La décision sur les tarifs commerciaux entre les États-Unis et le Canada en 2024 laisse le Canada dans l’incertitude

Olivia Carter
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Dans une victoire partielle qui offre un soulagement limité aux entreprises canadiennes, la Cour américaine du commerce international a invalidé certains des droits de douane sur l’aluminium et l’acier imposés par l’ancien président Donald Trump, tout en maintenant d’autres. Cette décision mitigée, rendue hier, crée un paysage complexe d’incertitude pour les exportateurs canadiens qui ont traversé des années de turbulences commerciales avec leur plus grand partenaire commercial.

“Cette décision représente une fissure dans les fondements de la politique commerciale de Trump, mais elle est loin du démantèlement complet qu’espéraient les entreprises canadiennes,” a déclaré Dr. Elena Richardson, Directrice de la politique du commerce international à l’Université de Toronto. “Nous assistons à une reconnaissance juridique que certains droits de douane manquaient de justification appropriée, particulièrement ceux imposés sous prétexte de sécurité nationale.”

La cour a spécifiquement invalidé les droits sur les produits dérivés d’aluminium, jugeant qu’ils dépassaient l’autorité présidentielle en vertu de l’article 232 de la Loi sur l’expansion du commerce. Cependant, elle a maintenu la validité des droits de douane originaux de 2018 sur les importations d’aluminium primaire et d’acier, qui continuent d’affecter les fabricants canadiens à hauteur d’environ 3,6 milliards de dollars annuellement.

La ministre des Finances Chrystia Freeland a qualifié la décision de “pas dans la bonne direction” lors d’une conférence de presse à Ottawa, mais a reconnu que “le Canada n’est pas encore sorti d’affaire.” Son ton prudent reflète la réalité que, bien que cela représente une victoire juridique, les implications pratiques pour les entreprises canadiennes demeurent floues.

Les experts de l’industrie soulignent l’intégration profonde des chaînes d’approvisionnement canado-américaines comme une vulnérabilité clé. Selon Statistique Canada, le commerce bilatéral entre le Canada et les États-Unis a atteint 1,13 billion de dollars en 2023, les secteurs manufacturiers étant particulièrement dépendants des mouvements transfrontaliers de composants et de produits finis.

“La décision crée des gagnants et des perdants au sein des mêmes industries,” a expliqué Michael Kergin, ancien ambassadeur canadien aux États-Unis. “Une entreprise produisant de l’aluminium primaire reste soumise aux droits de douane, tandis que son concurrent fabriquant des produits dérivés pourrait maintenant en être exempté. Cela crée des distorsions concurrentielles qui se répercutent dans toutes les chaînes d’approvisionnement.”

Pour les entreprises des communautés frontalières comme Windsor, en Ontario, ce soulagement partiel offre peu de réconfort. “Nous naviguons toujours dans un labyrinthe de barrières commerciales qui ne devraient pas exister entre des alliés et partenaires supposés sous l’ACEUM,” a déclaré Sarah Nguyen, PDG de l’Association manufacturière des Grands Lacs, faisant référence à l’Accord Canada-États-Unis-Mexique qui a remplacé l’ALENA.

Les experts juridiques préviennent que la décision pourrait faire l’objet d’appels ou déclencher de nouvelles formulations tarifaires qui respectent les exigences techniques tout en atteignant des résultats protectionnistes similaires. “L’administration Biden dispose de 60 jours pour faire appel, et il existe une pression politique importante de la part des producteurs d’acier américains pour maintenir ces barrières,” a noté l’avocat en commerce international Jonathan Fried.

Les responsables canadiens préparent apparemment des plans d’urgence qui incluent des mesures de représailles potentielles si la situation se détériore. Ces préparatifs reflètent les leçons tirées des différends commerciaux précédents, lorsque le Canada a imposé des contre-mesures ciblées sur des marchandises américaines équivalentes à la valeur des exportations canadiennes touchées.

L’analyse économique suggère que le maintien des droits de douane pourrait coûter à l’économie canadienne environ 0,4% de croissance du PIB s’ils étaient pleinement mis en œuvre dans toutes les catégories. Les plus touchés seraient les centres manufacturiers de l’Ontario et du Québec, où l’intégration avec les chaînes d’approvisionnement américaines est la plus prononcée.

La décision arrive à un moment particulièrement sensible alors que les deux pays se préparent au processus de révision de l’ACEUM prévu pour 2026. Les analystes commerciaux suggèrent que cette bataille juridique pourrait donner le ton à ces négociations, durcissant potentiellement les positions des deux côtés de la frontière.

Alors que les entreprises canadiennes digèrent les implications de cette victoire partielle, la question fondamentale demeure : à une époque de protectionnisme croissant, le partenariat économique profond entre le Canada et les États-Unis peut-il résister aux pressions politiques visant à ériger des barrières plutôt que des ponts?

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