Le marché immobilier autrefois brûlant de Vancouver a enregistré une baisse de 10 % des ventes de logements en juin 2025 par rapport au même mois de l’année précédente, bien que les experts suggèrent que les indicateurs sous-jacents montrent une reprise de la dynamique du marché malgré des défis persistants en matière d’abordabilité.
La Chambre immobilière du Grand Vancouver a rapporté 2 973 ventes de propriétés résidentielles le mois dernier, contre 3 285 en juin 2024. Si la comparaison d’une année sur l’autre montre une baisse notable, les données d’un mois à l’autre révèlent une image plus nuancée, avec des ventes augmentant en fait de 4,7 % par rapport à mai, suggérant un changement potentiel dans la dynamique du marché.
“Ce que nous observons, c’est un marché en transition,” explique Andrew Lis, directeur de l’économie et de l’analyse des données de la REBGV. “L’augmentation modeste de juin par rapport à mai indique que les acheteurs qui attendaient en marge du marché reviennent peut-être progressivement à mesure qu’ils s’adaptent aux conditions actuelles des taux d’intérêt.”
Le prix de référence pour toutes les propriétés résidentielles dans le Grand Vancouver a atteint 1,43 million de dollars en juin, représentant une augmentation de 2,1 % par rapport à juin 2024 et une hausse de 0,5 % par rapport à mai 2025. C’est le troisième mois consécutif de croissance des prix après une période de stagnation au début de l’année.
Les niveaux d’inventaire se sont considérablement améliorés, avec 14 078 maisons inscrites à la vente sur le service de listings multiples pour la région, soit une augmentation de 18,4 % par rapport à juin 2024. Les nouvelles inscriptions ont totalisé 6 143 en juin, une augmentation de 8,7 % par rapport au même mois de l’année dernière, offrant aux acheteurs plus d’options dans ce qui a traditionnellement été un marché à offre limitée.
“L’augmentation de l’inventaire crée des conditions plus équilibrées,” note Amanda Davies, analyste immobilière basée à Vancouver chez Meridian Housing Economics. “Les acheteurs ont enfin de la marge pour négocier et potentiellement acquérir des propriétés sans les folles guerres d’enchères que nous avons vues les années précédentes.”
Le ratio ventes/inscriptions actives — une mesure clé de la pression du marché — s’établissait à 21,1 % pour tous les types de propriétés en juin. Bien que techniquement encore dans ce que les analystes considèrent comme un marché favorable aux vendeurs (au-dessus de 20 %), cela représente un refroidissement par rapport aux ratios de 25-30 % observés pendant une grande partie de 2024.
Par type de propriété, les maisons détachées ont connu la baisse des ventes la plus importante à 13,2 % d’une année sur l’autre, tandis que les ventes d’appartements et de maisons en rangée ont diminué respectivement de 8,4 % et 6,9 %. L’appréciation des prix était la plus robuste dans le segment des maisons en rangée, qui a connu une augmentation annuelle de 3,2 % à 1,13 million de dollars.
La Chambre immobilière de la vallée du Fraser a rapporté des tendances similaires, avec des ventes globales en baisse de 12 % par rapport à juin 2024 mais montrant une amélioration de 5,3 % par rapport à mai 2025. Les prix de référence dans la région ont atteint 1,06 million de dollars, en hausse de 1,3 % sur un an.
Les observateurs de l’industrie attribuent principalement le ralentissement des ventes à l’approche prudente de la Banque du Canada en matière d’ajustements des taux d’intérêt. Malgré une modeste réduction de 25 points de base en juin — la deuxième réduction cette année — les taux hypothécaires restent significativement plus élevés qu’avant la pandémie.
“Le marché se recalibre vers une nouvelle normalité,” affirme Lis. “Bien que nous ne voyions pas la croissance explosive des années précédentes, une appréciation des prix plus stable et l’amélioration des niveaux d’offre pourraient en fait représenter un marché plus sain et plus durable à long terme.”
Les politiques gouvernementales visant à refroidir l’activité d’investissement et à améliorer l’abordabilité continuent également d’influencer la dynamique du marché. L’interdiction d’achat par les étrangers de la Colombie-Britannique, la taxe sur les logements vacants et la taxe sur la spéculation récemment renforcée ont réduit certaines formes de pression sur le marché, tandis que de nouvelles incitations à la construction ont aidé à stimuler les projets d’approvisionnement.
Alors que le marché immobilier de Vancouver traverse cette période de transition, la question demeure : l’amélioration des stocks et la stabilisation des prix apporteront-elles enfin un soulagement significatif aux acheteurs locaux, ou les défis fondamentaux d’abordabilité du marché immobilier le plus cher du Canada sont-ils simplement trop enracinés pour être surmontés sans une intervention plus drastique?