Dans un développement inquiétant qui frappe au cœur de la souveraineté canadienne, de nouvelles preuves suggèrent que l’appareil de renseignement de l’Inde a étendu sa portée sur le sol canadien, ciblant des personnalités politiques éminentes, dont le chef du NPD Jagmeet Singh. Des responsables du renseignement ont confirmé qu’un agent indien aurait orchestré des opérations de surveillance contre Singh, marquant une escalade significative dans ce que les experts en sécurité décrivent comme des activités de renseignement étranger de plus en plus agressives de la part de l’Inde.
Cette révélation survient dans un contexte de relations diplomatiques déjà tendues entre Ottawa et New Delhi, suite aux allégations explosives de l’année dernière liant des agents indiens au meurtre de l’activiste sikh Hardeep Singh Nijjar en Colombie-Britannique. Selon des sources sécuritaires qui ont parlé sous couvert d’anonymat, l’opération de surveillance contre Singh dure depuis plusieurs années, avec un suivi sophistiqué de ses communications, de ses déplacements et de ses activités politiques.
“Cela représente une violation claire de la souveraineté canadienne,” a déclaré Michael Stephenson, ancien analyste du SCRS. “Quand des puissances étrangères mènent des opérations de renseignement contre des élus, elles ne font pas que recueillir des informations – elles tentent d’influencer nos processus démocratiques.”
Singh, qui s’est exprimé ouvertement sur les questions de droits humains en Inde, particulièrement concernant le traitement des minorités religieuses et les manifestations des agriculteurs, semble avoir attiré l’attention de Delhi en raison de son travail de plaidoyer et de sa notoriété au sein de la communauté canado-sikhe. Le chef du NPD a déjà fait l’objet de critiques de la part des responsables indiens pour ses positions sur les mouvements d’indépendance du Pendjab.
Le premier ministre Justin Trudeau a abordé ces allégations lors d’une conférence de presse à Ottawa, déclarant que le gouvernement est “profondément préoccupé par toute ingérence étrangère dans notre démocratie” et que “des mesures appropriées” sont prises pour protéger les responsables et les institutions canadiennes. Le Bureau du premier ministre a refusé de préciser les protocoles de sécurité maintenant en place pour Singh et d’autres politiciens potentiellement ciblés.
Le Haut-Commissariat de l’Inde à Ottawa a catégoriquement nié ces allégations, les qualifiant de “fabrications sans fondement conçues pour nuire aux relations bilatérales.” Cependant, plusieurs sources de renseignement confirment que les preuves contre l’agent indien identifié sont substantielles et corroborées par de multiples canaux.
Cette affaire de surveillance met en lumière la relation complexe entre le Canada et l’Inde, deux nations ayant d’importants liens économiques et culturels mais des perspectives de plus en plus divergentes sur les questions liées à la dissidence politique et aux droits des minorités. Avec plus de 1,8 million de Canadiens d’origine indienne, les tensions diplomatiques ont créé des dynamiques difficiles au sein des communautés diasporiques.
Les experts en sécurité considèrent cette affaire comme faisant partie d’un schéma plus large d’ingérence étrangère visant les institutions canadiennes. La professeure Stephanie Williams de l’École Munk des affaires mondiales de l’Université de Toronto note que “le Canada est devenu un champ de bataille de plus en plus important pour les opérations de renseignement de multiples puissances étrangères, en partie en raison de notre population diversifiée et de nos alliances stratégiques.”
Ces révélations soulèvent des questions difficiles sur l’efficacité des capacités de contre-espionnage du Canada et sur la réponse diplomatique appropriée à de telles intrusions. Alors que les enquêteurs continuent de reconstituer l’ampleur complète de l’opération de surveillance, les analystes politiques préviennent que cette affaire pourrait détériorer davantage les relations déjà fragiles entre le Canada et l’Inde.