Sommet du G7 au Canada en 2024 : Plus de 200 incidents de sécurité liés à la faune et aucune arrestation
Le paysage serein de Muskoka s’est transformé en zone de haute sécurité alors que le Sommet du G7 se déroule, apportant avec lui un éventail inattendu de défis au-delà des négociations diplomatiques. Le personnel de sécurité a documenté plus de 200 incidents depuis le début des opérations, avec des rencontres avec la faune qui surpassent étonnamment les activités de protestation.
Les forces de sécurité canadiennes ont révélé mercredi que les ours, les orignaux, et même un castor têtu ont créé plus de perturbations que les manifestants lors de cette prestigieuse réunion internationale. Malgré la présence sécuritaire importante—impliquant 2 300 policiers de partout au Canada—aucune arrestation n’a été effectuée en lien avec des activités de protestation.
“Les incidents les plus courants auxquels nos agents répondent concernent la faune,” a expliqué le surintendant Scott Blandford de la GRC lors d’un point presse à Huntsville. “Les agents ont rencontré des ours pendant leurs patrouilles et ont traité de nombreux appels concernant des observations d’animaux sauvages dans les zones sécurisées.”
L’ampleur des mesures de sécurité est sans précédent pour la région, avec la GRC qui dirige un effort coordonné incluant les Forces canadiennes, les services frontaliers et les agences de renseignement. Des avions militaires, y compris des chasseurs CF-18, ont été autorisés à faire respecter la zone d’exclusion aérienne établie au-dessus du lieu du sommet.
Dans un incident notable, un avion civil s’est égaré par inadvertance dans l’espace aérien restreint et a été rapidement intercepté par des avions militaires. Le pilote civil a été escorté pour atterrir à un aéroport voisin et, après enquête, a été relâché sans accusations.
“Le pilote a coopéré et avait simplement fait une erreur de navigation,” a noté Blandford. “Nos protocoles de réponse ont fonctionné exactement comme prévu.”
Le vaste périmètre de sécurité s’étend sur des kilomètres autour du Deerhurst Resort et a efficacement dissuadé les activités de protestation majeures. Bien que de petites manifestations aient eu lieu dans des zones désignées, elles sont restées pacifiques et ordonnées. Cela contraste fortement avec les sommets du G7 précédents, qui ont fréquemment attiré des manifestations à grande échelle et entraîné de nombreuses arrestations.
Blandford attribue ce calme relatif à la fois à une préparation approfondie et à l’emplacement isolé. “L’isolement géographique de Muskoka présente des défis uniques pour l’organisation de grandes manifestations,” a-t-il expliqué. “Cela dit, nous respectons le droit à la manifestation pacifique et avons créé des espaces sécuritaires pour que les voix soient entendues.”
Sarah McNeill, résidente locale, a confié que la présence sécuritaire était perceptible mais non intrusive. “Il y a des points de contrôle et on voit définitivement plus d’agents autour, mais ils ont été professionnels et amicaux. La plus grande perturbation a été de devoir prendre des détours autour des routes fermées.”
Des analystes politiques canadiens ont noté que l’activité de protestation modérée pourrait également refléter l’accent mis par le sommet sur le soutien à l’Ukraine et la résilience économique—des enjeux qui génèrent moins de controverse que les programmes passés du G7 centrés sur les accords commerciaux ou les politiques climatiques.
L’opération de sécurité a coûté environ 350 millions de dollars aux contribuables canadiens, selon les estimations gouvernementales. Cela comprend des mesures de protection renforcées pour les dirigeants mondiaux, des systèmes de surveillance sophistiqués et une formation spécialisée pour le personnel de sécurité pour gérer à la fois les rencontres humaines et fauniques.
Alors que les dirigeants mondiaux poursuivent leurs discussions derrière des portes sécurisées, la question demeure : l’investissement important dans la sécurité représente-t-il une précaution prudente ou une dépense excessive pour un événement qui s’est avéré remarquablement pacifique? L’équilibre entre assurer la sécurité et maintenir l’ouverture dans les sociétés démocratiques continue de mettre au défi les gouvernements du monde entier lorsqu’ils accueillent des réunions internationales de haut niveau.