Dans un changement significatif du paysage politique albertain, d’anciens députés du Parti uni conservateur (PUC) apportent leur soutien à la résurrection du Parti progressiste-conservateur, signalant un mécontentement croissant au sein du parti au pouvoir dans la province. Ce développement survient alors que le PUC, sous la direction de la première ministre Danielle Smith, continue de faire face à des divisions internes concernant l’orientation politique et l’idéologie.
L’effort de renaissance, mené par plusieurs vétérans politiques ayant servi sous la bannière du PC, a pris de l’ampleur alors que d’anciens législateurs du PUC expriment leur frustration face à ce qu’ils décrivent comme un virage de plus en plus à droite dans la gouvernance provinciale. L’ancien député de Calgary-Ouest Mike Ellis, qui a siégé à l’Assemblée législative jusqu’en 2023, a exprimé son soutien à la résurrection du PC, déclarant : “L’Alberta a besoin d’une alternative centriste qui équilibre la responsabilité fiscale avec des politiques sociales compatissantes – des valeurs qui ont défini les Progressistes-Conservateurs durant leurs années les plus réussies.”
Le Parti progressiste-conservateur a dominé la politique albertaine pendant 44 années consécutives sans précédent avant de fusionner avec le Parti Wildrose pour former le PUC en 2017. Selon les analystes politiques de l’Université de Calgary, la fusion, initialement perçue comme une consolidation stratégique des forces conservatrices, est de plus en plus considérée comme problématique par les conservateurs modérés qui se sentent aliénés par l’orientation actuelle du PUC.
“Ce que nous observons est la conséquence naturelle d’avoir forcé deux traditions conservatrices distinctes à coexister sous une même bannière,” explique Dr. Melissa Carter, politologue. “Historiquement, les PC représentaient un conservatisme pragmatique orienté vers les affaires, tandis que le Wildrose incarnait des valeurs plus populistes et socialement conservatrices. Ces tensions n’ont jamais été pleinement résolues.”
Les données d’opinion publique suggèrent un soutien potentiel pour une option PC ressuscitée. Un récent sondage mené par Angus Reid indique que 37% des Albertains qui ont précédemment voté pour le PUC envisageraient de soutenir une alternative conservatrice plus centriste lors des prochaines élections provinciales, prévues en 2027.
Les implications financières de ce réalignement politique pourraient être substantielles pour la communauté d’affaires albertaine, qui a traditionnellement favorisé une gouvernance stable et prévisible. Des dirigeants du secteur énergétique ont exprimé en privé leur préoccupation que l’instabilité politique continue pourrait affecter la confiance des investisseurs à un moment critique pour les efforts de diversification économique de la province.
L’ancienne ministre du cabinet PC Diana McQueen a émergé comme l’une des figures clés du mouvement de renaissance. “L’héritage progressiste-conservateur en Alberta a été bâti sur des budgets équilibrés, un développement responsable des ressources et des investissements en infrastructure tournés vers l’avenir,” a noté McQueen lors d’un récent événement de collecte de fonds à Calgary. “De nombreux Albertains regrettent cette approche de gouvernance.”
Le bureau de la première ministre Smith a minimisé l’importance de l’effort de renaissance du PC, un porte-parole déclarant que “les Albertains ont catégoriquement rejeté la division à droite” et soulignant l’accent mis par le gouvernement sur “la création d’emplois, la diversification de l’économie et la défense des intérêts de l’Alberta.”
Cependant, les observateurs politiques notent que la réémergence de la marque PC pourrait considérablement modifier l’arithmétique électorale de l’Alberta. Si la renaissance gagne suffisamment d’élan pour présenter des candidats aux prochaines élections, cela pourrait diviser le vote conservateur dans des circonscriptions clés, potentiellement au bénéfice du NPD dans l’opposition.
Alors que ce drame politique se déroule dans un contexte d’incertitude économique et de tensions fédérales-provinciales, les Albertains sont laissés à méditer sur une question profonde : le mouvement conservateur de la province est-il plus fort uni malgré ses contradictions internes, ou des options conservatrices distinctes serviraient-elles mieux les diverses valeurs politiques au sein de l’électorat de droite de l’Alberta?