Dans un rappel frappant de la nature imprévisible de la faune, une femme de 71 ans d’Edmonton a échappé de justesse à la mort après avoir été piétinée par un orignal dans sa propre cour arrière la semaine dernière. Cet incident terrifiant soulève des questions urgentes sur la gestion de la faune en milieu urbain et la fréquence croissante des interactions dangereuses entre humains et animaux.
Sandra Lott profitait d’une matinée paisible dans sa cour à Mill Woods quand la rencontre inattendue s’est produite. “Je suis sortie pour étendre du linge et soudainement cette forme massive a chargé vers moi,” a raconté Lott depuis son lit d’hôpital, où elle se remet de multiples blessures incluant des côtes cassées, un bassin fracturé et d’importantes contusions.
L’orignal, estimé à environ 700 kilogrammes, avait apparemment fourragé dans le secteur pendant plusieurs jours avant l’attaque. Des voisins avaient signalé avoir aperçu l’animal, mais aucun avertissement officiel n’avait été émis aux résidents.
“La force était incroyable,” a déclaré Lott. “Il m’a fait tomber immédiatement et a continué à piétiner. Je me suis recroquevillée en boule et j’ai pensé que c’était la fin.”
Les agents de la faune de Pêches et Faune Alberta ont confirmé que l’incident marque la troisième confrontation orignal-humain dans les zones suburbaines d’Edmonton cette année, signalant une tendance inquiétante. La biologiste Dre Margaret Chen a expliqué que la perte d’habitat et l’expansion urbaine sont des facteurs clés qui provoquent ces interactions dangereuses.
“Les orignaux évitent généralement le contact humain, mais comme leurs habitats naturels rétrécissent et nos communautés s’étendent, ces animaux sont forcés à une proximité accrue avec les gens,” a affirmé Dre Chen. “Les changements climatiques et la rareté saisonnière de nourriture peuvent également modifier leurs comportements habituels.”
Ce qui a sauvé la vie de Lott, c’est la réaction rapide de son voisin, James Wilson, un paramédic à la retraite, qui a entendu ses cris et s’est précipité pour l’aider. “J’ai saisi un tuyau d’arrosage et j’ai aspergé l’orignal tout en faisant beaucoup de bruit,” a expliqué Wilson. “Ça a suffi pour le distraire jusqu’à ce qu’il recule finalement et parte.”
Les services d’urgence sont arrivés en quelques minutes, et Lott a été transportée à l’Hôpital de l’Université de l’Alberta où les médecins indiquent qu’elle fait face à une longue mais prometteuse convalescence. “Considérant la taille et la force d’un orignal adulte, Mme Lott est extrêmement chanceuse,” a noté Dre Anita Sharma, la médecin traitante.
Les responsables municipaux ont réagi en augmentant les patrouilles fauniques dans le secteur et en lançant une campagne d’urgence de sensibilisation publique sur les rencontres avec les orignaux. “Nous conseillons aux résidents de rester vigilants, particulièrement tôt le matin et en soirée quand les orignaux sont plus actifs,” a déclaré Thomas Greene, porte-parole de la Gestion de la faune d’Edmonton.
L’incident a déclenché un débat parmi les politiciens locaux sur l’efficacité des stratégies actuelles de gestion de la faune. La conseillère Diane Rodriguez a demandé une révision immédiate des protocoles. “Nous avons besoin de meilleurs systèmes de surveillance et de temps de réponse plus rapides lorsque des animaux sauvages dangereux sont repérés dans les zones résidentielles,” a-t-elle insisté lors d’une session d’urgence du conseil.
Les experts de la faune recommandent aux résidents qui rencontrent des orignaux de maintenir une distance sécuritaire d’au moins 25 mètres, d’éviter de se placer entre les mères et leurs petits, et de ne jamais approcher ou nourrir ces animaux. Si un orignal charge, trouver un abri solide comme un arbre ou un véhicule peut offrir une protection cruciale.
Alors que les limites urbaines d’Edmonton continuent de s’étendre dans des zones auparavant sauvages, la question demeure: comment les villes en croissance peuvent-elles maintenir l’équilibre délicat entre la sécurité humaine et la préservation de la faune dans des environnements partagés? Pour des résidents comme Sandra Lott, la réponse ne peut pas venir assez vite.