Alors que les températures augmentent partout au Canada, les responsables de la santé publique lancent de nouvelles initiatives pour rappeler aux citoyens l’importance d’une consommation responsable d’alcool pendant les mois d’été. Cette campagne arrive à l’approche des rassemblements en plein air, des week-ends au chalet et de la saison des festivals — des périodes où les incidents liés à l’alcool connaissent traditionnellement une hausse préoccupante.
“Les célébrations estivales créent souvent des environnements où la consommation excessive d’alcool devient normalisée,” explique la Dre Melissa Thomson, médecin-chef de l’Unité de santé publique d’Algoma. “Notre objectif n’est pas de décourager la socialisation, mais de fournir aux Canadiens des stratégies pratiques pour s’amuser en toute sécurité.”
Des statistiques récentes de Santé Canada révèlent que les visites aux urgences liées à l’alcool augmentent d’environ 27 % pendant les mois d’été par rapport à l’hiver. Cette hausse saisonnière a incité les autorités sanitaires à intensifier leurs efforts de sensibilisation avant le début de la haute saison.
La campagne complète se concentre sur plusieurs messages clés, notamment la compréhension des portions standard d’alcool, l’importance de l’hydratation entre les boissons alcoolisées et la planification d’options de transport sécuritaires avant le début des célébrations. Les responsables de la santé publique sont particulièrement préoccupés par la combinaison de l’alcool avec les activités aquatiques — un mélange dangereux qui contribue à environ 40 % des noyades au niveau national chaque année.
“Beaucoup de gens sous-estiment la rapidité avec laquelle survient l’affaiblissement des facultés, particulièrement lorsqu’on boit par temps chaud ou près de l’eau,” note le Dr James Chen, spécialiste en dépendance. “L’alcool affecte le jugement, la coordination et le temps de réaction — toutes des facultés essentielles pour nager ou naviguer en toute sécurité.”
L’initiative de santé publique aborde également les impacts souvent négligés de la consommation régulière d’alcool sur la santé, notamment le risque accru de certains cancers, de maladies du foie et de problèmes de santé mentale. Selon le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances, aucune consommation d’alcool n’est totalement sans risque, ce qui remet en question le mythe persistant selon lequel une consommation modérée offrirait des bienfaits pour la santé.
Les municipalités locales soutiennent la campagne en renforçant l’application des règlements sur les plages, dans les parcs et dans les lieux de rassemblement populaires. Plusieurs villes canadiennes ont annoncé une augmentation des patrouilles et une application plus stricte des lois sur les contenants d’alcool ouverts dans les espaces publics pendant les mois d’été.
L’initiative comprend des ressources numériques, notamment une application mobile qui aide les utilisateurs à suivre leur consommation et à calculer leur taux d’alcoolémie en fonction de facteurs individuels comme le poids, le sexe et l’apport alimentaire. L’application s’intègre également aux services de covoiturage pour simplifier l’organisation d’un transport sécuritaire.
“Ce qui rend cette campagne différente, c’est que nous ne nous contentons pas de dire aux gens de ne pas boire,” explique Sophia Williams, coordinatrice de la promotion de la santé. “Nous reconnaissons que de nombreux adultes choisiront de consommer de l’alcool et nous fournissons des outils pratiques pour prendre des décisions éclairées sur la façon de le faire avec un minimum de risques.”
Alors que les Canadiens planifient leurs activités estivales, les responsables de la santé espèrent que ces rappels feront partie de la conversation saisonnière. Les restrictions liées à la pandémie étant largement levées dans tout le pays, beaucoup prévoient que cet été verra des célébrations particulièrement enthousiastes — rendant les messages de sécurité d’autant plus cruciaux.
Alors que nous retrouvons des rassemblements estivaux sans restriction, les Canadiens tiendront-ils compte de ces avertissements concernant une consommation responsable, ou l’excitation de la liberté post-pandémique éclipsera-t-elle ces importantes considérations de santé?