Piégés à 550 mètres sous terre : Course contre la montre pour sauver trois mineurs canadiens
Le compte à rebours est lancé à la mine d’or Westwood au Québec, où trois mineurs restent piégés à 550 mètres sous la surface après un “événement sismique” mardi après-midi qui a provoqué un éboulement bloquant leur sortie. Les équipes de secours ont confirmé que les trois travailleurs sont vivants, sans blessures, et ont accès aux nécessités vitales pendant que l’opération complexe de sauvetage se déroule.
“Les travailleurs ont de la nourriture, de l’eau et de l’air,” a confirmé IAMGOLD, l’entreprise basée à Toronto qui exploite la mine située à environ 40 kilomètres à l’est de Rouyn-Noranda dans l’ouest du Québec. “Ils sont en sécurité dans un refuge et en communication constante avec les équipes en surface.”
L’éboulement s’est produit vers 15h30 mardi, mobilisant instantanément les équipes de secours qui travaillent sans relâche pour créer un passage sécuritaire à travers les débris. La CNESST et la Sûreté du Québec ont rejoint l’effort, surveillant l’opération que les experts miniers préviennent pourrait prendre plusieurs jours.
Pascal Lavoie, porte-parole de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail du Québec, a souligné l’approche méthodique nécessaire : “Nous devons d’abord sécuriser la zone. Les travailleurs ne sont pas en danger immédiat, mais le sauvetage exige une planification minutieuse pour éviter d’autres effondrements.”
Cet incident rappelle les souvenirs traumatisants d’accidents miniers canadiens antérieurs, notamment l’incident de la mine Totten en 2021 où 39 travailleurs ont été piégés pendant jusqu’à quatre jours après qu’une défaillance d’équipement ait endommagé le puits principal. Tous ont finalement été secourus sans blessures.
L’exploitation minière demeure l’une des industries les plus dangereuses du Canada malgré d’importantes améliorations en matière de sécurité au cours des dernières décennies. Selon l’Association minière du Canada, l’industrie a réduit son taux de mortalité de 90 % depuis les années 1980, mais les sauvetages en espace confiné présentent des défis uniques même avec les protocoles de sécurité modernes.
“L’aspect psychologique est aussi crucial que la sécurité physique,” explique Dr. Helena Nguyen, psychologue industrielle spécialisée dans les catastrophes minières. “Ces travailleurs savent qu’ils sont dans un refuge sécurisé avec des provisions, mais être piégé sous terre crée une énorme tension mentale.”
IAMGOLD a temporairement suspendu toutes les opérations à la mine Westwood pour se concentrer entièrement sur le sauvetage. L’action de l’entreprise a chuté de 3 % suite à l’annonce de l’incident mais s’est stabilisée après confirmation que les mineurs étaient vivants et indemnes.
Les membres des familles se sont rassemblés dans un centre de soutien désigné près de la mine, où les responsables de l’entreprise fournissent des mises à jour horaires sur l’avancement du sauvetage. “Ce sont des mineurs expérimentés qui comprennent les protocoles d’urgence,” a déclaré le représentant syndical Jean Taschereau. “Ils sont formés pour des situations comme celle-ci, mais chaque heure qui passe pèse lourdement sur leurs familles.”
Alors que les équipes de sauvetage dégagent soigneusement les décombres et renforcent les passages pour atteindre les mineurs piégés, cet incident souligne les dangers persistants auxquels sont confrontés les quelque 426 000 travailleurs du secteur minier canadien – une industrie qui contribue à plus de 97 milliards de dollars annuellement à l’économie nationale.
La communauté minière à travers le Canada s’est mobilisée avec des messages de soutien, les exploitations voisines offrant des équipements spécialisés et leur expertise en matière de sauvetage. Pour l’instant, toute l’attention reste concentrée sur le retour en toute sécurité de ces trois mineurs à la surface.