Dans une démarche stratégique visant à renforcer les relations commerciales Canada-Mexique, le ministre des Finances Mark Carney a visité jeudi une gare de triage animée à Mexico, soulignant le rôle crucial des infrastructures ferroviaires dans le commerce nord-américain. Cette visite marque le deuxième jour de la mission diplomatique de haut niveau de Carney, destinée à consolider les partenariats économiques dans un contexte de dynamiques commerciales mondiales en évolution.
“Ce que nous observons ici représente l’épine dorsale du commerce continental,” a déclaré Carney en observant le flux constant de conteneurs de fret transférés entre les systèmes ferroviaires canadiens et mexicains. “Ces connexions ferroviaires ne font pas que déplacer des marchandises—elles créent de la prospérité au-delà des frontières.”
La visite a mis en lumière les réseaux ferroviaires souvent négligés mais vitaux qui facilitent près de 30% des 48 milliards de dollars d’échanges commerciaux annuels entre le Canada et le Mexique. Les responsables ferroviaires ont informé Carney des récentes améliorations technologiques qui ont réduit les temps de transit transfrontaliers de près de 40% depuis 2019, créant d’importantes efficacités pour les fabricants des deux nations.
La ministre mexicaine des Transports, Elena Rodríguez, qui accompagnait Carney lors de la visite, a souligné les avantages mutuels d’un investissement continu dans les infrastructures. “Nos systèmes ferroviaires intégrés ont remarquablement bien résisté aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement par rapport à d’autres modes de transport,” a noté Rodríguez. “Cette résilience mérite une plus grande reconnaissance dans nos politiques commerciales.”
La visite ministérielle survient à un moment charnière alors que le Canada cherche à diversifier ses relations commerciales au-delà de sa dépendance traditionnelle envers les États-Unis. Les analystes économiques soulignent que la base manufacturière croissante du Mexique et sa position stratégique sont de plus en plus précieuses pour les stratégies d’exportation canadiennes, particulièrement dans les secteurs automobile, aérospatial et agricole.
Les experts de l’industrie observent que l’accent mis par Carney sur l’infrastructure ferroviaire signale un changement plus large dans l’approche commerciale du Canada. “Nous constatons une vision plus holistique du commerce continental,” a expliqué Dre Martina Chen, économiste spécialisée en commerce à l’Université de Toronto. “En renforçant ces artères logistiques, le Canada se positionne pour des chaînes d’approvisionnement plus résilientes, indépendamment des vents politiques à Washington.”
Le ministre des Finances a également rencontré des représentants d’entreprises canadiennes opérant au Mexique, dont Bombardier Transport, qui a augmenté sa présence manufacturière ferroviaire dans le pays de 35% depuis 2020. Ces entreprises ont rapporté que l’amélioration de la connectivité ferroviaire a été déterminante dans leur capacité à intégrer efficacement leurs opérations nord-américaines.
Plus tard aujourd’hui, Carney doit rencontrer son homologue mexicain pour discuter d’investissements conjoints potentiels dans les infrastructures critiques et des opportunités d’harmonisation des réglementations affectant le commerce transfrontalier. Des sources proches des discussions indiquent que la facilitation du commerce numérique et les initiatives de transport durable sont en tête de l’ordre du jour.
Alors que les modèles commerciaux mondiaux continuent d’évoluer dans un contexte de tensions géopolitiques et de changements technologiques, cette visite souligne une question fondamentale pour les économies nord-américaines : une intégration continentale plus profonde fournira-t-elle la résilience nécessaire pour naviguer dans un marché mondial de plus en plus imprévisible?