Les tarifs américains sur l’acier impactent le Canada et suscitent une réaction

Olivia Carter
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La récente décision de l’administration Biden d’imposer des tarifs élevés sur les importations d’acier a provoqué une onde de choc dans le secteur manufacturier canadien, déclenchant une réaction immédiate d’Ottawa. La taxe de 25 % sur les produits sidérurgiques canadiens menace de perturber des décennies de chaînes d’approvisionnement intégrées et pose des défis importants aux entreprises qui naviguent déjà dans la reprise économique post-pandémique.

“Il ne s’agit pas seulement d’acier—c’est la base même de notre relation commerciale,” a déclaré la ministre du Commerce international Mary Ng lors d’une conférence de presse d’urgence hier. “Nous avons déjà traversé des différends sur l’acier, mais le moment choisi pour ces mesures ne pourrait être plus problématique pour notre secteur manufacturier.”

Les tarifs, entrés en vigueur la semaine dernière, ciblent environ 3,7 milliards de dollars d’exportations canadiennes d’acier, mettant potentiellement en péril des milliers d’emplois dans le sud de l’Ontario et au Québec. Les analystes de l’industrie estiment que les secteurs dépendants de l’acier pourraient faire face à des augmentations de coûts de 15 à 20 % si les mesures restent en place jusqu’à la fin de l’année.

Particulièrement préoccupant est l’impact sur le secteur automobile canadien, qui dépend fortement des composants en acier spécialisés. L’Association canadienne des fabricants de pièces automobiles rapporte que 78 % de ses membres prévoient de répercuter les coûts accrus sur les consommateurs, affaiblissant potentiellement la demande pour les véhicules fabriqués au Canada.

Les responsables canadiens ont déjà entamé des consultations dans le cadre des mécanismes de résolution des différends de l’ACEUM, arguant que les tarifs violent l’esprit et la lettre de l’accord commercial. Le Premier ministre Justin Trudeau a qualifié ces mesures d'”injustifiées et contre-productives” lors de conversations avec le président Biden.

“Nous n’assistons pas à un simple désaccord commercial,” explique Dr. Elena Ramirez, experte en politique commerciale à l’Université de Toronto. “Ces tarifs représentent une incompréhension fondamentale de la nature intégrée de la fabrication nord-américaine. L’acier qui traverse nos frontières le fait souvent plusieurs fois pendant la production.”

En réponse, Ottawa a annoncé un programme de soutien de 240 millions de dollars pour les industries touchées tout en préparant simultanément des mesures de représailles ciblant les exportations américaines. Les contre-mesures proposées comprennent des tarifs sur les produits agricoles, les appareils électroménagers et les meubles—des biens stratégiquement sélectionnés provenant de régions politiquement sensibles des États-Unis.

Les producteurs d’acier canadiens, dont Stelco et ArcelorMittal Dofasco, ont déjà signalé des annulations de commandes et des renégociations de prix avec des clients américains. Les représentants de l’industrie avertissent que les chaînes d’approvisionnement perturbées pourraient prendre des années à reconstruire même si les tarifs sont éventuellement supprimés.

Le différend rappelle des tensions similaires de 2018 lorsque l’administration Trump avait imposé des tarifs sur l’acier qui ont été plus tard supprimés après d’intenses négociations. Cependant, les analystes notent que le climat politique a considérablement changé, les deux partis politiques américains adoptant de plus en plus des politiques commerciales protectionnistes.

“L’aspect préoccupant est la rapidité avec laquelle les deux pays ont adopté une position antagoniste,” note l’ancien ambassadeur canadien aux États-Unis David MacNaughton. “La nature intégrée de nos économies signifie que ces différends nuisent inévitablement aux deux parties.”

Alors que les marchés s’adaptent à cette nouvelle réalité, la question plus large demeure de savoir si cela représente une perturbation temporaire ou signale un changement fondamental dans les relations commerciales nord-américaines. Avec l’incertitude économique qui plane déjà, les décideurs politiques reconnaîtront-ils que le renforcement de la fabrication continentale nécessite la coopération plutôt que la confrontation?

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