À l’approche de septembre, les autorités sanitaires de la Colombie-Britannique ont lancé un appel urgent aux familles pour qu’elles vérifient le statut vaccinal de leurs enfants avant la rentrée scolaire. La médecin hygiéniste en chef de la province, Dre Bonnie Henry, a souligné cette semaine que la vérification des vaccins devrait devenir aussi routinière que l’achat de fournitures scolaires, mettant en évidence une tendance inquiétante à la baisse des taux de vaccination infantile.
“Nous avons vu les taux de vaccination descendre sous les niveaux optimaux, particulièrement pendant la pandémie lorsque de nombreux rendez-vous de routine ont été reportés,” a déclaré Dre Henry lors d’une conférence de presse à Victoria. “Cela crée des lacunes dangereuses dans l’immunité qui pourraient rendre les enfants vulnérables à des maladies évitables.”
Le Centre de contrôle des maladies de la C.-B. rapporte que la couverture vaccinale provinciale a chuté d’environ 5% depuis 2019, certaines régions affichant des baisses encore plus importantes. Cette diminution survient à un moment particulièrement préoccupant, alors que plusieurs maladies évitables par la vaccination, notamment la rougeole et la coqueluche, ont connu des éclosions petites mais notables dans les régions voisines.
Les parents peuvent accéder aux dossiers de vaccination de leurs enfants via le portail provincial Health Gateway, qui offre un aperçu complet des vaccins reçus et met en évidence les doses manquantes. Pour les familles nouvellement arrivées en C.-B. ou celles sans accès numérique, les unités de santé locales peuvent fournir des dossiers imprimés et des conseils en matière de vaccination.
L’ensemble standard de vaccins pour l’entrée à la maternelle comprend la protection contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la polio, la rougeole, les oreillons, la rubéole et la varicelle. Les élèves de 6e année se voient offrir des vaccins contre l’hépatite B, la méningococcie et le virus du papillome humain (VPH), tandis que les élèves de 9e année reçoivent des rappels contre le tétanos, la diphtérie et la coqueluche.
“La vaccination ne concerne pas seulement la protection individuelle,” a expliqué Dre Monika Naus, directrice médicale des programmes d’immunisation au CDC de la C.-B. “Lorsque les taux de vaccination tombent en dessous de 95% pour des maladies hautement contagieuses comme la rougeole, nous perdons la protection communautaire qui protège les populations vulnérables qui ne peuvent pas être vaccinées pour des raisons médicales.”
Cette initiative survient alors que les autorités sanitaires s’efforcent d’équilibrer les priorités concurrentes en matière de santé publique, y compris les considérations liées à la COVID-19. De nombreux parents expriment leur confusion quant aux vaccins obligatoires par rapport à ceux qui sont recommandés, surtout que les vaccins contre la COVID-19 demeurent optionnels pour la fréquentation scolaire.
La ministre de l’Éducation, Rachna Singh, s’est associée aux responsables de la santé pour cette initiative, déclarant : “Les élèves en bonne santé apprennent mieux. Nous voulons nous assurer que chaque enfant dispose de la protection dont il a besoin pour s’épanouir dans l’environnement de la classe.”
Pour les familles confrontées à des obstacles à la vaccination, notamment des problèmes de transport ou des conflits de travail, les autorités sanitaires ont élargi les heures d’ouverture des cliniques de vaccination en soirée et en fin de semaine tout au long du mois d’août et au début septembre. Des cliniques mobiles visiteront également certaines communautés rurales et éloignées.
Les préoccupations financières ne devraient pas entraver l’accès, car tous les vaccins infantiles de routine sont fournis gratuitement dans le cadre du programme de santé publique de la C.-B. Les nouveaux arrivants au Canada peuvent également accéder à des calendriers de vaccination de rattrapage, quel que soit leur statut d’immigration.
Alors que les tendances mondiales en matière de santé montrent une hésitation croissante face aux vaccins, les responsables de la santé de la C.-B. travaillent avec des leaders communautaires et des agents de liaison culturelle pour répondre aux préoccupations au sein de populations spécifiques. Des ressources multilingues ont été développées pour garantir que des informations précises atteignent toutes les communautés.
“Nous reconnaissons que les parents ont des questions, et nous voulons fournir des réponses fondées sur des preuves,” a noté Dre Henry. “Nos infirmières de santé publique sont prêtes à discuter des préoccupations sans jugement et à aider les familles à prendre des décisions éclairées.”
Alors que la province traverse cette période critique de la rentrée scolaire, la question demeure : les familles de la C.-B. donneront-elles la priorité aux mises à jour de vaccination au même titre que l’achat de nouveaux sacs à dos et de fournitures scolaires, ou les taux de vaccination continueront-ils leur inquiétante baisse?
