Alors que la chaleur estivale s’installe sur Edmonton, le Festival annuel du Patrimoine approche avec plus d’urgence que de célébration pour la Banque alimentaire d’Edmonton. Cette vitrine culturelle du weekend ne représente pas seulement un festival de cuisine internationale et de spectacles—c’est une bouée de sauvetage essentielle pour l’organisation qui fait face à une demande sans précédent en cet été 2025.
“Nous observons une tempête parfaite de pressions économiques qui frappent les familles simultanément,” explique Susan Williams, directrice générale de la Banque alimentaire d’Edmonton. “L’augmentation des coûts du logement, l’inflation continue des produits alimentaires et la stagnation des salaires ont créé une situation où nous servons 35% de clients de plus qu’à la même période l’année dernière.”
Le Festival du Patrimoine, qui se déroulera du 2 au 4 août au parc Hawrelak, a historiquement été la plus grande collecte annuelle de denrées pour la Banque alimentaire. L’événement de l’an dernier a généré plus de 50 000 livres de dons non périssables et près de 75 000 $ en contributions monétaires. Cette année, les organisateurs ont fixé un objectif ambitieux de 65 000 livres et 100 000 $—des chiffres qu’ils décrivent comme “nécessaires, pas ambitieux.”
Les visiteurs du festival ont plusieurs façons de contribuer. Les bacs de dons traditionnels seront installés à toutes les entrées du parc, acceptant des articles comme des protéines en conserve, des pâtes et du lait maternisé. Pour la première fois, tous les pavillons alimentaires offriront des options de don numérique via des codes QR, permettant aux festivaliers de faire des contributions financières tout en dégustant des cuisines internationales.
“Les dons financiers vont en fait plus loin que les dons alimentaires,” note Williams. “Pour chaque dollar donné, nous pouvons acheter environ 4 $ de nourriture grâce à nos accords d’achat en gros avec les fournisseurs.”
Le besoin croissant d’aide alimentaire à Edmonton reflète des tendances plus larges à travers le Canada. Des données récentes de Statistique Canada montrent que l’insécurité alimentaire touche près d’un foyer canadien sur six, l’Alberta connaissant certaines des augmentations les plus marquées au cours des 18 derniers mois.
Le conseiller municipal James Morrison a qualifié la situation “d’urgence communautaire nécessitant des solutions communautaires.” Le gouvernement municipal s’est associé aux organisateurs du festival pour fournir un service de navette ETS gratuit depuis les principaux centres de transit jusqu’au parc Hawrelak, éliminant les obstacles de transport pour ceux qui souhaitent y assister.
Le Festival du Patrimoine lui-même représente l’identité multiculturelle d’Edmonton, avec 73 pavillons culturels offrant cuisine, spectacles et artisanat du monde entier. Les organisateurs s’attendent à ce que la fréquentation dépasse 450 000 visiteurs pendant les trois jours de l’événement.
“Ce qui rend Edmonton spéciale, c’est notre façon de nous soutenir mutuellement dans les moments difficiles,” a déclaré Maria Gonzalez, directrice du festival. “Nous avons ajouté des quarts de bénévolat supplémentaires spécifiquement pour la collecte de nourriture et mis en place un nouveau système où les clients peuvent acheter des bons de repas pour les familles dans le besoin.”
Les entreprises locales ont également intensifié leurs efforts. ATB Financial a promis d’égaler les dons jusqu’à 25 000 $, tandis que Sobeys et Save-On-Foods se sont engagés à contribuer 1,5 livre de produits frais pour chaque livre d’articles non périssables collectée.
Pour ceux qui ne peuvent pas assister au festival, la Banque alimentaire a établi une ligne dédiée de don par texto. Texter “HERITAGE” au 45678 traitera automatiquement un don de 10 $ pour soutenir les besoins immédiats en sécurité alimentaire.
Alors que les Edmontoniens se préparent pour ce qui promet d’être un weekend de festival ensoleillé, la question demeure: dans une province connue pour sa prospérité, comment en sommes-nous arrivés au point où la sécurité alimentaire est devenue une préoccupation si répandue, et quels changements systémiques pourraient empêcher ces appels annuels de devenir une tradition estivale malheureuse?