Suppression des barrières commerciales interprovinciales au Canada progresse à Ottawa

Olivia Carter
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Dans un moment décisif pour l’intégration économique canadienne, la ministre des Finances Chrystia Freeland a annoncé hier une initiative fédérale globale visant à démanteler les barrières commerciales interprovinciales de longue date qui ont fragmenté l’économie nationale depuis des décennies. Le plan ambitieux, dévoilé lors d’une conférence de presse à Ottawa, vise à créer ce que Freeland a décrit comme un “marché interne véritablement sans frontières” qui pourrait potentiellement ajouter des milliards au PIB du Canada.

“Pendant trop longtemps, nous avons fonctionné comme un ensemble de fiefs économiques plutôt que comme une puissance économique unifiée,” a déclaré Freeland, entourée de représentants des chambres de commerce provinciales. “Ces barrières internes coûtent à notre économie environ 130 milliards de dollars annuellement—c’est près de 7% de notre PIB qui s’évapore simplement en raison des différences réglementaires et du protectionnisme provincial.”

L’initiative cible des domaines particulièrement problématiques qui ont historiquement entravé le commerce interprovincial, notamment la reconnaissance des certifications professionnelles, les réglementations de transport et les pratiques d’approvisionnement provinciales. Selon le nouveau cadre, les qualifications professionnelles obtenues dans une province recevraient une reconnaissance automatique dans toutes les provinces, éliminant ainsi la nécessité de processus de recertification coûteux et chronophages.

Les leaders de l’industrie ont répondu avec un optimisme prudent. Jasmine Lee, PDG de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, a qualifié l’annonce de “potentiellement transformatrice” tout en soulignant la nécessité d’une adhésion provinciale. “Nous avons vu des gouvernements fédéraux faire des promesses similaires auparavant, pour faire face ensuite à la résistance provinciale. Le diable sera dans les détails de la mise en œuvre,” a noté Lee dans une déclaration à CO24 Business.

En effet, les tentatives précédentes pour résoudre les barrières commerciales internes ont donné des résultats limités. L’Accord sur le commerce intérieur (1995), remplacé plus tard par l’Accord de libre-échange canadien (2017), ont tous deux rencontré des difficultés pour atteindre leur plein potentiel en raison des nombreuses exceptions provinciales et d’une mise en œuvre inégale.

Le Conseil de la fédération, représentant les premiers ministres du Canada, a émis une réponse mesurée, reconnaissant les avantages économiques tout en affirmant la compétence provinciale. “Bien que nous soutenions l’intégration économique qui profite à tous les Canadiens, l’autorité constitutionnelle dans de nombreux domaines reste aux provinces,” indique le communiqué. “Tout cadre fédéral doit respecter cette réalité.”

Des analyses économiques suggèrent que les bénéfices pourraient être substantiels. Une étude récente de l’Institut C.D. Howe estime que l’élimination des barrières commerciales internes pourrait augmenter le PIB par habitant jusqu’à 2 000 $ annuellement et potentiellement créer plus de 120 000 nouveaux emplois à travers le pays.

Le plan se déroulera en trois phases sur les quatre prochaines années, commençant par des changements réglementaires fédéraux immédiats, suivis d’efforts d’harmonisation provinciale encouragés par des incitatifs, et culminant avec un nouveau cadre de normes nationales. Le gouvernement fédéral a alloué 3,7 milliards de dollars pour soutenir les coûts de transition et compenser les éventuels déplacements économiques à court terme.

Les propriétaires de petites entreprises à travers le Canada devraient en bénéficier considérablement. Michael Torres, qui exploite une entreprise de fabrication de produits alimentaires spécialisés au Québec, a exprimé sa frustration face au système actuel : “Je peux vendre mes produits plus facilement à des clients en France qu’à quelqu’un dans l’Ontario voisin en raison des différentes réglementations provinciales. Cette réforme ne peut pas arriver assez tôt.”

La mobilité de la main-d’œuvre représente une autre dimension critique de l’initiative. Actuellement, environ 20% des Canadiens vivent dans des provinces différentes de celles où ils sont nés, un chiffre étonnamment bas par rapport aux taux de migration interne dans d’autres pays fédéraux. Une mobilité accrue de la main-d’œuvre pourrait aider à combler les pénuries de compétences régionales tout en offrant aux travailleurs des opportunités élargies.

Le succès de ce projet national ambitieux repose finalement sur une denrée insaisissable dans le fédéralisme canadien : une coopération intergouvernementale soutenue. Alors que le Canada navigue dans les défis de la reprise économique post-pandémique, la question demeure : les gouvernements provinciaux embrasseront-ils une vision économique véritablement nationale, ou les intérêts régionaux prévaudront-ils encore une fois sur la prospérité collective?

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