Les effets des récentes hausses des tarifs américains ont atteint un secteur inattendu : les produits pour bébés. Les jeunes familles de la Colombie-Britannique font désormais face à des prix plus élevés pour des articles essentiels comme les berceaux, les sièges d’auto et les poussettes, créant une tempête parfaite de pression financière à un moment où de nombreux ménages sont déjà à bout de ressources.
“Nous avons constaté des augmentations de prix de 15 à 25 pour cent sur les articles pour bébés importés depuis l’entrée en vigueur des tarifs”, explique Helena Montrose, propriétaire de Little Treasures, un magasin spécialisé pour bébés à Vancouver. “Des articles qui étaient déjà considérés comme des investissements, comme les berceaux convertibles et les systèmes de voyage, affichent maintenant des prix qui les rendent inaccessibles pour de nombreuses familles de travailleurs.”
Les tarifs, initialement destinés à remédier aux déséquilibres commerciaux, ont créé une cascade de conséquences dans les chaînes d’approvisionnement nord-américaines. Pour les détaillants canadiens qui s’approvisionnent en produits fabriqués ou assemblés aux États-Unis, l’impact a été particulièrement sévère, beaucoup étant incapables d’absorber les coûts accrus sans les répercuter sur les consommateurs.
Chez Baby Basics, un organisme de bienfaisance qui fournit des produits essentiels aux familles dans le besoin à travers la Colombie-Britannique, les effets ont été immédiats et préoccupants. La directrice générale Sarah Leighton signale une augmentation de 40% des demandes d’aide depuis janvier.
“Nous voyons des familles qui se débrouillaient auparavant de manière indépendante se tourner maintenant vers nous pour obtenir du soutien”, a déclaré Leighton à CO24. “La combinaison des coûts de logement, de l’inflation et maintenant de ces hausses de prix sur les nécessités pour bébés crée des choix impossibles pour les parents. Doivent-ils acheter le siège d’auto plus sécuritaire ou payer leur facture de chauffage?”
La situation met en évidence l’interaction complexe entre les politiques commerciales internationales et l’économie domestique. Bien que les mesures commerciales soient généralement conçues pour protéger les industries nationales, la nature intégrée de la fabrication nord-américaine signifie que les consommateurs canadiens subissent souvent le poids de ces politiques.
L’analyse économique de l’Institut Fraser suggère que ces tarifs pourraient coûter aux ménages canadiens 1 000 $ supplémentaires par an pour l’ensemble des biens de consommation, les familles ayant besoin de produits pour bébés faisant face à des augmentations encore plus importantes. À titre d’exemple, un siège d’auto standard pour bébé qui se vendait auparavant 250 $ dépasse maintenant fréquemment 300 $, tandis que les poussettes haut de gamme sont passées de 900 $ à plus de 1 100 $.
“Le moment ne pourrait pas être pire”, note Dr. Eliza Morrison, économiste à l’Université de la Colombie-Britannique, spécialisée dans la résilience financière des ménages. “Ces augmentations de prix surviennent alors que de nombreuses familles font face à des tests de résistance hypothécaire renouvelés et à des coûts d’épicerie toujours élevés.”
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