Réunion des finances du G7 au Canada 2024 en pleine tension sur l’Ukraine et les tarifs

Olivia Carter
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Les ministres des finances et les gouverneurs des banques centrales des économies les plus avancées du monde se sont réunis à Stonewall, au Manitoba, pour la réunion financière du G7, dans un contexte de pressions économiques mondiales croissantes. Le sommet de trois jours, présidé par la ministre canadienne des Finances Chrystia Freeland, fait face au défi immédiat de répondre aux besoins financiers urgents de l’Ukraine tout en navigant dans les tensions commerciales croissantes entre alliés.

Alors que les délégués se sont rassemblés au rustique club de campagne Breezy Bend près de Winnipeg, la question pressante du déficit de financement de 50 milliards de dollars de l’Ukraine a dominé les premières discussions. Le ministre ukrainien des Finances, Serhiy Marchenko, invité spécial, a présenté les arguments de Kyiv en faveur d’un soutien financier continu, alors que l’offensive militaire russe en cours a poussé l’économie ukrainienne au bord de la rupture.

“La situation financière en Ukraine est devenue critique”, a déclaré Tiff Macklem, gouverneur de la Banque du Canada. “Sans un soutien international substantiel, nous risquons de voir un effondrement complet de leur système financier, ce qui aurait des implications considérables au-delà de leurs frontières.”

Les discussions au Manitoba surviennent à un moment particulièrement délicat, suite à la décision du président américain Joe Biden d’augmenter les tarifs douaniers sur 18 milliards de dollars d’importations chinoises, notamment l’acier, l’aluminium et les minéraux critiques. Cette décision a créé des frictions notables entre les partenaires du G7, particulièrement alors que la secrétaire au Trésor américaine Janet Yellen a simultanément exhorté les alliés à maintenir un front uni sur les sanctions contre la Russie.

Les représentants européens ont exprimé leurs préoccupations quant aux effets en cascade potentiels de la politique tarifaire américaine. “Bien que nous partagions les préoccupations concernant les pratiques commerciales déloyales, les actions unilatérales risquent de fragmenter le système économique mondial que nous avons construit ensemble”, a fait remarquer un haut responsable financier européen qui a demandé l’anonymat.

Les hôtes canadiens ont soigneusement structuré l’ordre du jour pour équilibrer les crises immédiates avec des considérations stratégiques à plus long terme. La ministre des Finances Freeland a souligné la nécessité de renforcer la résilience économique face aux menaces autoritaires tout en maintenant la compétitivité des économies démocratiques.

“Cette réunion ne vise pas seulement à relever les défis d’aujourd’hui, mais aussi à jeter les bases d’une prospérité durable qui s’aligne avec nos valeurs démocratiques”, a déclaré Freeland lors de ses remarques d’ouverture. “Nous ne pouvons pas séparer nos stratégies économiques de notre engagement plus large envers les règles et les normes internationales.”

À huis clos, les discussions ont également abordé la question controversée des avoirs russes gelés. Les États-Unis ont plaidé en faveur de l’utilisation de ces actifs pour financer la reconstruction de l’Ukraine, tandis que les pays européens ont exprimé des préoccupations juridiques concernant la confiscation pure et simple. Une proposition de compromis impliquant l’utilisation uniquement des intérêts générés par ces réserves gelées a gagné du terrain parmi certains délégués.

La délégation japonaise a soulevé des préoccupations concernant la volatilité des devises, particulièrement alors que le yen a atteint des creux de plusieurs décennies face au dollar. Cette discussion sur les devises recoupe des débats plus larges sur la coordination des politiques monétaires, plusieurs économies du G7 se préparant à potentiellement réduire les taux d’intérêt dans les mois à venir.

Le financement climatique est resté à l’ordre du jour malgré les pressions géopolitiques plus immédiates. Le Canada a poussé à la discussion sur des mécanismes de financement innovants pour aider les économies émergentes à passer à des sources d’énergie plus propres sans augmenter leur fardeau de dette.

“L’intersection entre la politique climatique et la stabilité financière représente l’un de nos défis à long terme les plus complexes”, a déclaré Pierre Gramegna, chef du Mécanisme européen de stabilité, qui participe en tant qu’observateur. “Les solutions nécessitent à la fois une innovation technique et une volonté politique.”

Alors que les réunions se poursuivent tout au long du week-end, les observateurs notent que l’emplacement isolé au Manitoba semble délibérément choisi pour favoriser des discussions franches loin du regard des médias. Le cadre informel de Breezy Bend, avec son paysage de prairie et sa distance des grands centres urbains, a créé une atmosphère où des négociations difficiles pourraient trouver une résolution.

Cette réunion financière du G7 démontrera-t-elle que la coordination économique entre démocraties peut efficacement contrer à la fois les crises immédiates et les défis systémiques, ou les intérêts nationaux divergents finiront-ils par saper la capacité du groupe à présenter un front uni dans une économie mondiale de plus en plus fracturée?

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