Retour de l’industrie affecté par l’impact des échanges commerciaux canadiens de bois d’œuvre résineux sous Trump

Olivia Carter
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Le différend de longue date sur le bois d’œuvre entre le Canada et les États-Unis semble se diriger vers un nouveau chapitre contentieux alors que le président élu Donald Trump se prépare à retourner à la Maison Blanche. Les experts de l’industrie avertissent que la position protectionniste de Trump pourrait intensifier ce conflit commercial, mettant potentiellement les producteurs canadiens de bois d’œuvre sur la défensive une fois de plus.

“L’historique de ce différend nous dit tout ce que nous devons savoir sur ce qui nous attend,” affirme Susan Yurkovich, ancienne présidente du Conseil du commerce du bois de la Colombie-Britannique. “Quand Trump est arrivé au pouvoir en 2017, nous avons vu une escalade immédiate, avec des droits atteignant près de 21 pour cent. Il y a peu de raisons de croire que son approche sera différente cette fois-ci.”

Le conflit du bois d’œuvre, qui remonte aux années 1980, porte sur les allégations américaines selon lesquelles le Canada subventionne injustement son industrie du bois par le biais des pratiques provinciales de gestion forestière. Les représentants canadiens ont systématiquement rejeté ces allégations, soulignant leurs victoires répétées devant les tribunaux commerciaux internationaux.

Pendant le premier mandat de Trump, le différend s’est considérablement intensifié. Son administration a imposé des droits compensateurs et antidumping qui ont significativement affecté les producteurs canadiens, particulièrement en Colombie-Britannique et au Québec. Ces provinces, qui représentent environ 60% des exportations canadiennes de bois d’œuvre vers les États-Unis, ont vu leur part de marché s’éroder tandis que les prix augmentaient pour les acheteurs américains.

Les analystes de TD Économique suggèrent que le moment pourrait être particulièrement difficile. “Nous assistons à une tempête parfaite de facteurs,” note Patricia Mohr, spécialiste des marchés des matières premières. “Les mises en chantier aux États-Unis subissent déjà la pression des taux d’intérêt élevés, et des barrières commerciales supplémentaires réduiraient davantage la demande alors même que les producteurs canadiens sont aux prises avec des coûts de production accrus.”

Ce qui rend ce cycle potentiellement plus préoccupant est le contexte économique plus large. Le secteur forestier canadien a déjà traversé d’importants défis, de l’infestation du dendroctone du pin ponderosa dans l’Ouest canadien aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement liées à la pandémie. Les exportations canadiennes de bois d’œuvre vers les États-Unis représentent environ 8 milliards de dollars annuellement, soutenant plus de 100 000 emplois directs et indirects à travers le pays.

La ministre fédérale du Commerce, Mary Ng, a signalé que le Canada reste déterminé à défendre l’industrie. “Nous avons constamment prévalu devant les tribunaux internationaux parce que nos pratiques sont équitables et basées sur le marché,” a déclaré la ministre Ng lors d’une récente conférence de presse. “Nous continuerons à défendre nos travailleurs forestiers et nos communautés tout en poursuivant toutes les voies disponibles pour résoudre ce différend.”

Certains acteurs de l’industrie explorent des stratégies de diversification pour réduire la dépendance au marché américain. “Nous développons activement des marchés alternatifs en Asie, particulièrement au Japon et en Chine,” explique Don Kayne, PDG de Canfor Corporation. “Bien que les États-Unis demeurent notre plus grand partenaire commercial, l’élargissement de notre empreinte mondiale offre une certaine protection contre la volatilité commerciale.”

Le différend met en lumière des différences fondamentales dans les approches de gestion forestière entre les deux pays. Dans la plupart des provinces canadiennes, les forêts sont principalement propriété publique, les entreprises payant des droits de coupe pour récolter le bois. En revanche, les forêts américaines sont largement privées, avec des prix du bois déterminés par des systèmes d’enchères.

Les conséquences économiques s’étendent au-delà de l’industrie du bois elle-même. Les coûts de construction aux États-Unis augmentent généralement lorsque le bois canadien fait face à des restrictions commerciales, affectant l’accessibilité au logement à un moment où de nombreux marchés connaissent déjà des défis d’abordabilité. La National Association of Home Builders estime que les droits précédents sur le bois ont ajouté environ 9 000 $ au coût d’une nouvelle maison unifamiliale moyenne aux États-Unis.

Alors que le Canada se prépare à une possible intensification des tensions commerciales, la question demeure : les canaux diplomatiques pourront-ils prévaloir dans une relation de plus en plus définie par le nationalisme économique, ou les producteurs canadiens de bois d’œuvre devront-ils repenser fondamentalement leurs modèles d’affaires en réponse à l’évolution du paysage commercial?

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