Dans un développement qui a secoué le secteur de l’administration des soins de santé en Colombie-Britannique, Interior Health s’est vu infliger une énorme pénalité de 780 000 $ pour de graves violations des normes de sécurité au travail impliquant de l’amiante dans un établissement de Kamloops. Cette amende, parmi les plus importantes sanctions de sécurité au travail émises dans la province cette année, souligne la gravité de l’échec de l’autorité sanitaire à gérer correctement ce cancérigène connu pendant les travaux de rénovation.
Les infractions ont été découvertes suite à une enquête de WorkSafeBC, qui a déterminé qu’Interior Health avait procédé à des travaux de construction dans l’établissement sans d’abord effectuer des tests d’amiante appropriés, malgré la connaissance de la présence de ce matériau dangereux dans le bâtiment. Selon le rapport de WorkSafeBC obtenu par CO24 News, des travailleurs ont “perturbé des matériaux contenant de l’amiante” pendant les rénovations du bâtiment administratif de l’autorité sanitaire sur la rue Columbia.
“Ce n’était pas une simple négligence mais un échec significatif des protocoles de sécurité au travail,” a déclaré Dr. Karen Mitchell, spécialiste en santé au travail à l’Université de la Colombie-Britannique. “L’exposition à l’amiante est directement liée au mésothéliome et à d’autres affections pulmonaires graves qui peuvent ne pas se manifester avant des décennies après l’exposition.”
L’enquête a révélé plusieurs lacunes troublantes dans les procédures de sécurité. Interior Health aurait manqué à son obligation d’assurer que les matériaux dangereux soient identifiés et retirés en toute sécurité avant le début des travaux. De plus, l’autorité sanitaire n’a pas fourni d’informations adéquates sur les matériaux contenant de l’amiante aux entrepreneurs effectuant les rénovations, créant une situation dangereuse où les travailleurs ont perturbé la substance cancérigène sans le savoir.
Ce qui rend cette affaire particulièrement préoccupante pour les suiveurs de Canada News est qu’Interior Health, en tant que prestataire de soins de santé, aurait dû être particulièrement vigilant concernant les dangers sur le lieu de travail. L’organisation est responsable de la prestation de services de santé à plus de 750 000 Britanno-Colombiens dans la région intérieure sud.
L’amende de 780 432 $ reflète à la fois la gravité des infractions et la position d’Interior Health en tant qu’institution publique majeure. WorkSafeBC a classé les infractions comme “à haut risque”, notant que l’exposition aux fibres d’amiante en suspension dans l’air peut entraîner des maladies mortelles, notamment le cancer du poumon, le mésothéliome et l’asbestose.
Interior Health dispose de 90 jours pour faire appel de la décision, mais n’a pas encore indiqué s’il prévoit de le faire. Dans une brève déclaration, l’autorité sanitaire a reconnu l’incident et a déclaré qu’elle “examine les détails de la détermination de la pénalité.”
Cette affaire met en lumière les préoccupations persistantes concernant la gestion de l’amiante dans les infrastructures canadiennes vieillissantes. Malgré son interdiction dans les nouvelles constructions, l’amiante reste présent dans des milliers de bâtiments plus anciens à travers le pays, y compris de nombreux établissements de soins de santé construits avant les années 1990.
“Cela devrait servir d’avertissement pour toutes les institutions publiques,” a déclaré Michael Torres, hygiéniste industriel et défenseur de la sécurité au travail. “Une gestion appropriée de l’amiante n’est pas seulement une question de conformité—il s’agit de prévenir des décès tragiques et entièrement évitables des décennies plus tard.”
L’incident soulève des questions troublantes sur la culture de sécurité au travail d’Interior Health et ses pratiques de gestion des risques. Comme le notent les analystes de CO24 Business, la pénalité financière, bien que substantielle, pourrait être moins significative que la responsabilité potentielle à long terme et les dommages à la réputation de l’organisation.
Alors que cette histoire continue de se développer, une question reste au premier plan : si nos institutions de soins de santé ne peuvent pas gérer correctement les dangers connus sur le lieu de travail, qu’est-ce que cela suggère sur leur approche globale de la sécurité et de la gestion des risques dans les environnements de soins aux patients?