmenter les investissements pour surmonter ces obstacles.”

Les retards représentent non seulement un défi de politique sociale mais aussi une préoccupation économique importante. La Banque du Canada avait intégré l’augmentation de la participation au marché du travail grâce au programme de garde d’enfants dans ses projections de croissance à moyen terme. Les économistes avertissent maintenant que la mise en œuvre retardée pourrait affecter la croissance du PIB de 0,2 à 0,3 point de pourcentage annuellement pendant la période prolongée.

Pour les communautés rurales, la situation semble particulièrement désastreuse. Les communautés du Nord de l’Ontario rapportent qu’aucun nouveau centre de garde d’enfants n’a commencé à être construit, malgré des annonces de financement remontant à 2022. Les initiatives de garde d’enfants dirigées par les Autochtones font également face à des défis particuliers, les complexités juridictionnelles ralentissant davantage les progrès.

Le gouvernement fédéral devrait annoncer des calendriers révisés et des mesures de financement supplémentaires potentielles le mois prochain. Des sources au sein du Bureau du Premier ministre indiquent qu’une approche “plus réaliste et calibrée régionalement” est à venir, bien que les détails restent confidentiels.

Alors que les familles canadiennes continuent de naviguer parmi des coûts de garde d’enfants prohibitifs—dépassant souvent 2 000 $ par mois dans les grands centres urbains—la question demeure : cette politique phare tiendra-t-elle finalement sa promesse transformatrice, ou les défis de mise en œuvre diminueront-ils de façon permanente son impact sur l’économie familiale canadienne?

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