La Stratégie d’Efficacité Énergétique du Canada pourrait être sa prochaine superpuissance

Olivia Carter
6 Min Read
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À l’ombre des engagements climatiques mondiaux et de la hausse des coûts énergétiques, le Canada se trouve à un carrefour décisif où son approche de l’efficacité énergétique pourrait transformer le paysage économique national. Alors que les ressources naturelles ont longtemps été considérées comme la force traditionnelle du Canada, un virage stratégique vers des mesures globales d’efficacité énergétique pourrait représenter un “superpouvoir” inexploité aux implications considérables tant pour la prospérité économique que pour la durabilité environnementale.

L’efficacité énergétique n’est pas seulement une question de réduction de la consommation—c’est l’opportunité économique la plus sous-évaluée du Canada,” explique Dre Melissa Richardson, analyste principale des politiques énergétiques à l’Institut canadien de recherche énergétique. “Nous envisageons des gains économiques potentiels de 230 milliards de dollars et plus de 118 000 emplois d’ici 2030 si nous nous engageons pleinement dans une stratégie nationale d’efficacité.”

Le gouvernement fédéral a récemment annoncé son intention d’élaborer la première Stratégie nationale d’efficacité énergétique du Canada, une initiative que les experts en énergie considèrent comme attendue depuis longtemps. La stratégie vise à coordonner les approches provinciales et territoriales jusqu’ici fragmentées tout en établissant des références nationales claires pour les codes du bâtiment, les normes d’appareils et l’utilisation industrielle de l’énergie.

Ce qui distingue ce moteur économique potentiel, c’est son double avantage: l’efficacité énergétique réduit simultanément les émissions de gaz à effet de serre tout en générant des retombées économiques substantielles. Selon l’analyse des récentes données de Ressources naturelles Canada par Canada News, chaque dollar investi dans des programmes d’efficacité énergétique génère environ 7 dollars de bénéfices économiques grâce à la réduction des coûts énergétiques, à la création d’emplois et à l’augmentation de la productivité.

Le secteur du bâtiment représente la frontière la plus prometteuse pour ces gains d’efficacité. L’infrastructure vieillissante du Canada et son climat froid créent des défis—et des opportunités—uniques. Le Conseil du bâtiment durable du Canada estime que la rénovation des bâtiments existants pourrait réduire les émissions de 51 pour cent tout en créant des emplois durables dans les secteurs de la construction et de la fabrication dans toutes les provinces.

Quand on rénove des bâtiments aux normes d’efficacité modernes, on n’exporte pas d’emplois—on crée de l’emploi local qui ne peut pas être délocalisé,” note Jordan Peterson, directeur exécutif d’Efficacité Canada. “Ce sont des postes qualifiés dans des communautés à travers le pays, de Vancouver à Halifax.”

L’efficacité énergétique industrielle présente une autre opportunité significative. Les installations manufacturières consomment environ 37 pour cent de l’énergie du Canada, et les études indiquent que l’optimisation de ces opérations pourrait générer des améliorations de productivité de 10 à 15 pour cent tout en réduisant les émissions nationales de près de 12 mégatonnes par an.

Cependant, des défis subsistent dans la mise en œuvre d’une stratégie nationale cohérente. La juridiction provinciale sur l’énergie crée des complexités de coordination, tandis que les coûts d’investissement initiaux présentent des obstacles malgré des rendements prouvés à long terme. De plus, les reportages de CO24 Politique indiquent que des priorités concurrentes au sein des ministères fédéraux ont historiquement limité la capacité du gouvernement à faire avancer des politiques d’efficacité globales.

Le contexte international ajoute une urgence à l’agenda d’efficacité du Canada. Alors que les principaux partenaires commerciaux mettent en œuvre des normes énergétiques plus strictes, les exportations canadiennes font face à des défis potentiels d’accès aux marchés sans mesures nationales comparables. Pendant ce temps, des pays comme l’Allemagne et le Japon ont démontré que l’efficacité énergétique peut fonctionner comme une pierre angulaire de la compétitivité économique et de la sécurité énergétique.

Le Canada a traditionnellement considéré l’énergie à travers le prisme de la production—pétrole, gaz, hydroélectricité. Mais la ressource énergétique la plus précieuse pourrait être l’énergie que nous n’avons pas besoin de produire,” observe Emily Chung, économiste principale au Conference Board du Canada. “L’efficacité énergétique représente une énorme opportunité économique qui se cache au grand jour.”

Les institutions financières reconnaissent de plus en plus ce potentiel. Les grandes banques canadiennes ont élargi leurs options de financement vert pour les projets d’efficacité, tandis que les investisseurs institutionnels montrent un intérêt croissant pour l’immobilier et les infrastructures écoénergétiques. CO24 Affaires rapporte que les flux de capitaux vers des initiatives axées sur l’efficacité ont augmenté de 38 pour cent au cours des deux dernières années.

Alors que le Canada continue de développer sa Stratégie nationale d’efficacité énergétique, l’approche adoptée déterminera si l’efficacité devient véritablement le prochain superpouvoir économique du pays. La question demeure: une nation historiquement définie par l’abondance de ses ressources naturelles peut-elle pivoter avec succès pour faire de la conservation son atout le plus précieux dans un monde aux contraintes carbone?

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