Les tarifs douaniers sur l’acier par Trump en 2025 : le secteur canadien de l’acier critique la hausse proposée

Olivia Carter
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Dans une décision qui ébranle les relations commerciales nord-américaines, l’ancien président américain Donald Trump a annoncé son intention de doubler les droits de douane sur les importations canadiennes d’acier et d’aluminium s’il retrouve la Maison Blanche en novembre prochain. Cette annonce, faite lors d’un rassemblement électoral à Pittsburgh hier, a provoqué une vive réaction de l’industrie canadienne de la fabrication métallique, les leaders du secteur avertissant des conséquences économiques dévastatrices des deux côtés de la frontière.

“Cela représente ni plus ni moins qu’une attaque directe contre les travailleurs canadiens et les chaînes d’approvisionnement intégrées qui ont bénéficié aux industries américaines et canadiennes depuis des décennies,” a déclaré Marion Stephens, PDG de l’Association canadienne des producteurs d’acier, lors d’un point de presse d’urgence tenu à Ottawa ce matin.

L’augmentation des droits de douane proposée par Trump ferait passer les prélèvements actuels de 10% sur l’aluminium et 25% sur l’acier à un niveau stupéfiant de 20% et 50% respectivement. L’ancien président a justifié cette mesure comme nécessaire pour “revitaliser le cœur industriel américain” et protéger les emplois manufacturiers américains, particulièrement dans les États pivots comme la Pennsylvanie et le Michigan.

Le ministre canadien de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a immédiatement condamné la proposition, la qualifiant de “profondément erronée” et avertissant qu’elle déclencherait des mesures de représailles. “Les secteurs de l’acier et de l’aluminium de nos deux nations sont profondément intégrés, les matériaux traversant souvent la frontière plusieurs fois pendant la production,” a expliqué Champagne dans un communiqué publié par Canada News.

Les analystes économiques de la Banque Royale du Canada estiment que les droits de douane proposés pourraient mettre en péril environ 85 000 emplois canadiens directement liés aux secteurs de l’acier et de l’aluminium, avec des effets d’entraînement potentiels menaçant 400 000 postes supplémentaires dans les industries connexes. Les régions les plus touchées seraient probablement Hamilton, en Ontario, et Saguenay, au Québec, où la fabrication métallique demeure une pierre angulaire des économies locales.

“Nous avons déjà connu cette situation en 2018, et cela s’est mal terminé pour les deux pays,” a souligné Dre Elaine Wong, économiste spécialisée en commerce à l’Université de Toronto. “La dernière fois que Trump a imposé des droits de douane sur les métaux, des études ont montré qu’ils ont en réalité coûté à l’économie américaine environ 900 000 $ par emploi sauvegardé dans le secteur de l’acier, tout en augmentant les coûts pour les fabricants américains qui utilisent l’acier comme intrant.”

L’annonce de Trump coïncide avec les négociations en cours entre Washington et Ottawa concernant les minéraux critiques et les chaînes d’approvisionnement des véhicules électriques. Des sources au sein de CO24 Politics indiquent que les diplomates canadiens considèrent la menace tarifaire comme un levier potentiel dans ces discussions, particulièrement en ce qui concerne le rôle du Canada dans la fourniture de matériaux essentiels à la transition énergétique américaine.

Les producteurs canadiens d’acier et d’aluminium ont investi massivement dans les technologies de réduction du carbone au cours de la dernière décennie, ce qui en fait parmi les plus propres au monde. Les représentants de l’industrie soutiennent que ces normes environnementales devraient être reconnues dans les politiques commerciales plutôt que pénalisées par des droits de douane généralisés.

“Les consommateurs américains finiront par supporter le coût de ces droits de douane à travers des prix plus élevés sur tout, des voitures aux conserves,” a averti Alex Martinson, directeur de l’Association de l’aluminium du Canada. “Ce n’est pas seulement une mauvaise politique pour le Canada — c’est aussi mauvais pour les Américains ordinaires.”

Le gouvernement canadien a commencé à consulter des experts juridiques sur les recours possibles via les mécanismes de résolution des différends de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) si les droits de douane se concrétisent. Les précédents droits de douane sur l’acier imposés lors du premier mandat de Trump avaient finalement été supprimés après que le Canada eut imposé des contre-mesures équivalentes sur les produits américains.

Les leaders d’entreprises des deux pays ont formé une alliance inhabituelle pour s’opposer à cette proposition. La Chambre de commerce des États-Unis s’est jointe à son homologue canadienne dans une rare déclaration commune condamnant la menace tarifaire comme “économiquement destructrice” et exhortant à la raison.

Alors que les marchés réagissent à cette incertitude, une question plane sur l’économie nord-américaine intégrée : les calculs politiques à court terme l’emporteront-ils encore une fois sur des décennies de partenariat économique soigneusement cultivé qui a rendu les deux nations plus prospères?

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