Dans une flambée diplomatique inattendue, l’ancien président Donald Trump a qualifié les Canadiens de “méchants” suite aux informations selon lesquelles des citoyens annulent leurs projets de voyage aux États-Unis et plusieurs bars canadiens boycottent les produits alcoolisés américains en réponse à sa récente victoire électorale.
Ces commentaires ont émergé lors d’une réunion à huis clos avec son nouvel ambassadeur au Canada, selon plusieurs sources proches de la conversation. Trump aurait exprimé sa frustration face à ce qu’il perçoit comme un rejet injustifié de la part du voisin du nord de l’Amérique, se demandant pourquoi “des gens si gentils sont soudainement devenus si méchants.”
“Le président élu semble particulièrement dérangé par les implications économiques,” a noté Samantha Reynolds, experte en relations internationales à l’Université de Toronto. “Ce qui a commencé comme des protestations isolées s’est transformé en un déclin mesurable du tourisme transfrontalier et des comportements d’achat sélectifs qui pourraient affecter certaines exportations américaines.”
Les données de la Commission canadienne du tourisme montrent qu’environ 12% des Canadiens ont modifié ou annulé leurs voyages prévus aux États-Unis pour la saison hivernale à venir, ce qui représente un impact économique potentiel de 1,4 milliard de dollars pour les régions américaines dépendantes du tourisme.
Pendant ce temps, l’industrie de l’hôtellerie rapporte que plus de 340 établissements canadiens ont rejoint le mouvement “Non aux spiritueux américains“, retirant les whiskys, bourbons et autres boissons alcoolisées produits aux États-Unis de leurs étagères et menus de bar.
“Il ne s’agit pas de politique, mais de valeurs,” a expliqué Marcus Lee, propriétaire de la Taverne Feuille d’Érable à Toronto, l’un des premiers établissements à annoncer le boycott. “Nos clients demandent des alternatives, et nous répondons à leurs préférences.”
Le premier ministre canadien Justin Trudeau a maintenu une position diplomatique prudente, soulignant lors de la conférence de presse d’hier que “bien que les Canadiens fassent des choix personnels en tant que consommateurs et voyageurs, notre gouvernement reste engagé à maintenir des relations bilatérales productives avec notre partenaire commercial le plus important.”
Les experts en commerce soulignent la nature symbolique plutôt que substantielle de ces actions. “Les chaînes d’approvisionnement intégrées entre nos pays sont trop précieuses pour les deux économies pour faire face à de graves perturbations,” a expliqué Dr. Helena Vartanian, économiste à la Banque Royale du Canada. “Ce que nous voyons est plus émotionnel qu’économique.”
Cependant, les effets culturels continuent de se propager. Plusieurs festivals de musique canadiens ont retiré des têtes d’affiche américaines, les programmes d’échange universitaires signalent une baisse des candidatures pour les institutions américaines, et les campagnes sur les réseaux sociaux promouvant les décisions d’achat “Canada d’abord” ont gagné du terrain.
La tension diplomatique survient à un moment particulièrement sensible alors que les deux pays se préparent à renégocier plusieurs dispositions commerciales clés prévues pour début 2026. L’administration Trump a déjà signalé son intention de revoir certains aspects de l’accord ACEUM que son administration précédente avait négocié.
À mesure que ces développements se déroulent, une question reste particulièrement pertinente pour les citoyens des deux côtés de la plus longue frontière non défendue du monde : les liens historiques, culturels et économiques profonds entre le Canada et les États-Unis peuvent-ils résister à la polarisation croissante qui semble transformer même les relations internationales les plus stables?