Réunion Anniversaire du Pensionnat de Portage La Prairie Après 50 Ans

Olivia Carter
6 Min Read
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Sous le poids d’une histoire partagée, des survivants se sont rassemblés ce week-end pour marquer les 50 ans de la fermeture de l’École résidentielle de Portage La Prairie—un lieu de traumatisme transformé, bien que brièvement, en un espace de guérison et de souvenir.

La réunion de trois jours a rassemblé des dizaines de survivants, descendants et membres de la communauté sur l’ancien site de l’école au Manitoba. Pour plusieurs, c’était un retour aux sources doux-amer, alors qu’ils naviguaient des émotions complexes tout en renouant avec d’autres survivants qui comprennent leurs expériences d’une manière que d’autres ne peuvent pas.

“Je n’aurais jamais pensé revenir volontairement à cet endroit,” a confié Elizabeth Courchene, 73 ans, qui a fréquenté l’école dans les années 1950 et au début des années 1960. “Mais être ici avec d’autres qui ont vécu les mêmes choses—il y a quelque chose de puissant là-dedans. Nous sommes toujours là. Nous avons survécu.”

L’école de Portage La Prairie, qui a fonctionné de 1891 jusqu’à sa fermeture en 1974, était l’une des 139 écoles résidentielles du Canada où les enfants autochtones étaient envoyés de force dans le cadre d’une tentative systématique d’effacer leur culture, leur langue et leur identité. Plus de 150 000 enfants des Premières Nations, Inuits et Métis ont été retirés de leurs familles et communautés pour fréquenter ces institutions.

Tout au long du week-end, les survivants ont participé à des cérémonies de guérison, des cercles de partage et des activités culturelles. Plusieurs ont apporté des photographies et des objets personnels de leur temps à l’école, créant des expositions improvisées qui ont aidé à reconstituer leur histoire collective.

Les organisateurs ont souligné que bien que la reconnaissance du traumatisme passé soit cruciale, le rassemblement célébrait également la résilience et la survie. Des cérémonies traditionnelles, des tambours et des spectacles de danse ont honoré la culture autochtone que les écoles avaient tenté d’éliminer.

“Ce week-end n’est pas seulement pour se souvenir de la douleur,” a expliqué Raymond Morrisseau, l’un des organisateurs de l’événement et un survivant. “C’est pour reconnaître le chemin parcouru, célébrer nos langues et traditions qu’ils n’ont pas pu détruire, et construire des liens plus forts entre les générations.”

L’anniversaire survient à un moment significatif dans le processus de réconciliation en cours au Canada. Ces dernières années ont vu une sensibilisation accrue aux écoles résidentielles et à leur héritage dévastateur, particulièrement suite à l’identification de tombes non marquées sur plusieurs anciens sites d’écoles à travers le pays.

Pour les jeunes générations présentes à l’événement, la réunion offrait un aperçu rare de leurs histoires familiales. De nombreux descendants ont exprimé leur gratitude pour l’occasion de mieux comprendre ce que leurs parents et grands-parents ont vécu.

“Ma mère n’a jamais vraiment parlé de son temps ici,” a dit Jennifer Cloud, dont la mère a fréquenté l’école pendant huit ans. “Être ici, voir son interaction avec d’autres survivants, entendre leurs histoires—je comprends enfin des parties d’elle qui m’étaient toujours fermées.”

Le bâtiment qui abritait autrefois l’école résidentielle a depuis été reconverti en Musée et Centre d’apprentissage de l’École résidentielle indienne de Portage La Prairie, dédié à l’éducation des visiteurs sur ce sombre chapitre de l’histoire canadienne. Tout au long du week-end, le musée a offert des visites guidées, avec parfois les survivants eux-mêmes servant de guides, partageant des témoignages personnels qui ont donné un visage humain à l’histoire institutionnelle.

Des représentants provinciaux et fédéraux ont assisté à certaines parties de l’événement, bien que les survivants aient noté qu’une réconciliation significative exige plus que des apparitions symboliques. Ils ont souligné les défis continus auxquels sont confrontées les communautés autochtones, des déficits d’infrastructure aux crises de santé mentale, tous liés aux traumatismes intergénérationnels causés par les écoles résidentielles.

“Cinquante ans depuis la fermeture de cet endroit, et nous sommes toujours aux prises avec les séquelles,” a déclaré Harold Blacksmith, 68 ans, qui a fréquenté l’école pendant six ans. “Une vraie guérison nécessite des actions, pas seulement une reconnaissance.”

À la fin du week-end, les participants se sont rassemblés pour une cérémonie finale qui incluait le lancement de 50 lanternes dans le ciel nocturne—une pour chaque année depuis la fermeture de l’école, chacune représentant l’espoir d’une guérison continue.

La réunion sert de puissant rappel de la façon dont les communautés peuvent récupérer des espaces de traumatisme historique et les transformer, même temporairement, en sites de souvenir et de résilience. Alors que le Canada poursuit son chemin vers la réconciliation, que faudra-t-il pour que ces moments de guérison se traduisent par un changement systémique durable pour les peuples autochtones?

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