UBC lance un site éducatif sur la douleur menstruelle pour les jeunes au Canada

Olivia Carter
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Dans une initiative novatrice abordant un problème de santé longtemps stigmatisé, des chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique ont dévoilé une ressource en ligne complète dédiée à l’éducation sur les douleurs menstruelles pour les jeunes Canadiens. Le site web, intitulé “Douleurs menstruelles: Parlons-en”, représente la première plateforme nationale spécifiquement conçue pour aider les jeunes à comprendre et à gérer l’inconfort menstruel—une condition qui affecte des millions de personnes mais reste enveloppée de silence.

“Nous avons découvert un écart alarmant dans l’information accessible et fondée sur des preuves concernant les douleurs menstruelles adaptée aux jeunes Canadiens”, explique Dre Marian Sousa, chercheuse principale et professeure associée à la Faculté de médecine de l’UBC. “De nombreux adolescents souffrent en silence, manquant l’école et des activités, parce qu’ils ne savent pas ce qui est normal ou quand consulter un médecin.”

L’initiative émerge d’une étude de deux ans révélant que près de 70% des jeunes Canadiens ayant leurs règles signalent des douleurs modérées à sévères, mais moins de 20% ont discuté de ces symptômes avec des professionnels de la santé. Plus préoccupant encore, la recherche a découvert une désinformation généralisée sur la santé menstruelle circulant sur les plateformes de médias sociaux fréquemment utilisées par les adolescents.

Ce qui distingue cette ressource numérique, c’est son processus de développement—créé avec la contribution directe de plus de 200 jeunes à travers le Canada qui ont partagé leurs expériences, questions et méthodes d’apprentissage préférées. La plateforme propose des modules interactifs, des explications animées et des stratégies pratiques de gestion de la douleur examinées par des professionnels de la santé.

“Les jeunes nous ont dit qu’ils voulaient des informations directes sans la gêne”, note la Dre Jessica Chen, membre de l’équipe de recherche. “Ils sont fatigués des euphémismes et veulent comprendre ce qui se passe dans leur corps sans honte ni embarras.”

Au-delà de l’éducation de base, le site web aborde des sujets complexes comme la sensibilisation à l’endométriose, la distinction entre l’inconfort typique et les conditions nécessitant une attention médicale, et des approches culturellement sensibles à la santé menstruelle dans diverses communautés. Notamment, la ressource emploie un langage inclusif reconnaissant que les menstruations affectent diverses identités de genre, pas exclusivement les filles et les femmes.

Le moment de cette initiative coïncide avec une défense croissante de l’équité menstruelle à travers le Canada, y compris des programmes provinciaux récents fournissant des produits menstruels gratuits dans les écoles et les installations publiques. Des experts en santé ont précédemment signalé l’impact économique de la précarité menstruelle, qui affecte de manière disproportionnée les communautés marginalisées.

Les éducateurs intègrent déjà la ressource dans les programmes de santé. “Cela comble un vide critique dans nos matériels d’éducation à la santé”, déclare Amina Hassan, enseignante dans un lycée de Toronto. “Auparavant, nous assemblions des ressources de diverses sources, nombreuses centrées sur les États-Unis ou dépassées. Avoir du contenu canadien qui parle directement des expériences de nos élèves est inestimable.”

Le projet a reçu 1,2 million de dollars en financement des Instituts de recherche en santé du Canada et sera évalué au cours des trois prochaines années pour mesurer son efficacité à améliorer la littératie en santé et à réduire la stigmatisation autour des menstruations.

Alors que la politique canadienne aborde de plus en plus l’accessibilité aux soins de santé pour les jeunes, des initiatives comme celle-ci soulèvent d’importantes questions sur l’autonomie corporelle et l’éducation à la santé. Les ministres provinciaux de l’éducation envisagent maintenant comment mieux intégrer des informations complètes sur la santé menstruelle dans les programmes standardisés.

“Le silence autour des douleurs menstruelles a des conséquences réelles”, souligne la Dre Sousa. “Quand nous normalisons la discussion sur la santé menstruelle, nous donnons aux jeunes les moyens de défendre leur bien-être et de reconnaître les signes avant-coureurs de conditions graves.”

Alors que cette ressource commence à atteindre les salles de classe et les foyers à travers le pays, une question pressante émerge: Pourquoi a-t-il fallu attendre jusqu’en 2024 pour que le Canada développe une plateforme éducative nationale sur un problème de santé affectant la moitié de la population depuis des milliers d’années?

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