Les tarifs sur l’acier de Trump pour le Canada en 2024 : la défense d’un allié suscite des inquiétudes

Olivia Carter
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Dans un changement significatif qui a envoyé des ondes de choc dans les relations commerciales nord-américaines, l’équipe du président-élu Donald Trump signale que le Canada pourrait ne pas être exempté des tarifs prévus sur l’acier et l’aluminium. Howard Lutnick, le candidat de Trump au poste de Secrétaire au Commerce, a fait cette révélation surprenante lors de son audience de confirmation au Sénat mardi, déclarant que les alliés devraient “se défendre eux-mêmes” dans ce nouveau paysage économique.

“Nous allons imposer des tarifs sur l’acier et l’aluminium étrangers entrant aux États-Unis,” a fermement déclaré Lutnick devant la Commission du Commerce du Sénat. Lorsque le sénateur Peter Welch du Vermont l’a interrogé spécifiquement sur le statut du Canada, Lutnick a répondu avec une position qui s’éloigne des considérations traditionnelles d’alliance : “Je pense que nos alliés doivent se défendre eux-mêmes.”

Ce développement marque un tournant préoccupant pour l’industrie canadienne, particulièrement après les exemptions durement acquises lors du premier mandat de Trump. Les tarifs originaux de 2018 – 25 pour cent sur l’acier et 10 pour cent sur l’aluminium – incluaient initialement le Canada avant que des exemptions ne soient négociées via l’accord commercial ACEUM qui a remplacé l’ALENA.

Les responsables canadiens ont déjà entamé des efforts diplomatiques pour faire face à cette menace potentielle. Le ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a souligné la nature profondément intégrée des chaînes d’approvisionnement transfrontalières d’acier et d’aluminium dans sa réponse aux journalistes.

“Quand on regarde l’acier et l’aluminium en Amérique du Nord, je pense que la plupart des gens conviendraient que nous avons une chaîne d’approvisionnement très intégrée,” a noté Champagne. “Je pense que les faits comptent dans ces discussions.”

Les enjeux économiques ne pourraient guère être plus élevés. Le Canada a exporté environ 7,9 milliards de dollars en produits d’acier vers les États-Unis en 2023, avec des exportations d’aluminium évaluées à 9,5 milliards de dollars supplémentaires, selon les données de Statistique Canada. Ces industries emploient des dizaines de milliers de travailleurs canadiens, particulièrement dans les régions manufacturières de l’Ontario et du Québec.

Les experts commerciaux considèrent les commentaires de Lutnick comme faisant partie d’une stratégie plus large de l’administration Trump visant à utiliser les tarifs comme levier économique et diplomatique. Catherine Cobden, présidente de l’Association canadienne des producteurs d’acier, a exprimé une inquiétude mesurée tout en soulignant les avantages mutuels de la relation commerciale actuelle.

“Les producteurs d’acier canadiens ont longtemps maintenu un commerce équitable et équilibré avec nos homologues américains,” a déclaré Cobden dans un communiqué. “Nos chaînes d’approvisionnement intégrées renforcent la compétitivité manufacturière nord-américaine face aux concurrents mondiaux.”

Les tarifs potentiels s’alignent sur la vision économique “America First” de Trump mais créent une tension avec son désir simultané de renforcer la fabrication nord-américaine face à la concurrence chinoise. Cette contradiction n’a pas échappé aux analystes économiques qui suivent les signaux politiques de l’administration entrante.

“Il y a une incohérence fondamentale à menacer de tarifs votre partenaire commercial le plus proche tout en essayant de renforcer la résilience manufacturière nord-américaine,” a déclaré Mark Warner, un avocat torontois spécialisé en commerce international. “La production canadienne d’acier et d’aluminium renforce en réalité la sécurité économique américaine.”

L’incertitude survient à un moment particulièrement difficile pour l’industrie canadienne, qui navigue déjà face aux pressions concurrentielles de la production subventionnée dans d’autres régions et la transition vers des processus de fabrication plus écologiques.

Le gouvernement du premier ministre Justin Trudeau fait face à la tâche complexe de naviguer dans ce défi économique tout en maintenant des relations productives avec l’administration Trump entrante sur de nombreux fronts politiques. Lors du précédent cycle de négociations tarifaires, le Canada avait finalement répondu par des mesures de représailles ciblant des produits américains avant que des exemptions ne soient obtenues.

À l’approche de l’inauguration du 20 janvier, les responsables canadiens et les leaders industriels préparent des plans d’urgence tout en soulignant les dommages mutuels que les tarifs infligeraient aux deux économies. La question qui se pose maintenant aux décideurs des deux côtés de la frontière est de savoir si l’intégration économique construite au cours des décennies peut résister aux pressions d’un agenda protectionniste renouvelé, ou si la compétitivité manufacturière nord-américaine sera sacrifiée à la poursuite d’objectifs politiques nationaux.

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