Dans une décision qui a secoué la communauté juridique de Toronto, Thomas Hamp a été déclaré non criminellement responsable du meurtre de sa petite amie, Lauren Ellis, survenu en 2022. Le jugement, rendu hier dans une salle d’audience comble, reposait sur l’état mental de Hamp au moment du tragique incident.
Le tribunal a déterminé que Hamp, qui n’avait aucun antécédent criminel, vivait un grave épisode psychotique lorsqu’il a ôté la vie à Ellis dans leur appartement commun. Les évaluations psychiatriques présentées pendant le procès ont révélé que Hamp souffrait d’une maladie mentale non diagnostiquée qui altérait considérablement sa capacité à distinguer le bien du mal pendant l’incident.
« Cette affaire représente l’intersection complexe entre la santé mentale et la justice pénale », a déclaré Dr Anita Sharma, psychiatre légiste qui a témoigné pendant la procédure. « Les preuves ont clairement démontré que M. Hamp était en proie à une psychose, croyant se protéger de menaces perçues qui n’avaient aucun fondement dans la réalité. »
Le procureur de la Couronne a reconnu les preuves accablantes de la décompensation mentale de Hamp. Le procureur Martin Chen a noté que « bien que nous cherchions justice pour Lauren Ellis, nous ne pouvons ignorer les preuves médicales qui démontrent que l’accusé souffrait d’une condition qui le rendait incapable d’apprécier la nature et les conséquences de ses actes. »
Les membres de la famille Ellis, présents tout au long du procès, ont exprimé des émotions mitigées suite au verdict. « Nous avons perdu Lauren pour toujours, et aucune décision judiciaire ne peut nous la ramener », a déclaré James Ellis, le frère de la victime. « Bien que nous comprenions le raisonnement juridique, il est difficile de le concilier avec notre deuil. »
Selon la loi canadienne, les personnes déclarées non criminellement responsables sont généralement envoyées dans des établissements psychiatriques sécurisés plutôt qu’en prison. La Commission ontarienne d’examen déterminera maintenant le plan de traitement de Hamp, avec la sécurité publique comme considération primordiale.
Les défenseurs de la santé mentale ont souligné cette affaire comme preuve du besoin de meilleurs services d’intervention précoce. « Trop souvent, les problèmes graves de santé mentale passent inaperçus jusqu’à ce qu’une tragédie survienne », a déclaré Catherine Wong de la Coalition canadienne pour la santé mentale. « Cette affaire souligne le besoin urgent de services de santé mentale accessibles et d’une plus grande sensibilisation aux signes avant-coureurs. »
Les experts juridiques notent que le verdict de non-responsabilité criminelle n’équivaut pas à la liberté pour Hamp. « Ce n’est pas un acquittement au sens traditionnel », a expliqué l’avocate de la défense Priya Naidoo. « M. Hamp restera en détention, probablement pendant des années, recevant un traitement obligatoire pendant que son état mental est régulièrement évalué par des spécialistes. »
L’affaire a suscité un débat renouvelé sur l’approche du Canada concernant la maladie mentale dans le système judiciaire. Les statistiques du ministère de la Justice montrent que les verdicts de non-responsabilité criminelle représentent moins de 0,2 % des affaires criminelles à l’échelle nationale, réservés aux situations où des preuves médicales claires démontrent que l’accusé n’avait pas la capacité de former une intention criminelle.
Alors que notre communauté assimile ce verdict, nous devons nous demander : comment pouvons-nous mieux équilibrer la compassion pour ceux qui souffrent de maladies mentales graves avec la justice pour les victimes et leurs familles dans notre système juridique ?