Alors que les voyageurs handicapés sont de plus en plus nombreux à fréquenter les aéroports canadiens avec leurs animaux d’assistance, il est devenu essentiel de comprendre l’ensemble des réglementations. Des incidents récents de refus d’embarquement et de confusion aux points de contrôle de sécurité soulignent la nécessité d’une meilleure sensibilisation aux droits et exigences lors des voyages avec des animaux d’assistance au Canada.
“Les règles peuvent être accablantes, surtout pour les voyageurs qui voyagent pour la première fois avec des animaux d’assistance,” explique Michelle Rodriguez, défenseure de l’accessibilité qui voyage fréquemment avec son chien d’assistance, Max. “Beaucoup de Canadiens ne réalisent pas que les exigences en matière de documentation ont considérablement changé en 2021.”
Selon les règlements de Transports Canada mis en œuvre en janvier 2021, les passagers avec des animaux d’assistance doivent désormais fournir aux compagnies aériennes une documentation au moins 48 heures avant le départ. Cette documentation doit inclure une confirmation que l’animal a été dressé par un organisme spécialisé dans la formation d’animaux d’assistance et une vérification du comportement de l’animal.
L’Office des transports du Canada (OTC) a établi ces règles pour équilibrer les besoins d’accessibilité et les préoccupations de sécurité. Contrairement aux animaux de soutien émotionnel, qui ne sont plus autorisés dans les cabines d’avion, les animaux d’assistance correctement documentés peuvent accompagner leurs maîtres en cabine sans frais supplémentaires.
Air Canada, WestJet et Porter Airlines se conforment toutes à ces réglementations fédérales, bien que les procédures spécifiques puissent varier légèrement entre les transporteurs. Par exemple, WestJet exige que les passagers remplissent leur Formulaire de demande pour animal d’assistance au moins 48 heures avant le voyage, tandis qu’Air Canada a mis en place un système de vérification en ligne via leur portail d’accessibilité.
Le contrôle de sécurité présente un autre défi. L’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA) a des protocoles spécifiques pour le contrôle des animaux d’assistance. Les maîtres et leurs animaux subissent des méthodes de contrôle alternatives qui ne les séparent pas.
“L’erreur la plus courante que font les voyageurs est de supposer que la documentation américaine suffira pour les vols canadiens,” explique Jamal Thompson, un consultant en voyages basé à Toronto spécialisé dans les voyages accessibles. “Les exigences du Canada sont distinctes, et les voyageurs internationaux doivent comprendre ces différences pour éviter des problèmes à la porte d’embarquement.”
Pour les vols vers les États-Unis, des exigences supplémentaires s’appliquent. Le Département des Transports américain a ses propres règlements concernant les animaux d’assistance, nécessitant un formulaire DOT distinct à soumettre au moins 48 heures avant le départ.
Les maîtres d’animaux d’assistance rapportent des expériences mitigées. Si beaucoup décrivent des voyages sans problème, d’autres rencontrent du personnel peu familier avec les procédures appropriées. Sarah Chen, qui voyage mensuellement avec son chien d’assistance entre Toronto et Vancouver pour affaires, partage : “Environ un voyage sur cinq, je rencontre un employé qui remet en question ma documentation ou ne comprend pas la différence entre les animaux d’assistance et les animaux de soutien émotionnel.”
Alors que l’industrie du voyage au Canada continue de se remettre des perturbations liées à la pandémie, les défenseurs font pression pour une formation plus standardisée du personnel des compagnies aériennes et des aéroports sur les réglementations concernant les animaux d’assistance et les protocoles d’interaction appropriés.
Pour les Canadiens qui prévoient de voyager avec des animaux d’assistance, une préparation minutieuse reste la clé pour des voyages plus fluides. Mais à mesure que les réglementations évoluent, comment les compagnies aériennes peuvent-elles mieux équilibrer les besoins d’accessibilité avec les exigences opérationnelles dans notre environnement de voyage de plus en plus complexe?