La Bourse de Toronto a connu une forte progression mercredi alors que les titans financiers du Canada ont fait preuve de leur puissance économique, poussant l’indice composé S&P/TSX en hausse de 150 points pour clôturer à 22 361. Ce gain impressionnant de 0,7 % survient dans un contexte de confiance renouvelée des investisseurs envers les secteurs bancaire et des assurances, compensant les préoccupations persistantes concernant l’inflation et l’incertitude des taux d’intérêt.
La Banque Royale du Canada a mené la charge parmi les institutions financières, grimpant de 1,8 % après avoir annoncé des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, surprenant même les analystes de marché chevronnés. « Nous voyons les banques canadiennes faire preuve d’une résilience remarquable malgré un contexte économique difficile », a déclaré Michel Tremblay, stratège principal de marché chez Canaccord Genuity. « Leur capacité à maintenir de solides positions en capital tout en développant leurs activités principales en dit long sur la force fondamentale du secteur. »
La domination du secteur financier ne s’est pas limitée aux banques traditionnelles. Le géant de l’assurance Manuvie a bondi de 2,3 %, tandis que la Banque Toronto-Dominion a ajouté 1,6 % à sa valeur marchande. Cette force collective dans les services financiers – qui représente près d’un tiers de la pondération du TSX – a fourni l’élan nécessaire pour surmonter la faiblesse des secteurs de l’énergie et des matériaux.
Les actions énergétiques ont fait face à des vents contraires avec le recul des prix du pétrole brut suite à l’augmentation des données d’inventaire américaines. Suncor Énergie a chuté de 0,7 %, tandis que Ressources Naturelles Canadiennes a réussi à limiter ses pertes à 0,3 %. Le contraste entre les secteurs souligne l’évolution du sentiment des investisseurs qui recalibrent leurs attentes concernant les prix des matières premières et la performance financière.
Les valeurs technologiques ont modestement contribué à la tendance haussière, avec Shopify progressant de 1,2 %, les plateformes de commerce électronique continuant à montrer des signes de stabilisation après les turbulences de l’année dernière. « Le secteur technologique retrouve ses repères après la correction massive que nous avons observée tout au long de 2022 et début 2023 », a noté Sophie Bélanger, gestionnaire de portefeuille chez RBC Dominion Valeurs Mobilières.
Les gains du marché plus large sont survenus malgré les préoccupations persistantes concernant l’inflation, l’indice des prix à la consommation de Statistique Canada restant au-dessus de la fourchette cible de la Banque du Canada. Cette inflation persistante a maintenu les investisseurs prudents quant aux potentiels ajustements de politique monétaire qui pourraient avoir un impact sur les coûts d’emprunt tant pour les consommateurs que pour les entreprises.
Les rendements obligataires ont reflété cette incertitude, le rendement des obligations du gouvernement canadien à 10 ans augmentant de 3 points de base à 3,27 %, signalant les attentes du marché que les taux d’intérêt pourraient rester plus élevés plus longtemps que prévu initialement.
Pour la suite, les participants au marché surveilleront de près les prochaines publications de données économiques et les communications de la banque centrale pour obtenir des indices sur la trajectoire de la politique monétaire. La décision à venir de la Banque du Canada début juin pourrait s’avérer déterminante pour l’orientation du marché, avec des implications touchant tous les secteurs.
Le volume des transactions sur le TSX a atteint 287 millions d’actions, environ 5 % au-dessus de la moyenne des trois mois, indiquant un engagement accru des investisseurs. Les valeurs en hausse ont dépassé les valeurs en baisse dans un rapport de près de 2 contre 1, démontrant une participation généralisée au rallye du jour.
La force du secteur financier continuera-t-elle à propulser le TSX vers le haut, ou sommes-nous témoins d’un répit temporaire dans un environnement de marché par ailleurs difficile? La réponse pourrait résider dans la capacité des entreprises canadiennes à continuer de générer des bénéfices qui justifient leurs valorisations actuelles face aux vents économiques persistants.
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