Dans une démarche décisive pour protéger la santé maternelle et infantile, la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada a renforcé sa recommandation concernant la vaccination contre la COVID-19 pour les personnes enceintes, soulignant que les avantages l’emportent largement sur les préoccupations potentielles.
“Les preuves scientifiques sont sans équivoque,” explique Dre Isabelle Boucoiran, coprésidente du comité des maladies infectieuses de la SOGC. “Les personnes enceintes qui contractent la COVID-19 font face à des risques significativement plus élevés de maladie grave, d’hospitalisation et de complications pendant la grossesse par rapport aux personnes non enceintes.”
Cette directive survient alors que des données préoccupantes montrent que les hospitalisations liées à la COVID-19 pendant la grossesse ont augmenté lors des récentes vagues virales. Selon l’Agence de la santé publique du Canada, les patientes enceintes non vaccinées sont 15 fois plus susceptibles de nécessiter des soins intensifs que celles qui ont reçu les doses recommandées.
La position de la SOGC est renforcée par des recherches exhaustives suivant des millions de personnes enceintes vaccinées dans le monde entier. Ces études démontrent systématiquement que les vaccins contre la COVID-19 offrent une protection cruciale sans augmenter les risques de fausse couche, d’accouchement prématuré ou d’anomalies congénitales. En fait, la vaccination pendant la grossesse confère des anticorps précieux aux nouveau-nés, offrant une protection durant leurs premiers mois de vie, particulièrement vulnérables.
“Nous comprenons que la grossesse est une période où beaucoup de personnes examinent minutieusement chaque décision de santé,” note Dre Deborah Money, professeure d’obstétrique et de gynécologie à l’Université de la Colombie-Britannique. “Cependant, les preuves soutiennent fortement que la vaccination est le choix le plus sûr pour le parent et l’enfant.”
Les autorités sanitaires canadiennes recommandent que les personnes enceintes reçoivent des vaccins à ARNm à n’importe quel stade de la grossesse, idéalement avec les formulations les plus récentes disponibles. La recommandation s’étend à celles qui planifient une grossesse ou qui allaitent, car aucune preuve ne suggère un impact négatif sur la fertilité ou la lactation.
Malgré ces recommandations claires, les taux de vaccination chez les Canadiennes enceintes sont restés sous-optimaux, avec environ 65% ayant reçu au moins une dose—significativement moins que la couverture de la population générale. Les experts en santé attribuent cet écart à la désinformation persistante circulant sur les plateformes de médias sociaux et à l’incertitude concernant la sécurité des vaccins pendant la grossesse.
Pour répondre à ces préoccupations, les autorités sanitaires provinciales ont lancé des campagnes d’éducation ciblées et établi des cliniques de vaccination prénatale spécialisées dans les grands centres urbains. Ces initiatives visent à fournir des informations accessibles, fondées sur des preuves, et des opportunités de vaccination pratiques pour les futurs parents.
“Chaque grossesse est précieuse, et nous voulons assurer les meilleurs résultats possibles,” affirme Dre Boucoiran. “La vaccination contre la COVID-19 représente l’un des moyens les plus efficaces de protéger à la fois les personnes enceintes et leurs bébés en développement contre les conséquences potentiellement graves d’une infection.”
Alors que le Canada se prépare à d’éventuelles augmentations saisonnières des maladies respiratoires, les professionnels de la santé encouragent les personnes enceintes à consulter leurs prestataires de soins concernant le calendrier de vaccination et à rester vigilantes quant aux mesures préventives globales.
Comment une meilleure communication entre les prestataires de soins et les patientes enceintes pourrait-elle aider à combler l’écart entre les preuves scientifiques et l’hésitation vaccinale pendant cette étape cruciale de la vie?
