Pénurie de travailleurs de soins de longue durée au Canada provoquant un exode massif

Olivia Carter
Disclosure: This website may contain affiliate links, which means I may earn a commission if you click on the link and make a purchase. I only recommend products or services that I personally use and believe will add value to my readers. Your support is appreciated!

La crise silencieuse qui se déroule dans les établissements de soins de longue durée du Canada a atteint un point critique. Derrière les portes closes des maisons de soins infirmiers à travers le pays, des travailleurs dévoués raccrochent leurs uniformes à un rythme alarmant, laissant un système déjà sous pression lutter pour sa survie.

“Je n’en pouvais plus,” confie Marisa Fernandez, préposée aux bénéficiaires qui a quitté son poste dans un établissement de Toronto après huit ans. “Nous étions constamment en sous-effectif, travaillant en quarts doubles, et j’étais physiquement et émotionnellement épuisée. Les résidents méritent de meilleurs soins que ce que nous pouvions offrir avec nos ressources limitées.”

Ce sentiment fait écho dans toute l’industrie alors que le Canada fait face à une pénurie sans précédent de travailleurs en soins de longue durée. Selon les données récentes de Statistique Canada, le secteur a perdu près de 20 pour cent de sa main-d’œuvre depuis 2020, avec des taux de postes vacants dépassant 30 pour cent dans certaines provinces.

L’exode provient d’une tempête parfaite de conditions difficiles. Les travailleurs signalent un manque chronique de personnel, une rémunération inadéquate et des charges de travail écrasantes qui laissent peu de temps pour des interactions significatives avec les résidents. Une enquête récente de l’Association canadienne des soins de longue durée a révélé que 78 pour cent des établissements fonctionnent en-dessous des exigences minimales en matière de personnel, forçant le personnel restant à supporter des fardeaux de plus en plus lourds.

“Lors de mon dernier quart de travail, j’étais responsable de 15 résidents à moi seul,” raconte James Wilson, un ancien aide-soignant de Vancouver. “Ça comprend nourrir, laver, administrer des médicaments et offrir un soutien émotionnel à 15 personnes vulnérables. Il est simplement impossible de fournir des soins de qualité dans ces circonstances.”

La pandémie a exposé et exacerbé des problèmes de longue date dans le secteur. Les foyers de soins de longue durée sont devenus des épicentres d’éclosions de COVID-19, avec des travailleurs confrontés à des risques accrus et des traumatismes. Bien que des suppléments salariaux temporaires aient été mis en œuvre dans la plupart des provinces, ces initiatives de “prime aux héros” ont largement disparu, laissant les travailleurs se sentir abandonnés et sous-évalués.

Les gouvernements provinciaux ont annoncé diverses initiatives pour faire face à la crise. L’Ontario a récemment lancé une campagne de recrutement de 100 millions de dollars, tandis que la Colombie-Britannique a augmenté les salaires de base des préposés aux soins. Cependant, les experts de l’industrie soutiennent que ces mesures ne résolvent pas les problèmes fondamentaux qui poussent les travailleurs à partir.

“Jeter de l’argent au recrutement ne résoudra pas le problème si nous ne corrigeons pas les conditions de travail,” explique Dr. Samantha Lee, chercheuse en politique de santé à l’Université de Toronto. “Nous avons besoin d’une réforme complète qui aborde les ratios de personnel, offre des opportunités d’avancement professionnel et garantit que les travailleurs se sentent valorisés et protégés.”

Les conséquences de cette pénurie de main-d’œuvre vont bien au-delà des statistiques d’emploi. Les familles signalent une baisse de la qualité des soins pour leurs proches, avec parfois des besoins fondamentaux non satisfaits en raison des limitations de personnel. Pendant ce temps, les systèmes hospitaliers font face à une pression croissante car des patients qui devraient être dans des établissements de soins de longue durée restent dans des lits de soins aigus.

Pour les communautés autochtones et les zones rurales, la situation est encore plus désastreuse. Le nord de l’Ontario a vu cinq établissements de soins de longue durée fermer partiellement des unités au cours de la dernière année en raison de pénuries de personnel, forçant les résidents à déménager à des centaines de kilomètres de leurs communautés et réseaux de soutien.

“Nous sommes confrontés à une question fondamentale sur la façon dont nous valorisons nos aînés et ceux qui s’occupent d’eux,” déclare Michael Thompson, défenseur de l’Association canadienne pour les soins aux aînés. “Si nous croyons vraiment à la dignité des Canadiens vieillissants, nous devons créer des conditions de travail durables qui permettent aux soignants de fournir cette dignité.”

Alors que la population du Canada continue de vieillir, avec les aînés qui devraient représenter près de 25 pour cent de la population d’ici 2036, la pression sur les soins de longue durée ne fera que s’intensifier. Sans action immédiate et significative pour endiguer le flot de travailleurs qui partent, le système risque de s’effondrer précisément au moment où la demande atteindra son apogée.

Les histoires de ceux qui ont quitté l’industrie fournissent une feuille de route pour des solutions potentielles. De nombreux anciens travailleurs expriment un profond attachement aux résidents et une satisfaction à fournir des soins, suggérant que l’amélioration des conditions de travail pourrait ramener des soignants expérimentés dans le domaine.

Alors que notre société est aux prises avec cette crise croissante, nous devons nous demander: quelle valeur accordons-nous vraiment à la dignité de nos aînés, et sommes-nous prêts à investir dans ceux qui leur prodiguent des soins?

Share This Article
Leave a Comment

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *