Étude de McGill révèle les risques pour la santé pulmonaire liés au vapotage de cannabis

Olivia Carter
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Dans ce qui pourrait constituer un moment décisif pour la recherche sur le cannabis, des scientifiques de l’Université McGill ont découvert des preuves préoccupantes reliant le vapotage de cannabis à d’importants risques pour la santé respiratoire. Cette étude approfondie menée sur deux ans, publiée hier dans le Journal canadien de médecine respiratoire, délivre un message inquiétant aux nombreux Canadiens qui ont adopté le vapotage comme alternative supposément plus sûre aux méthodes de consommation traditionnelles.

“Ce que nous observons est profondément troublant,” explique Dre Elena Moreau, chercheuse principale de l’étude et professeure de médecine pulmonaire à McGill. “Les données suggèrent fortement que le cannabis vaporisé introduit des irritants respiratoires uniques qui peuvent causer des dommages à long terme, même sans les sous-produits de combustion associés au tabagisme.”

L’équipe de McGill a suivi 420 consommateurs réguliers de cannabis utilisant diverses méthodes de consommation, dont 215 utilisant exclusivement des produits de vapotage. Leurs résultats ont montré qu’après seulement six mois, le groupe vapotage présentait une incidence 28 % plus élevée de symptômes respiratoires, notamment une toux persistante, une production accrue de mucus et une réduction des mesures de fonction pulmonaire par rapport aux groupes témoins.

Plus inquiétant encore était la découverte que certains terpènes—ces composés naturels donnant au cannabis son arôme distinctif—créent des composés inflammatoires jusqu’alors non identifiés lorsqu’ils sont chauffés à des températures de vapotage entre 180 et 210°C. Ces composés semblent particulièrement irritants pour les tissus bronchiques, pouvant potentiellement conduire à ce que les chercheurs ont provisoirement appelé “bronchite inflammatoire associée au vapotage.”

Cette étude de McGill survient alors que l’industrie canadienne du cannabis poursuit son expansion rapide, les produits de vapotage représentant le segment à la croissance la plus rapide des ventes légales de cannabis à l’échelle nationale. Santé Canada a rapporté au dernier trimestre que les produits de vapotage constituent désormais plus de 20 % de tous les achats légaux de cannabis, contre seulement 7 % il y a trois ans.

Les parties prenantes de l’industrie ont réagi avec prudence à ces résultats. Le Conseil canadien du cannabis a reconnu la recherche mais a souligné la nécessité de poursuivre les études avant de tirer des conclusions définitives. “Nous soutenons une enquête scientifique rigoureuse,” a déclaré la présidente du CCC, Miranda Chen, “mais nous reconnaissons également qu’il s’agit d’une seule étude qui doit être reproduite et approfondie avant d’envisager des changements majeurs de politique.”

Les responsables de la santé publique semblent toutefois plus préoccupés. Dr Jamal Bishara de l’Agence de la santé publique du Canada a noté: “Cette recherche s’aligne sur les preuves émergentes suggérant que toutes les formes de substances inhalées comportent des risques respiratoires potentiels. Nous sommes particulièrement préoccupés par la démographie des 18-25 ans, où l’adoption du vapotage a le plus augmenté.”

Le moment s’avère particulièrement remarquable alors que le Parlement débat d’éventuelles mises à jour de la Loi sur le cannabis cet été, les observateurs politiques suggérant que ces résultats pourraient influencer les discussions réglementaires. La ministre de la Santé, Annabelle Thompson, a déjà demandé un briefing sur les implications de l’étude.

Pour des consommateurs comme Jules Martineau, un Montréalais de 27 ans, ces nouvelles incitent à la réflexion. “Je suis passé au vapotage en pensant que c’était meilleur pour mes poumons,” a confié Martineau lors d’entrevues de rue hier. “Maintenant, je n’en suis plus si sûr. Je devrais peut-être considérer les produits comestibles à la place.”

Les professionnels médicaux suggèrent que cette approche prudente est sensée. “Jusqu’à ce que nous comprenions toutes les implications, la modération est conseillée,” recommande Dre Sophia Williams, pneumologue à l’Hôpital général de Toronto, qui n’a pas participé à l’étude. “Les patients devraient discuter de leur consommation de cannabis avec leurs prestataires de soins, particulièrement ceux souffrant de conditions respiratoires préexistantes.”

Alors que les organisations mondiales de santé continuent de surveiller l’évolution du paysage du cannabis, cette recherche de McGill pourrait représenter le début d’une compréhension plus nuancée des méthodes modernes de consommation. La question fondamentale demeure: dans notre empressement à adopter des alternatives au cannabis, avons-nous agi trop rapidement avant de comprendre pleinement leurs implications sur la santé?

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